Genèse 1 - Qu’est-ce que l’homme?
Genèse 1 - Qu’est-ce que l’homme?
« Dieu créa l’homme à son image : il le créa à l’image de Dieu. Homme et femme il les créa. »
Genèse 1.27
Qu’est-ce que l’homme, au juste? Un composé physicochimique de substances ajoutées les unes aux autres? Le fruit d’un long processus de changements génétiques hasardeux sans but ni sens? Qui est celui ou celle d’entre nous qui peut envisager son humanité comme cela, même si on le lui rabâche à longueur de journée? Et par quelle tour de passe-passe attribuer une dignité ou même des droits à un tel composé physicochimique?
Ne plaisantons pas. L’homme est bien plus que la matière dont il est tiré. Son esprit, en fait, son être tout entier reflète quelque chose de supérieur à la poussière dont il est fait. C’est ce que la Genèse, au début de la Bible, révèle, par ces paroles si simples et si fondamentales : « Dieu créa l’homme à son image : il le créa à l’image de Dieu. Homme et femme il les créa » (Gn 1.27). Il est donc porteur de l’image divine, d’une ressemblance avec Dieu par analogie.
Avez-vous noté que le tout premier trait de cette analogie, de cette image divine dont il est le porteur, c’est la sexualité qui s’exprime dans la différentiation entre homme et femme? Eh oui, il y a à la fois unité et pluralité, différentiation et complémentarité dans cette image divine qu’est l’espèce humaine. Certes, ce trait n’est pas unique à l’espèce humaine, il est partagé par les espèces animales. Il est cependant significatif de constater que la Genèse souligne ce trait en rapport avec l’homme et la femme et leur ressemblance avec Dieu. Comme s’ils étaient appelés à vivre cette image divine qu’ils portent en eux dans la conscience très nette de leur unité et complémentarité mutuelles.
Le genre humain est donc l’image de Dieu sur terre, son représentant, chargé à la fois de développer la création, de la faire fructifier tout en la gardant et la conservant — comme le chapitre deux de la Genèse le dit expressément (Gn 2.15).
Cependant, si l’homme est l’image de Dieu, il ne lui est pas permis d’adorer Dieu sous forme humaine ou sous forme d’une quelconque créature. Pas d’idolâtrie donc. La seule religion qui n’aliène pas consiste à rendre gloire à Dieu en vivant dans une communion avec le Créateur, et cette relation de communion consiste à exercer le mandat confié à l’homme par ce dernier. Voilà donc où réside l’identité de l’homme, sa véritable vocation.
Où en sommes-nous aujourd’hui dans l’exercice de ce mandat, de cette vocation? Le constat que l’on peut faire est bien sombre : les qualités et les dons mis en l’homme ont tellement été obscurcis et détournés de leur but initial qu’on dirait que l’homme s’acharne plutôt à détruire et à asservir la création qu’à la cultiver et à la garder, comme l’indiquait le mandat reçu. Certes, l’homme fait preuve de beaucoup d’ingéniosité, et même de génie, ce qui prouve que les dons mis en lui n’ont pas été complètement abolis, loin de là; mais au vu des résultats de son action, on voit bien qu’il y a quelque chose de radicalement dysfonctionnel dans son être et sa manière d’être et d’agir.
Quel remède apporter à cet état si piteux? Une humanité renouvelée réconciliée avec Dieu et avec elle-même, est-elle possible? Oui, elle l’est, à condition de passer par Jésus-Christ, le premier-né d’entre les morts, le modèle parfait d’une humanité restaurée parce que provenant du sein même de Dieu. La foi en Jésus-Christ épurée de toute scorie transforme intérieurement tout homme et toute femme qui la reçoit; elle renouvelle la vision de notre identité et ancre en nous le sens de notre vocation initiale d’êtres humains créés à l’image de Dieu.