Tout est accompli (1) - L'accomplissement de la circoncision
Tout est accompli (1) - L'accomplissement de la circoncision
Je vous propose une série de six articles intitulés : « Tout est accompli ». Si vous avez en mémoire le texte de l’Évangile selon Jean, peut-être vous rappelez-vous que ce sont les dernières paroles prononcées par Jésus sur la croix, avant sa mort (Jn 19.30). Pourquoi cette série qui se concentre sur l’accomplissement de la loi par Jésus-Christ, un thème que nous avons bien souvent abordé dans nos articles? Simplement parce que tout au long des pages de la Bible, nous lisons des avertissements contre les faux prophètes, les faux docteurs, ceux qui enseignent de fausses doctrines et induisent en erreur les hommes et les femmes qui cherchent à connaître Dieu véritablement.
Vers la fin de sa vie, avant d’être exécuté sur l’ordre de l’empereur Néron, l’apôtre Paul écrivait à son jeune ami Timothée, au chapitre 4 de sa seconde lettre :
« Je t’adjure devant Dieu et devant le Christ-Jésus qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son avènement et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, convaincs, reprends, exhorte, avec toute patience et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine; mais au gré de leurs propres désirs, avec la démangeaison d’écouter, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, fais l’œuvre d’un évangéliste, remplis bien ton service » (2 Tm 4.1-5).
De son vivant déjà, Paul devait contrer toutes sortes d’enseignements qui mettaient un voile devant les yeux des croyants, leur cachant la face de Jésus-Christ au lieu de la mettre en lumière, pour leur salut et leur paix avec Dieu. Sa lettre aux chrétiens galates — c’est-à-dire de la province romaine de Galatie en Asie Mineure — se préoccupe justement de telles erreurs qui avaient infesté les Églises sur place : certains insistaient pour dire qu’il fallait se faire circoncire comme sous l’Ancien Testament pour vraiment être accepté par Dieu. Le baptême au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit que Jésus a commandé à ses disciples d’appliquer aux nations n’était donc pas suffisant pour ces gens-là. Il fallait revenir au signe même qui prophétisait la venue du Messie, de l’Agneau parfait, comme si celui-ci n’était pas venu en chair, comme s’il n’avait pas accompli parfaitement sur la croix de Golgotha tout ce que cette circoncision signifiait. Or, revenir au signe de la circoncision signifie tout simplement nier que Jésus soit le Christ, l’envoyé final de Dieu dont la crucifixion signifie justement la circoncision entière de toute la nature humaine, avec ses péchés. Pour rendre ceci plus clair, voyons plus en détail la signification de ce signe donné à Abraham dans l’Ancien Testament. Vous comprendrez alors pourquoi il a été remplacé par le signe du baptême donné par Jésus.
La circoncision, en coupant un morceau de chair dans l’anatomie masculine (outre qu’elle était pratiquée et l’est toujours dans de nombreux pays pour des raisons hygiéniques) signifiait qu’après la chute du genre humain, donc après la désobéissance du premier couple humain, tout ce qui provient de la semence humaine est corrompu et doit être coupé, taillé, en fait mis à mort. Aucune créature humaine n’échappe à cette corruption. Seul un homme à la fois véritablement homme dans sa chair, mais qui aurait été conçu en dehors de ce lignage corrompu, pourrait briser ce cycle fatal.
Si vous avez lu le livre de la Genèse dans l’Ancien Testament, vous vous souviendrez que même après avoir fait circoncire son fils Isaac sur l’ordre de Dieu, Abraham a dû se montrer prêt à sacrifier ce même fils Isaac, dont il avait attendu la naissance pendant de très longues années. Dieu, qui avait promis et accordé à Abraham et Sara ce fils tant attendu, exigeait maintenant la vie de leur fils premier-né (Gn 22). Il voulait faire comprendre à Abraham que le don total et consenti de la vie de ce fils était nécessaire à ses yeux. Mais au moment même où Abraham s’apprête à sacrifier Isaac, Dieu intervient par un ange et arrête son bras. La vie d’un bélier qui se trouve pris dans un buisson aux alentours est alors substituée à celle d’Isaac.
Néanmoins, le signe de la circoncision sera appliqué à toutes les générations descendues d’Abraham pour leur rappeler la nécessité d’un sacrifice parfait qui exige la vie entière de la victime parfaite. Tant que cette victime ne se sera pas présentée volontairement pour le sacrifice exigé, ce signe devra avoir cours et être appliqué à toutes les générations à venir. Il sera un rappel constant de la nécessité de ce sacrifice parfait qui devra un jour prendre place. En même temps, le signe de la circoncision, appliqué à cette partie spécifique de l’anatomie masculine, indiquait que c’est justement de la lignée d’Abraham que viendrait un jour l’Agneau parfait, celui qui remplirait toutes les conditions requises pour que le sacrifice définitif puisse avoir lieu.
Dieu a justement envoyé son Fils unique et éternel sur terre, Jésus-Christ — ce qui signifie à la fois Sauveur et Messie, oint de Dieu — afin d’accomplir ce sacrifice parfait pour le salut de l’humanité déchue depuis Adam. Jésus a revêtu une chair humaine semblable à la nôtre par sa mère Marie, elle-même descendante du roi David et, plus loin encore, d’Abraham. Mais, étant conçu du Saint-Esprit et donc exempt de tout péché, il pouvait se présenter au sacrifice de réconciliation requis comme l’Agneau parfait. Il n’allait pas offrir au Dieu saint et parfait un sacrifice entaché de défauts, de macules quelconques, sacrifice que Dieu n’aurait jamais accepté.
À Golgotha, la circoncision et tout ce qu’elle signifiait et prophétisait ont donc été parfaitement accomplis. La nature de l’homme a été entièrement mise à mort. La substitution de Jésus, l’homme parfait, sans péché, a été voulue par Dieu et acceptée par lui comme sacrifice final et définitif. C’est le plus grand miracle de la grâce divine, puisqu’au lieu que ce soit vous et moi qui mourions pour nos propres fautes et notre indignité totale devant Dieu, c’est le Fils de Dieu en personne qui a pris nos péchés sur lui. À partir de là, le signe prophétique de la circoncision et tout ce qu’il représentait n’avait plus lieu d’être, puisqu’il venait d’être accompli.
En lieu et place vient le baptême : signe que le sacrifice parfait a bien eu lieu, que sur la croix de Golgotha, avec la mort du Christ, c’est ma nature corrompue qui est morte et a été complètement engloutie par les eaux. Dieu ne tient plus compte de ma nature de péché, devant sa justice parfaite elle a été noyée, effacée en vertu du sacrifice de son Fils à ma place. C’est Jésus, descendu en droite ligne d’Abraham, à travers Isaac, le fils dont la vie avait été épargnée, qui a subi la condamnation et l’exclusion que je devais subir. Mais cette eau symbolique purificatrice du baptême, qui me nettoie de mes fautes devant Dieu, est celle dont j’émerge aussi vivant grâce à la résurrection du Christ de la tombe. Double fonction symbolique de l’eau du baptême donc : elle engloutit, elle tue, elle supprime, et en même temps elle me nettoie et me fait ressortir pur devant Dieu, par mon intégration par une foi vivante à la vie éternelle du Fils de Dieu ressuscité des morts.
Le signe du baptême renvoie à l’œuvre accomplie une fois pour toutes sur la croix par Jésus-Christ. Alors que la circoncision pointait vers ce qui devait venir, vers ce que Dieu lui-même avait promis à son peuple, le signe du baptême pointe désormais vers ce qui a été parfaitement accompli sur la croix par Jésus-Christ. Raison pour laquelle le peuple de Dieu, ceux qui croient en la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, doivent être baptisés, tout comme Abraham et sa descendance devaient être circoncis, du moins jusqu’à ce que le Christ vienne.
J’espère que vous comprenez maintenant pourquoi un signe en a remplacé un autre. Ce n’est pas parce que la circoncision était fausse, tandis que le baptême lui, serait vrai, mais parce que la circoncision signifiait au peuple d’Israël les promesses de Dieu qui allait envoyer son Fils Jésus-Christ, tandis que le baptême montre la fidélité de Dieu qui a bel et bien envoyé son Fils comme il l’avait promis. Chacun de ses deux signes pointe vers la même réalité, celle du salut promis par Dieu, mais l’un le fait avant que les promesses divines se soient accomplies, tandis que l’autre le fait après. On ne peut donc pas revenir au signe ancien, car cela signifierait qu’on attend toujours l’accomplissement des promesses, et cela voudrait dire qu’on ne croit pas aux actes rédempteurs de Dieu et à tout ce qu’il a véritablement accompli.
On peut dire exactement la même chose en ce qui concerne la Pâque juive telle qu’elle est instituée par Moïse sur l’ordre de Dieu au chapitre 12 du livre de l’Exode, et l’institution de la Pâque par Jésus-Christ lors du dernier repas qu’il a pris avec ses disciples avant son arrestation, son procès et sa crucifixion. L’une a laissé la place à l’autre, non pas pour la rendre nulle, mais pour lui donner son plein accomplissement, sa réalité définitive.
Je reviendrai d’ailleurs là-dessus dans un autre article de cette série intitulée « Tout est accompli ». Je reprendrai alors tous ces thèmes pour montrer aussi comment certains déforment le tout et égarent les gens en prétendant les guider vers la connaissance des choses divines.