1 Timothée 4 - Des doctrines de démons
1 Timothée 4 - Des doctrines de démons
« Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux discoureurs marqués au fer rouge dans leur propre conscience. Ils prescrivent de ne pas se marier et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui connaissent la vérité. Or, tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n’est à rejeter, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, car tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière. »
1 Timothée 4.1-5
- Introduction
- Attention au mensonge (v. 1)
- Attention au mensonge légaliste (v. 2-3)
- Attention au mensonge légaliste ascétique (v. 3-5)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
Si vous êtes chrétien, j’ai une question à vous poser : qu’est-ce qui serait le plus susceptible de vous faire abandonner la foi? Qu’est-ce qui aurait, plus que toute autre chose, le potentiel de vous faire renoncer au christianisme? Personnellement, j’ai un peu peur de la menace physique. Est-ce que je resterais loyal à Jésus sous la torture, comme un autre Alexandre qui a été martyrisé ici à Lyon en l’an 177 avec la fameuse Blandine? Voici ce qu’on peut lire dans une lettre adressée à cette époque par les chrétiens de Lyon aux chrétiens d’Asie :
« Alexandre passa par tous les instruments de torture inventés pour l’amphithéâtre et soutint un très rude combat. À la fin, il fut lui aussi mis à mort. Alexandre ne fit entendre ni le moindre gémissement ni même le moindre murmure, mais dans son cœur il s’entretenait avec Dieu. »
Est-ce que l’Alexandre du 21e siècle ferait pareil? Je l’espère, par la grâce de Dieu. Mais vous, avez-vous déjà réfléchi à ce qui serait le plus susceptible de vous faire abandonner la foi? La réalité, c’est que la persécution physique, dans l’histoire, a plutôt servi à fortifier la foi des chrétiens et à consolider l’Église. « Le sang des martyrs est semence de chrétiens », a dit un père de l’Église au début du 3e siècle (Tertullien).
Comme nous allons le voir aujourd’hui, pour l’apôtre Paul, le danger vient d’ailleurs. Rappelez-vous qu’au début de sa lettre à Timothée, Paul a mentionné deux personnes qui ont « fait naufrage en ce qui concerne la foi » (1.19-20), dont un certain Alexandre, encore un! Quand nous avons étudié ce texte, nous avions mentionné le fait que Paul appelait ses lecteurs à une grande vigilance, non pas vis-à-vis de l’opposition extérieure, mais plutôt vis-à-vis de notre propre laxisme en ce qui concerne la doctrine et la conduite. Comme le dit l’auteur de l’épître aux Hébreux : « Prenez donc garde, frères, que personne parmi vous n’ait un cœur méchant et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant » (Hé 3.12). Il est là, le danger. En ce qui concerne notre foi, le danger vient de l’hérésie plus que de la persécution!
Il n’est donc pas étonnant si, tout au long de ses deux lettres à Timothée, Paul insiste tant sur l’importance de maintenir la bonne doctrine, de rester attaché aux Écritures, bref, de « garder le bon dépôt ». Dans le texte que nous allons étudier maintenant, Paul en rajoute une couche. Son but est d’augmenter notre vigilance vis-à-vis des doctrines et des philosophies (notamment religieuses) qui circulent aujourd’hui. Dieu veut que nous sachions reconnaître les tactiques de notre adversaire. Car l’objet principal de ses attaques, comme nous allons le voir, c’est le cœur même de la foi chrétienne, à savoir le message et la portée de l’Évangile.
2. Attention au mensonge (v. 1)←⤒🔗
a. Le contexte←↰⤒🔗
À la fin du chapitre 3, Paul vient de dire que la venue et l’œuvre de Jésus-Christ dans l’histoire a inauguré une ère nouvelle, où la vérité en ce qui concerne la relation de Dieu avec les hommes a été pleinement manifestée, non seulement à travers les prophètes, mais maintenant à travers le Fils de Dieu qui est venu, qui a vu et qui a vaincu! Dieu s’est fait homme, il a offert un parfait sacrifice en sa propre personne pour expier les fautes de ceux qui se confient en lui, il est ressuscité en vainqueur sur le mal et sur la mort, il a pris place sur un trône suprême, au-dessus du monde entier, et maintenant la repentance en vue du pardon des péchés est prêchée au nom de Jésus-Christ au monde entier. Depuis deux mille ans environ, le message est clair, limpide, explicite, notoire, objectif et fiable; Jésus dit : « Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6).
b. Les ultimes tentatives du diable←↰⤒🔗
D’après la Bible, le prochain événement marquant à attendre de l’histoire, c’est le retour de ce Seigneur qui règne, Jésus-Christ, pour juger les vivants et les morts et pour inaugurer une nouvelle création, où les croyants auront une place auprès de Dieu, mais dont les impénitents seront écartés pour l’éternité. Pour cette raison, la Bible appelle la période de l’histoire dans laquelle nous vivons « les derniers temps ». Et Paul, dans ce passage, nous explique que le Saint-Esprit a révélé des informations concernant cette période de l’histoire, notamment que des chrétiens vont abandonner la foi parce qu’ils vont croire des mensonges. « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons » (4.1). C’est intéressant que Paul nous parle de cela juste après avoir parlé du caractère notoire de la vérité et de la victoire complète acquise par Jésus à travers sa vie, sa mort, sa résurrection et son ascension (voir 3.14-16). Paul est en train d’identifier pour nous quelle est l’ultime tactique du diable pour s’opposer au témoignage de l’Église et au déploiement de l’autorité bienveillante de Jésus dans nos vies et dans le monde. Cette tactique consiste en une guerre de communication.
c. Quand nous mesurons son impuissance←↰⤒🔗
Nous avons un parfait exemple de ce type de guerre de communication avec ce qui s’est passé ces dernières semaines en Libye. Nous sommes en présence d’un chef politique qui mesure son impuissance face à la coalition et qui sait que tous ses efforts militaires sont en fin de compte voués à l’échec. Alors, il fait des discours à la radio ou à la télévision où il affirme qu’il est en réalité en position de force, que le peuple est avec lui, que les forces de la coalition prennent des civils pour cible, qu’un avion français a été abattu, etc. Bref, sans rentrer dans le détail, nous savons bien quel poids la propagande peut avoir dans un conflit, et de quelle façon on peut y avoir recours lorsqu’on est en train de perdre la bataille.
d. Éprouver toute information←↰⤒🔗
Le diable fait la même chose, en quelque sorte. La Bible dit que Jésus-Christ « a dépouillé les principautés et les pouvoirs [c’est-à-dire les forces du mal], et les a publiquement livrés en spectacle, en triomphant d’eux par la croix » (Col 2.15). Cela signifie que, par sa mort et sa résurrection, le Seigneur Jésus a scellé la défaite du diable. Ce dernier a été mis en cage, pour ainsi dire, en attendant de subir la peine éternelle qui lui est destinée par Dieu (voir Ap 20.10). Mais comme un chien en cage, il continue d’aboyer et de proférer des mensonges. Jésus a même dit du diable qu’il était « le père du mensonge » (Jn 8.44). C’est pour cette raison que Paul, poussé par l’Esprit, identifie cette guerre de l’information comme étant le principal enjeu de la période de l’histoire dans laquelle nous vivons.
De ce premier point, nous pouvons tirer une application toute simple et évidente. C’est qu’il faut éprouver toute information à la lumière de ce qui est vraiment fiable. Et ce qui est vraiment fiable, c’est la Bible. Peut-être que vous n’êtes pas convaincu de la fiabilité de la Bible, et si c’est le cas, n’hésitez pas à en parler avec moi ou avec un autre chrétien. J’ai notamment parlé de ce sujet dans ma dernière prédication. En tout cas, il est intéressant de remarquer que nous vivons vraiment à l’âge de l’information. Jonah et moi nous discutons parfois de la place qu’occupent la technologie et les médias dans nos vies aujourd’hui. Combien d’écrans possédez-vous, en comptant la télévision, l’ordinateur, le téléphone portable, l’iPod, l’iPad, etc.? Tous ces moyens de communication peuvent aussi bien être à la disposition des chrétiens et au service de l’Évangile, qu’à la disposition des esprits séducteurs et au service des doctrines de démons. Vigilance! Mais quels sont ces mensonges si dangereux?
3. Attention au mensonge légaliste (v. 2-3)←⤒🔗
a. Une religion hypocrite←↰⤒🔗
Paul, après nous avoir mis en garde contre cette tactique du diable qui consiste à nous faire croire des choses qui ne sont pas vraies, développe son propos en expliquant que ces mensonges qui peuvent faire tomber les chrétiens proviennent notamment de gens qui ont une pratique religieuse hypocrite. Il s’agit de gens qui, en apparence, semblent très pieux. Ils se plient à toutes sortes de contraintes. Ils sont très disciplinés. Mais Paul identifie cette pratique religieuse à de l’hypocrisie, car en fait, ces gens cherchent à dissimuler l’état affreux de leur cœur et leur conduite immorale. Ils ont neutralisé leur propre conscience et cherchent à rendre Dieu propice par un culte extérieur de fabrication essentiellement humaine. Calvin le dit beaucoup mieux que moi :
« C’est un remède inutile par lequel les hypocrites adoucissent leurs douleurs, ou plutôt un emplâtre par lequel ils cachent les plaies de leur mauvaise conscience, sans aucun profit et pour leur grand malheur et leur ruine. »
b. La cicatrice que l’on cherche à dissimuler←↰⤒🔗
La Bible est impitoyable avec la religiosité. Je vous passe, pour aujourd’hui, le genre de langage qui est tantôt employé dans la Bible pour désigner et pour dénoncer les efforts des hommes qui cherchent à dissimuler leurs péchés derrière toutes sortes d’artifices religieux ou de disciplines soi-disant spirituelles. Paul dit que les adeptes de cette religiosité (les « faux discoureurs » qui promeuvent ce genre de piété) sont « marqués au fer rouge dans leur propre conscience » (4.2). C’est comme si vous aviez une énorme cicatrice sur le visage et que vous essayiez tant bien que mal de la dissimuler derrière du maquillage ou derrière une écharpe, par exemple. Dans un certain sens, nous portons tous ce genre de cicatrice dans notre conscience. C’est une cicatrice spirituelle que Dieu peut voir et que Dieu peut guérir parfaitement. Par humilité, le croyant confesse cette cicatrice à Dieu et reçoit sa guérison. Tandis que par orgueil, le légaliste cherche par tous les moyens à dissimuler cette cicatrice, même à Dieu. Comme le dit l’apôtre Jean : « Quiconque fait le mal a de la haine pour la lumière et ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient réprouvées » (Jn 3.20).
c. La tentation du légalisme←↰⤒🔗
Paul dénonce ce genre de religiosité avec un langage très fort : « esprits séducteurs », « doctrines de démons », « hypocrisie », « faux discoureurs »… Et pourtant, ce que ces gens font ne semble pas si grave! Ne pas se marier, ce n’est pas un péché. S’abstenir de certains aliments, ce n’est pas non plus un péché. Le problème ne se trouve pas là. Le problème se trouve au début de la phrase : « Ils prescrivent… » (4.3). Ces hypocrites cherchent à imposer aux chrétiens des choses que Dieu n’impose pas. Jésus lui-même a dénoncé ce genre de légalisme lorsqu’il s’est adressé aux pharisiens (en citant Ésaïe) :
« Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur reste éloigné de moi; c’est en vain qu’ils me rendent un culte; en enseignant des doctrines qui ne sont que préceptes humains » (Mc 7.6-7).
Ou encore :
« Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites! Parce que vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au-dehors, et qui au-dedans sont pleins d’ossements de morts et de toute espèce d’impureté » (Mt 23.27).
Vous savez, lorsque notre cœur est éloigné de Dieu, le légalisme est une réelle tentation. Il est plus facile de se plier à une discipline religieuse inventée par les hommes que de confesser sans réserve ses péchés à Dieu et de lui dire : « Je mérite les tourments de l’enfer. Je reconnais mes nombreux péchés et j’abandonne ma vie entre tes mains pour que tu me pardonnes, grâce à Jésus qui a subi mon châtiment à ma place. » Il est plus facile de croire le discours du diable : « La convoitise sexuelle qui règne dans ton cœur? Bah, ce n’est pas si grave. Ce qui importe, c’est que tu milites pour qu’à l’Église, on n’ait ni guitare électrique ni percussions, et pour que le pasteur vienne toujours en cravate, et aussi pour que la seule traduction de la Bible qui soit autorisée, ce soit la nouvelle version Segond révisée de 1978. » Pour Paul et pour toute la Bible, ce genre de légalisme est grave, car en fin de compte, il tend à nous faire abandonner la foi! En effet, le légalisme nous détourne de notre besoin d’être sauvé et il porte directement atteinte à l’Évangile, en entretenant un lien illusoire entre la faveur de Dieu et l’obéissance à des prescriptions purement humaines. Mais Paul va dénoncer quelque chose de plus précis encore.
4. Attention au mensonge légaliste ascétique (v. 3-5)←⤒🔗
a. L’ascétisme en tant que prescription←↰⤒🔗
Paul nous a donc mis en garde contre la tactique du diable qui consiste à nous faire croire des choses qui ne sont pas vraies; il a ensuite développé son propos en montrant que ces mensonges consistaient notamment à nous faire croire qu’on pouvait cacher à Dieu notre cicatrice spirituelle par une simple discipline religieuse, que Paul qualifie d’hypocrite. Maintenant, Paul développe encore son propos en réfutant précisément un exemple de ce genre de discipline religieuse inventée par les hommes, à savoir l’ascétisme. « Ils prescrivent de ne pas se marier et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont fidèles et qui connaissent la vérité » (4.3). Paul ne parle pas de l’ascétisme en tant que discipline volontaire : par exemple, quelqu’un qui choisirait de se retirer dans la forêt pendant quelques jours pour jeûner et prier. Paul parle de l’ascétisme en tant que « prescription » pour les hommes, c’est-à-dire en tant que loi religieuse.
Rappelez-vous qu’à cette époque, un des problèmes qui touchaient l’Église, c’était le problème de gens qui disaient que le monde spirituel, siège de Dieu et de la vérité, était totalement distinct du monde matériel, siège du mal et de l’illusion. Un bon chrétien, c’était donc forcément quelqu’un qui, dans sa vie, allait prendre résolument ses distances avec tout ce qui était terrestre et matériel. Paul donne deux exemples de prescriptions mises en avant par ces gens : le célibat et l’abstinence de certains aliments.
b. Une atteinte à la seigneurie de Christ←↰⤒🔗
Nous aurions peut-être tendance à dire : « Et alors? », mais Paul voit dans ce légalisme ascétique un tel danger pour les chrétiens qu’il en parle en termes de « doctrines de démons » et en termes d’abandon de la foi! Paul réfute donc ce légalisme ascétique en se référant au récit de la création dans la Genèse et en nous rappelant que Dieu n’a pas seulement créé le ciel, mais il a aussi créé la terre, et il a qualifié le tout de « bon » (Gn 1.31). « Tout ce que Dieu a créé est bon » (4.4). Nous voyons que, pour Paul, le fait de dire que le matériel est mauvais, au profit du spirituel, équivaut à limiter la portée de ce que Jésus est venu accomplir. Jésus n’est pas venu pour simplement proposer une échappatoire au monde matériel, mais il est venu sauver le monde matériel. Voici comment Paul résume le plan que Dieu a voulu réaliser à travers Jésus-Christ : « réunir sous un seul chef, le Christ, tout ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre » (Ép 1.10). Dans l’épître aux Romains, Paul dit : « Cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu » (Rm 8.21). Pour Paul donc, ce genre de légalisme ascétique porte non seulement atteinte au message de l’Évangile, mais aussi à la portée de l’Évangile. C’est grave!
c. Opération de sauvetage, ou reconquête?←↰⤒🔗
Parfois, nous pensons à la foi chrétienne comme une opération de sauvetage. La désobéissance de l’homme vis-à-vis de Dieu a entraîné le monde entier dans une situation catastrophique. La terre est devenue un territoire ennemi de Dieu. Depuis son quartier général céleste, Dieu envoie Jésus par hélicoptère pour une opération d’extraction. Il nous envoie une échelle pour que nous puissions le rejoindre avant de réduire le monde à néant. En réalité, ce n’est pas exactement comme ça que la Bible présente les choses.
La terre est effectivement devenue un territoire hostile à Dieu à cause de la désobéissance de l’homme. Mais la terre n’a pas cessé pour autant d’appartenir à Dieu. Jésus est venu habiter parmi les hommes en territoire occupé par l’ennemi, mais son but n’était pas de nous extraire du monde. Son but était de vaincre l’ennemi. Et il a réussi! Il a triomphé du mal et de la mort à travers sa résurrection. Il est monté auprès du Père (« au ciel », comme on dit), mais pas dans un quartier général séparé du monde dans lequel nous vivons. Il siège, depuis le ciel, au-dessus de toute la création, ciel et terre compris. Autrement dit, ce que le Seigneur Jésus a accompli, ce n’est pas une opération de sauvetage, mais une opération de reconquête. Tout ce que le diable peut faire, c’est d’aboyer depuis la cage où il a été placé, en essayant de nous faire croire qu’il est toujours en position de force dans un territoire dont il était, autrefois, le prince, mais dont le Seigneur triomphant et l’Héritier pour toujours est Jésus-Christ.
d. Hériter du monde←↰⤒🔗
Par conséquent, Paul dit que « rien n’est à rejeter » ici-bas, « pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces » (4.4), c’est-à-dire avec reconnaissance, en attribuant à Dieu l’origine de tout ce qui est bon sur terre. En disant que « tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière » (4.5), Paul est en train de dire que, pour celui qui comprend quelle est la véritable portée de l’Évangile (c’est-à-dire pour celui qui reconnaît que Jésus est vraiment le Maître du monde spirituel et matériel), rien de ce qui est matériel n’est mauvais en soi, car Jésus en est le Maître et le propriétaire. C’est pour cette raison que les chrétiens prient avant les repas : c’est pour reconnaître que Jésus-Christ est le Maître de ce qu’il y a dans l’assiette et pour lui exprimer notre reconnaissance pour ces bonnes choses qu’il nous donne. Nous parlons de « bénir » le repas. De même avec le mariage : la célébration religieuse que nous organisons à cette occasion a pour but de célébrer la seigneurie de Jésus-Christ dans le nouveau foyer qui est formé, et de lui exprimer notre reconnaissance pour le don de l’amour et de la sexualité qui se vivent dans ce cadre. Nous parlons de « bénir » une union.
Une dernière application avant de conclure : cette semaine, à moins que vous mouriez ce soir, vous allez tous être confrontés, d’une façon ou d’une autre, au monde matériel. Je voudrais que nous développions l’habitude de considérer toute cette réalité matérielle comme appartenant à Jésus. Votre entreprise, vos études, votre maison, votre voiture, votre frigo, tout cela appartient à Jésus-Christ. Dieu a remis toutes choses à son Fils (Hé 2.8), même si l’autorité bienveillante que Jésus compte déployer dans le monde n’est pas encore pleinement visible. Mais Jésus est le Roi et l’Héritier de ces choses, et si vous appartenez à Jésus-Christ, il vous fait participer à son règne et à son héritage. Il n’y a pas de plus grande liberté que celle d’être un chrétien. Pour citer Calvin de nouveau : « Il faut que Dieu soit par nous reconnu Père, pour que nous soyons ses héritiers, et Christ chef, pour que les choses qui sont à lui soient faites nôtres. » Donc, la prochaine fois que vous parlerez à un musulman au sujet des interdits alimentaires, vous pourrez lui dire : « Toi, tu ne dois pas manger de porc, car ton dieu a dit que c’était une souillure; moi, je peux manger du porc parce que mon Seigneur a vaincu le monde et qu’il me fait participer à son héritage. »
5. Conclusion←⤒🔗
Pour conclure, Paul a voulu augmenter notre vigilance vis-à-vis des doctrines et des philosophies (notamment religieuses) qui circulent aujourd’hui. Dieu veut que nous sachions reconnaître les tactiques de notre adversaire. Et nous l’avons dit : ses tactiques consistent à nous faire croire des choses qui ne sont pas vraies; à nous faire croire notamment que nous pouvions cacher à Dieu notre cicatrice spirituelle par une simple discipline religieuse; et enfin, à nous faire croire que son territoire n’a pas vraiment été reconquis par Jésus. Ces mensonges portent atteinte au cœur même de la foi chrétienne, à savoir au message et à la portée de l’Évangile. C’est pourquoi Paul les dénonce en utilisant des termes si forts, et c’est pourquoi il dit qu’en souscrivant à ces mensonges, certains ont du coup « abandonné la foi ».
Alors, qu’est-ce qui aurait, plus que toute autre chose, le potentiel de vous faire renoncer au christianisme? Bien plus que la menace physique, ce sont en réalité les mensonges du diable. Alors, pour terminer, une question un peu plus générale : quelle est votre relation personnelle à Jésus, le Maître bienveillant du monde entier, qui est venu dans le monde, qui est mort et ressuscité afin que tous ceux qui croient en lui reçoivent le pardon des péchés et participent à son glorieux héritage dans l’éternité?
« Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Ph 2.9-11).