1 Timothée 3 - Une belle activité
1 Timothée 3 - Une belle activité
« Cette parole est certaine : si quelqu’un aspire à la charge d’évêque, il désire une belle activité. Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, sensé, sociable, hospitalier, apte à l’enseignement, qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais conciliant, pacifique, désintéressé; qu’il dirige bien sa propre maison et qu’il tienne ses enfants dans la soumission, avec une parfaite dignité. Car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu? Qu’il ne soit pas nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans le discrédit et dans les pièges du diable. »
1 Timothée 3.1-7
- Introduction
- Une œuvre excellente (v. 1, 5)
- Un homme exemplaire (v. 2-3)
- Une fonction experte (v. 2, 4-5)
- Une position extrême (v. 6-7)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
Parce que nous sommes protestants, cela veut-il dire que nous ne croyons pas à la hiérarchie dans l’Église? Pas du tout. Saviez-vous que notre Église a un Chef suprême, dont le pouvoir et l’autorité sont absolus et dont la parole est infaillible? Il s’agit de Jésus-Christ. Il est Roi; les chrétiens sont ses sujets. Ça, c’est de la hiérarchie. Est-ce que c’est tout? Non, comme nous avons commencé à le voir dans le passage précédent, la Bible explique qu’il y a des gens qui sont appelés à diverses fonctions dans les Églises locales, et que certaines de ces fonctions impliquent l’exercice d’une autorité de la part de Dieu sur les autres membres.
Pour reprendre une expression de Calvin, Jésus a voulu qu’il y ait dans les Églises des « lieutenants », dont la mission principale est d’instruire la communauté et de la diriger au nom du Roi. La Bible emploie plusieurs mots différents pour désigner ces personnes, sans doute pour souligner tel ou tel aspect particulier de leur rôle dans l’Église : il s’agit tantôt de « conducteurs » (« hègouménos »), tantôt « d’anciens » (« presbutéros »), tantôt de « pasteurs » ou de « bergers » (« poimèn »), tantôt de « docteurs » ou « d’enseignants » (« didaskalos »), et tantôt « d’évêques » ou de « surveillants » (« épiskopos »). Le fait est que les Églises protestantes, pour la plupart, sont dirigées par des « anciens », réunis en conseil, parfois appelé « conseil presbytéral ».
La question que je veux soulever aujourd’hui, c’est la suivante : mesurons-nous (mesurez-vous) l’importance de la fonction des anciens dans l’Église? Je crains que, bien souvent, l’importance de cette fonction soit sous-estimée dans les Églises, ce qui a pour conséquence deux choses principalement. La première, c’est que les dirigeants dans les Églises ne sont pas tenus en honneur (c’est-à-dire qu’on a du mal à reconnaître et à respecter leur autorité); la deuxième, c’est que bien souvent cette fonction est occupée par des gens qui ne sont pas qualifiés pour l’occuper.
Dans notre propre union d’Églises, une confusion est faite, que je qualifierais de catastrophique, entre les membres d’Église qui sont élus au conseil d’administration de leur association cultuelle locale, et la fonction biblique « d’anciens ». Le résultat, c’est que ces gens, qui ne sont pas du tout qualifiés bibliquement pour exercer cette fonction, sont amenés parfois à prendre des décisions importantes qui engagent leur Église locale, mais aussi, dans le cadre du système synodal, ils sont amenés parfois à se prononcer sur des décisions qui engagent toute l’union, au niveau régional ou national. L’Église, au niveau local, régional et national, se retrouve donc dirigée par des gens qui sont, à proprement parler, et pour un certain nombre d’entre eux, incompétents.
À l’inverse, dans le texte que nous sommes sur le point d’étudier, nous allons voir que la fonction d’ancien (ou « d’évêque », dans le texte) n’est pas à prendre à la légère. Nous allons voir que c’est une belle activité, comme le dit l’apôtre Paul, mais une activité très exigeante. En fait, les exigences adressées aux anciens sont à la hauteur de l’importance de leur rôle.
2. Une œuvre excellente (v. 1, 5)←⤒🔗
a. Une belle et sérieuse activité←↰⤒🔗
La première chose que nous apprenons dans le texte, c’est la qualité de la fonction d’ancien dans l’Église : Paul dit que c’est une « belle activité » (3.1). Le mot pour « activité » est traduit dans d’autres contextes par « œuvre ». L’idée, c’est que la fonction d’ancien est un travail. Et Paul insiste sur le fait que c’est un beau travail, en disant : « cette parole est certaine ». Paul est en train de dire, tout simplement, qu’être un ancien dans l’Église, ce n’est pas un titre honorifique, et ce n’est pas une simple corvée non plus; mais c’est une très belle et très sérieuse activité. C’est une œuvre excellente. Pourquoi? La raison nous en est donnée au verset 5, où Paul dit que les anciens sont appelés à « prendre soin de l’Église de Dieu ». L’apôtre Pierre utilise une métaphore qui veut dire exactement la même chose, lorsqu’il dit que les anciens sont appelés à « faire paître le troupeau de Dieu » (1 Pi 5.2). Les anciens sont comme des bergers qui nourrissent et qui conduisent le troupeau, et cela, c’est une très belle et très sérieuse activité.
b. Un beau et sérieux métier←↰⤒🔗
À quoi pensez-vous lorsque vous pensez à un métier beau et sérieux? Serveur au MacDo? Chanteur de punk? Testeur de jeux vidéo? Ou bien cardiologue? Ou encore pompier volontaire? Il y a des métiers qui nécessitent de sérieuses compétences et qui sont beaux parce qu’ils sont profondément utiles et bénéfiques pour la communauté.
c. Une fonction à considérer à la lumière de la croix←↰⤒🔗
Il en est ainsi de la fonction d’ancien dans l’Église. C’est une fonction qui nécessite de sérieuses compétences et qui est profondément utile et bénéfique pour la communauté. Pourquoi « prendre soin de l’Église de Dieu » est si sérieux et si beau? À cause de ce qu’est l’Église. L’Église, c’est une communauté d’hommes, de femmes et d’enfants qui ont cela de particulier qu’ils reconnaissent Jésus-Christ comme leur Seigneur et Sauveur. Ils sont invités à placer continuellement leur confiance en lui, en vertu de ce qu’il a fait pour eux, et par conséquent à marcher à sa suite, dans l’obéissance à sa Parole bienfaisante. Qu’est-ce que Jésus a fait pour l’Église? Il est mort sur la croix, prenant sur lui le châtiment de nos fautes, afin de nous en délivrer, et il est ressuscité, afin de garantir non seulement notre réconciliation avec Dieu, mais aussi notre place à ses côtés pour l’éternité.
Vous comprendrez donc que la première question que je veux vous poser, c’est : avez-vous dit « oui », par la foi, à l’appel que Dieu vous adresse? Faites-vous partie du « troupeau de Dieu »? Reconnaissez-vous Jésus comme votre Seigneur et Sauveur, et faites-vous donc partie de l’Église, c’est-à-dire du peuple qui porte son nom? Je commence avec cette question, parce qu’il est vrai que si vous n’êtes pas un chrétien, le reste de ce message n’aura que peu de pertinence pour vous. Mais vous pouvez comprendre au moins pourquoi c’est une activité si belle et si sérieuse que de nourrir et de conduire ce peuple que Dieu a voulu racheter à un si grand prix. C’est une œuvre excellente. Et c’est la fonction que Dieu destine aux anciens dans l’Église. Mais regardons maintenant quelles sont les qualités nécessaires pour exercer cette fonction.
3. Un homme exemplaire (v. 2-3)←⤒🔗
a. L’ancien est censé être un homme exemplaire←↰⤒🔗
La deuxième chose, en effet, que l’on voit dans ce texte, c’est Paul qui dresse une liste de qualités destinée aux anciens.
« Il faut donc que l’évêque soit irréprochable, mari d’une seule femme, sobre, sensé, sociable, hospitalier, apte à l’enseignement, qu’il ne soit ni adonné au vin, ni violent, mais conciliant, pacifique, désintéressé » (3.2-3).
La première impression que nous avons, c’est que Paul est très exigeant. Mais cette exigence, il le dit lui-même, est due à l’importance de la fonction (« Il désire une belle activité. Il faut donc… »). La deuxième chose que nous remarquons, c’est que toutes ces qualités mentionnées aux versets 2 et 3, à l’exception d’une seule, ne sont pas propres à l’exercice de la fonction d’ancien : ce sont des qualités qui concernent tous les chrétiens. Ce qu’on peut dire, d’après ces deux versets, c’est que les anciens sont censés montrer aux autres, par la qualité de leur vie, le chemin normal de la vie chrétienne. Ce sont des hommes exemplaires. Et ce ne sont pas des théoriciens, mais des praticiens.
b. L’instructeur de danse←↰⤒🔗
Il y a quelques années, j’ai fait une expérience inoubliable. Je suis allé, pour la première et peut-être la dernière fois de ma vie, à un cours de danse swing. J’avais très peur avant d’y aller, mais après une heure de cours avec d’autres personnes (qui avaient tous des niveaux différents), j’étais assez content d’y avoir été, et j’ai même appris des choses, grâce à un personnage très important : l’instructeur. Figurez-vous que l’instructeur n’est pas resté assis sur une chaise pendant une heure à nous dire quoi faire, mais (vous l’aurez deviné) il nous a montré quoi faire. Et il a pu nous montrer quoi faire, parce qu’il savait le faire. C’est ce qu’on attend d’un instructeur de danse, n’est-ce pas?
c. Montrer le chemin de la vie chrétienne←↰⤒🔗
Maintenant, qu’est-ce que j’aurais appris si l’instructeur de danse avait été un très mauvais danseur? Et maintenant, en tant que chrétiens, qu’est-ce que nous allons apprendre si nos conducteurs dans l’Église ont eux-mêmes une vie chrétienne désordonnée, voire dissolue? Les anciens sont censés être des hommes exemplaires. Leur dévouement à leur femme doit honorer les termes bibliques du mariage et inspirer les autres hommes à faire de même. Leur tempérament doit être caractérisé par la maîtrise de soi, l’amabilité, la générosité. Ils sont censés rechercher la paix et non le gain ou l’intérêt personnel. Bref, ils sont censés être « irréprochables », comme le dit Paul, ce qui est un terme « tiroir » qui inclut toutes les qualités propres aux chrétiens.
Les anciens sont des hommes qui montrent, par la qualité de leur vie, le chemin normal de la vie chrétienne. Parce que les anciens sont des hommes, ils sont censés être des exemples particulièrement pour les hommes. Je sais qu’en disant tout cela, je suis en train de mettre une pression considérable sur mes propres épaules en tant que pasteur, et je le dis avec beaucoup de crainte et de tremblement, en reconnaissant mes profondes lacunes dans beaucoup de ces domaines. Mais remarquez que Paul est lui aussi en train de livrer ces instructions publiquement. Il est à la fois en train de mettre les anciens sous pression (ou les candidats à cette fonction), mais il est aussi en train de décrire sommairement ce à quoi doit ressembler la vie de tout chrétien, notamment de tout homme chrétien. Alors, Messieurs, êtes-vous dévoués à votre femme comme vous devriez l’être? Est-ce que vous maîtrisez vos nerfs, ou bien vous emportez-vous facilement? Êtes-vous un artisan de paix, à la maison ou au travail? Savez-vous dire « non » aux excès de toute nature? Mais poursuivons.
4. Une fonction experte (v. 2, 4-5)←⤒🔗
a. Apte à enseigner et à diriger←↰⤒🔗
J’ai dit qu’il y avait dans les versets 2 et 3 une qualité qui était propre à l’exercice de la fonction d’ancien. Il s’agit de l’aptitude à l’enseignement. Bien sûr, nous pouvons dire que tout chrétien doit être apte à témoigner de sa foi, et les chefs de famille en particulier doivent pouvoir transmettre la vérité de la foi chrétienne à leurs enfants. Mais il s’agit ici d’une aptitude plus particulière s’appliquant au cadre de l’Église. À cette aptitude à enseigner s’ajoute l’aptitude à diriger, qui est mentionnée aux versets 4 et 5 :
« Il faut qu’il dirige bien sa propre maison et qu’il tienne ses enfants dans la soumission, avec une parfaite dignité. Car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu? »
Rappelez-vous que ces deux fonctions dans l’Église, qui sont intimement liées (l’enseignement et l’exercice de l’autorité), ce sont les deux fonctions que Paul a expressément interdit aux femmes d’occuper dans l’Église (voir 2.12). Nous pouvons donc résumer le cahier des charges des anciens à ceci : ce sont des hommes chargés d’enseigner et de diriger l’Église. Ils doivent donc être compétents dans ces deux domaines. Ce sont des experts qui exercent une fonction experte.
b. Un mauvais ministre de l’économie←↰⤒🔗
Cela peut vous sembler un peu exigeant, mais rappelez-vous que toute la leçon de ce passage, c’est que l’exigence adressée aux anciens est à la hauteur de l’importance de leur rôle. Donc oui, c’est exigeant, mais parce que c’est important. Que diriez-vous d’un ministre de l’économie dont la seule expérience avant de devenir ministre est d’avoir été PDG de cinq grosses entreprises et de les avoir toutes menées à la faillite? Que diriez-vous d’un ministre de l’éducation qui n’a jamais terminé ses études secondaires? Que diriez-vous d’un conseiller conjugal qui a été marié trois fois et divorcé trois fois?
c. La tragédie de l’incompétence←↰⤒🔗
Ce que Paul est en train de dire ici, c’est que les anciens doivent être des experts dans leur domaine, des hommes compétents. Combien d’Églises protestantes ont dans leur conseil d’anciens des femmes (ce qui les disqualifie d’office, selon la Bible, non pas qu’elles soient incompétentes, mais parce que ce n’est pas leur rôle) ou des hommes qui ne sont pas au clair concernant la doctrine chrétienne, ou qui ont un mariage qui tombe en morceaux, ou qui délaissent l’instruction chrétienne de leurs enfants? Je sais qu’il y a des conseils presbytéraux qui ont parmi leurs membres des gens qui ne sont même pas chrétiens. C’est tragique, n’est-ce pas? À l’inverse, je connais des pasteurs et des anciens qui tiennent tellement en estime leur fonction dans l’Église qu’ils sont prêts à démissionner si un de leurs enfants se détourne du Seigneur ou si leur mariage se met à sérieusement battre de l’aile. Personnellement, je préfère fréquenter une Église qui est dirigée par des hommes de ce genre.
Vous vous dites peut-être que tout cela est très intéressant, mais que ça concerne les dirigeants de l’Église, et comme vous n’en êtes pas un, vous n’allez pas tirer grand-chose de cette prédication. En fait, cela vous concerne pour au moins trois raisons. Tout d’abord, vous n’êtes peut-être pas un ancien aujourd’hui, mais vous en deviendrez peut-être un jour, si vous êtes un homme, ou vous deviendrez peut-être l’épouse d’un ancien, si vous êtes une femme. Deuxièmement, en tant que chrétien, et particulièrement si vous êtes ou allez devenir un membre de notre Église, vous allez un jour devoir appeler ou approuver un ou plusieurs anciens ou pasteurs pour qu’ils exercent leur charge sur vous, dans cette Église. Troisièmement, et cela je l’ai déjà dit, tout ce que Paul dit au sujet des anciens, dans ce texte, s’applique aussi, directement ou indirectement, à tout chrétien, même l’aptitude à l’enseignement (dans la mesure où nous sommes tous appelés à savoir « donner la raison de notre espérance », 1 Pi 3.15) et l’aptitude à diriger (dans la mesure ou tout chef de famille doit apprendre à diriger pieusement sa propre maison et à élever ses enfants dans la foi). Les anciens dans l’Église accomplissent donc une œuvre excellente, ce sont des hommes exemplaires et ils exercent une fonction experte. Mais il reste encore un point.
5. Une position extrême (v. 6-7)←⤒🔗
a. Les dangers du métier←↰⤒🔗
Ce dernier point se trouve aux versets 6 et 7.
« Qu’il ne soit pas nouveau converti, de peur qu’enflé d’orgueil, il ne tombe sous le jugement du diable. Il faut aussi qu’il reçoive un bon témoignage de ceux du dehors, afin de ne pas tomber dans le discrédit et dans les pièges du diable » (3.6-7).
Dans ces versets, nous voyons que Paul ajoute deux conditions à l’exercice de la fonction d’ancien, et ces deux conditions ont pour but de prémunir les dirigeants de l’Église contre certains dangers spécifiques à leur fonction. Ces dangers ne sont pas anodins, car Paul mentionne le diable à deux reprises. Voici donc quels sont les deux dangers propres à la fonction d’ancien : le premier, c’est l’orgueil, qui entraîne sur l’ancien le même terrible jugement que celui que le diable a subi (il est devenu un ange déchu à cause de son orgueil). Le second danger, c’est le déshonneur (ou le discrédit), qui entraîne l’ancien dans les pièges du diable. Il s’agit ici d’un homme qui aurait une réputation un peu floue, qui se permettrait des comportements douteux et compromettants, et qui finalement deviendrait un sujet de scandale à cause de son caractère ambivalent, ou plus clairement à cause d’un acte immoral. Paul est en train de dire qu’il faut être très vigilant, car les anciens sont en proie à des dangers proprement diaboliques. Ils occupent une position extrême.
b. Être en première ligne←↰⤒🔗
La position des dirigeants dans l’Église est similaire à celle d’un soldat qui occupe la première ligne d’un conflit. Pour vous en faire une idée, écouter ce témoignage d’un lieutenant lors de la Première Guerre mondiale, du nom de Charles de Gaulle. Le 15 août 1914, le lieutenant de Gaulle s’élance à la tête de sa section dans le but d’occuper le pont qui enjambe la Meuse. Voici comment il raconte la scène :
« J’ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui nous séparent de l’entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Les quatre premiers qui sont devant moi sont également fauchés en un clin d’œil. Je tombe. [...] C’est pendant une demi-minute une grêle épouvantable de balles autour de moi. Je les entends claquer sur les pavés et les parapets, devant, derrière, à côté! Je les entends aussi entrer avec un bruit sourd dans les cadavres et les blessés qui jonchent le sol. […] Comment je n’ai pas été percé comme une écumoire [ce jour-là], ce sera toujours le lourd problème de ma vie. »
c. Prier pour les anciens←↰⤒🔗
Mes amis, les hommes que Dieu appelle à conduire l’Église, les « lieutenants » du Seigneur Jésus-Christ, sont la cible privilégiée du diable. La nature de leur fonction les expose à des dangers particuliers. C’est pourquoi l’apôtre Paul veut que les Églises se prémunissent contre cette vulnérabilité en nommant des anciens qui soient expérimentés dans la vie chrétienne et qui aient une réputation sans faille même auprès des non-croyants. Pour Paul, les anciens occupent une position extrême. Il faut comprendre une chose, c’est que l’Église est au cœur même de ce que Dieu est en train de faire dans le monde aujourd’hui. Il appelle des hommes, des femmes et des enfants à placer leur confiance en Jésus, à recevoir le pardon de leurs péchés, l’assurance de la vie éternelle, et à intégrer son peuple, « une race élue […] un peuple racheté, afin d’annoncer les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi 2.9).
La mission de l’Église est énorme! C’est la mission même de Dieu. Pensez-vous que les dirigeants de ce peuple occupent un rôle important? Le diable en tout cas le pense et, s’il peut les faire tomber, il s’en frottera les mains. Alors, deux questions : est-ce que vous enviez la position des anciens? Et deuxièmement : ne pensez-vous pas qu’il soit important pour vous de prier pour les dirigeants de votre Église et de les encourager dans l’exercice de leur fonction?
6. Conclusion←⤒🔗
La fonction d’ancien dans l’Église : une œuvre excellente, un homme exemplaire, une fonction experte et une position extrême. Vous voyez que les exigences adressées aux anciens sont à la hauteur de l’importance de leur rôle. Notre Église est dans une situation particulière aujourd’hui, et par certains aspects, anormale. Vous n’avez qu’un seul ancien, qui a été reçu en tant que tel : votre humble serviteur. Il faut dire que notre Église, qui est jeune, est encore dans une phase d’implantation, et fréquemment, comme on le voit d’ailleurs dans le livre des Actes, cette phase pionnière n’implique la présence que d’un responsable, un genre d’évangéliste qui est amené à prendre beaucoup de décisions tout seul, ou avec les personnes qui forment le noyau de l’Église, sans toutefois qu’aucune de ces personnes n’occupe officiellement la fonction d’ancien. Mais cette phase est censée être la plus provisoire possible, avant d’aboutir à la nomination d’un véritable conseil d’anciens qui assume ensuite la charge d’enseigner et de diriger l’Église locale. À ce titre, le pasteur titulaire de l’Église est un ancien spécialisé dans la prédication, l’enseignement et l’accompagnement pastoral, mais son autorité ne surpasse pas celle des autres anciens qui ne travaillent pas forcément à plein temps dans l’Église.
Je vous explique tout cela, car dans les mois qui viennent, nous allons démarrer une série de rencontres destinées à étudier plus en détail quels sont les devoirs et les responsabilités des anciens. Ces rencontres seront ouvertes à tous, mais le but sera qu’à l’issue de cette série de rencontres, un ou plusieurs hommes reçoivent l’appel, de la part de Dieu, à exercer cette fonction dans notre Église. Ma prière, c’est que, par la suite, notre Église soit prête à accueillir son premier véritable conseil d’anciens. En tout cas, je soumets cela à vos prières.
Nous avons pu voir que les anciens avaient un rôle extrêmement important dans la vie et la mission de l’Église, et donc dans le plan de Dieu. Pour vous répéter combien cette fonction est une belle et sérieuse activité, je termine avec cette exhortation de l’apôtre Pierre, destinée aux anciens :
« Faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous, non par contrainte, mais volontairement selon Dieu; ni pour un gain sordide, mais de bon cœur; non en tyrannisant ceux qui vous sont confiés, mais en devenant les modèles du troupeau; et, lorsque le souverain pasteur paraîtra, vous remporterez la couronne incorruptible de la gloire » (1 Pi 5.2-4).