Étude biblique sur Philippiens 4 Les dons de l’Église offerts avec amour
Étude biblique sur Philippiens 4 Les dons de l’Église offerts avec amour
- Une nouvelle exhortation à la fermeté et à la joie (4.1-9)
- La gratitude pour le soutien reçu (4.10-20)
- La bénédiction (4.21-23)
- Pour animer la discussion
1. Une nouvelle exhortation à la fermeté et à la joie (4.1-9)⤒🔗
« C’est pourquoi, frères bien-aimés que je désire vivement revoir, ma joie et ma couronne, demeurez ainsi fermes dans le Seigneur, mes bien-aimés! J’exhorte Évodie et j’exhorte Syntyche à avoir une même pensée dans le Seigneur. Et toi aussi, fidèle collègue, oui, je te demande de les aider, elles qui ont combattu côte à côte avec moi pour l’Évangile, avec Clément et mes autres compagnons d’œuvre dont les noms sont dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien; mais, en toutes choses, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Christ-Jésus. Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées; ce que vous avez appris, reçu et entendu, et ce que vous avez vu en moi, pratiquez-le. Et le Dieu de paix sera avec vous. »
L’exhortation qui se trouve au début de ce chapitre est étroitement rattachée à la fin du chapitre précédent. Ce lien est établi par les mots « C’est pourquoi ». Puisque l’avenir des croyants est si glorieux et que les faux enseignants sont si terribles, par conséquent les Philippiens doivent tenir ferme.
« Ma joie et ma couronne » (verset 1), voilà une expression qui montre encore une fois clairement à quel point l’apôtre avait à cœur les Philippiens. La « couronne » signifie la couronne de la victoire, le couronnement, le fruit de son travail. Pour en savoir plus au sujet de cette déclaration de l’apôtre, voir l’introduction.
Nous ne savons rien d’autre au sujet d’Évodie et de Syntyche que ce que Paul dit dans ce passage. Il est très possible qu’elles aient occupé une position importante dans l’Église. Il a été suggéré que l’une de ces femmes était Lydie et que son surnom était « la Lydienne », mais rien ne le prouve. Certains ont essayé de voir dans les noms de ces femmes l’existence de différents groupes dans l’Église, mais encore une fois il n’existe aucune preuve pour le démontrer!
Le mot « collègue » est peut-être également un nom propre, « Suzugos », qui signifie « compagnon sous un même joug ».
Il était très important pour l’apôtre que les deux sœurs s’entendent entre elles. Le mot « aider » (verset 3) doit être compris dans ce sens.
Nous ne savons rien de plus à propos des compagnons d’œuvres mentionnés ici. L’apôtre dit que leurs noms sont inscrits dans le livre de vie. Pour le livre de vie, voir Exode 32.32; Psaume 69.29; et Apocalypse 3.15 et 13.8.
Encore une fois, Paul ajoute une exhortation à être joyeux. C’est le thème principal de cette lettre : la joie par la communion avec le Seigneur doit être gardée en toutes circonstances. (Question 1).
Le verset 5 fait mention de la « douceur ». Le mot désigne une bonté charitable, qui signifie que nos droits personnels ne sont pas ce qui est le plus important. K. Schilder dit ceci : « Pourquoi les chrétiens de Philippiens 4.5 doivent-ils être “raisonnables”, “accommodants”? Parce que le Seigneur, le Christ ressuscité, est proche, et que, dans très peu de temps, ils jugeront la terre avec lui. »
En plus d’un côté positif — la joie et le contentement —, l’apôtre souligne un côté négatif : ne pas s’inquiéter. Un enfant du Père céleste sait à qui il doit présenter ses inquiétudes. Dans sa prière, qui ne doit jamais manquer de reconnaissance, il met ses inquiétudes et ses désirs devant Dieu, en étant pleinement assuré que son Père connaît toutes choses. Celui qui prie de cette façon reçoit comme réponse le riche cadeau de la paix, qui est bien supérieur à ce que toute réflexion intellectuelle pourrait procurer et qui dépasse de loin tout ce que l’on pourrait estimer inquiétant. (Question 2).
La « paix » ici signifie la plénitude du salut, qui remplit le cœur de paix et de certitude.
Les « pensées » ne désignent pas seulement l’action de penser, mais aussi l’action d’apprécier, de tenir en haute estime. (Question 3).
En lien avec le verset 7, le verset 9 parle du « Dieu de paix ».
2. La gratitude pour le soutien reçu (4.10-20)←⤒🔗
« J’ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur à voir refleurir votre intérêt pour moi. Cet intérêt, vous l’aviez bien, mais l’occasion vous manquait. Je ne dis pas cela en raison de mes besoins, car j’ai appris à me contenter de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans l’humiliation, et je sais vivre dans l’abondance. En tout et partout, j’ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et à être dans la disette. Je puis tout par celui qui me fortifie. Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma tribulation. Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement (de la prédication) de l’Évangile, quand j’ai quitté la Macédoine, aucune Église, si ce n’est la vôtre, n’entra en compte avec moi pour ce qu’elle donnait et recevait; vous avez été les seuls à le faire, car à Thessalonique déjà, et à deux reprises, vous m’avez envoyé de quoi pourvoir à mes besoins. Ce n’est pas que je recherche le don; ce que je recherche, c’est le fruit abondant porté à votre compte. J’ai tout reçu et je suis dans l’abondance; je suis comblé, ayant reçu par Épaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui est agréable. Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire, en Christ-Jésus. À Dieu notre Père la gloire aux siècles des siècles. Amen! »
Avant que l’apôtre parvienne à la conclusion de sa lettre, il a encore une chose à dire. Il remercie les Philippiens du soutien qu’il a reçu de leur part. Ils avaient envoyé Épaphrodite pour lui apporter des dons; apparemment, cet envoyé lui a aussi rendu des services personnels (voir Ph 2.25 et 30).
Compte tenu de ce qu’il dit aux versets 10 et 17, il est clair que ce n’était pas tellement les dons des Philippiens que Paul appréciait, mais plutôt l’expression de leur foi démontrée par leurs dons et qui était motivée par le Seigneur. C’est la raison pour laquelle l’apôtre éprouvait « une grande joie ». (Question 4).
Le mot « refleurir » ou « pousser de nouveau » est une image tirée de la botanique désignant la pousse d’une plante ou d’un arbre.
Au verset 11, Paul parle du contentement du chrétien. L’apôtre dit ici qu’il se sait appelé et que par conséquent il ira, content d’accomplir sa mission de la façon voulue par celui qui l’envoie. Nous trouvons la même idée au Psaume 131 : « Je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi. » Des paroles semblables se trouvent encore en 1 Timothée 6.8 et Hébreux 13.5. (Question 5).
L’expression « Je puis tout par celui qui me fortifie » se rapporte à la force que le Seigneur accorde pour pouvoir persévérer et accomplir toutes choses. Calvin croit que « tout » signifie ce qui se rattache à l’appel de l’apôtre. Paul exprime une très belle vérité. À l’appel adressé par Dieu se rattache la promesse de recevoir ce qu’il faut pour accomplir sa vocation!
Même si, dans un sens, l’apôtre est indépendant, cela ne veut pas dire qu’il considère comme superflu le don des Philippiens. Au contraire, les Philippiens sont partenaires avec lui dans son oppression. L’apôtre utilise ici des termes employés dans le domaine commercial. Les Philippiens ont un compte de débit et de crédit avec Paul; ils sont ensemble partenaires de telle sorte que l’apôtre et l’Église ont une dette l’un envers l’autre.
Paul avait déjà reçu ces dons à Thessalonique. C’est le premier endroit où l’apôtre avait proclamé l’Évangile après son départ de Philippes.
L’apôtre veut mentionner le fruit de ces dons pour mettre cet actif au compte des Philippiens. (Question 6).
L’expression « J’ai tout reçu » (verset 18) est encore un terme dérivé de la comptabilité, et fait penser au cachet « payé au complet » qu’on appose sur une facture.
En fait, la signification du verset 18 est celle-ci : « C’est bien plus que suffisant. J’ai reçu beaucoup trop de vous. » De nos jours, nous dirions : « Vous n’auriez pas dû! »
Les versets 19 et 20 forment la contrepartie des paroles précédentes : « le Seigneur vous le rendra! »
3. La bénédiction (4.21-23)←⤒🔗
« Saluez tous les saints en Christ-Jésus. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, principalement ceux de la maison de César. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! »
En conclusion, l’apôtre salue tous les frères. Aucun des croyants ne doit être exclu.
La salutation spéciale transmise à ceux « de la maison de César » (verset 21), c’est-à-dire au personnel de la cour, contient une note de jubilation : là où règne le nom de l’empereur, là le nom du Christ est invoqué!
Cela devient encore plus significatif quand nous nous souvenons que Philippes était une colonie romaine où des vétérans, des anciens militaires, s’étaient établis.
La dernière phrase ne contient pas de verbe : « La grâce du Seigneur Jésus-Christ — avec votre esprit. » Par cette formule, l’apôtre n’exprime pas seulement un souhait, mais communique une promesse apostolique et un don de la grâce de Dieu, c’est-à-dire sa faveur imméritée qui pardonne abondamment.
4. Pour animer la discussion←⤒🔗
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La joie évoquée par l’apôtre a-t-elle également un sens pour « ceux du dehors »? (Dans ce contexte, pensez au lien entre les versets 4 et 5 de ce chapitre).
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Est-ce que ne s’inquiéter de rien (verset 6) est la même chose que l’insouciance? L’apôtre nous interdit-il de prendre des précautions ou des mesures pour assurer notre sécurité?
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Les « vertus » du verset 8 semblent se rapprocher de l’idéal grec de la « vraie bonté et beauté ». Ces deux notions sont-elles réellement semblables?
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Les versets 10 et 17 contiennent-ils une leçon pour aujourd’hui, en particulier à propos des missionnaires? Comparez cela avec le Catéchisme de Heidelberg qui dit que la prière est « la principale partie de la reconnaissance que Dieu réclame de nous » (réponse 116).
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Voyez-vous des différences importantes entre le contentement chrétien (verset 11) et le sentiment non chrétien d’être satisfait de soi-même?
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Est-il possible que la vie d’Église s’épanouisse sans la manifestation d’amour mutuel et de véritable souci fraternel exprimé par des offrandes et des dons les uns pour les autres?