Homilétique (8) - Le plan et la structure de la prédication
Homilétique (8) - Le plan et la structure de la prédication
-
Le but du plan
a. Le plan est utile au prédicateur
b. Le plan sert l’unité
c. Une prédication est généralement composée de trois parties principales
d. Nombre de points - La fonction des transitions
Nous nous souvenons de ce que nous avons dit sur la différence possible entre le plan exégétique (correcte compréhension du texte biblique) et le plan homilétique (correcte présentation du sujet retenu).
Nous avons vu qu’en un sens le prédicateur n’a aucune liberté : il doit prêcher ce texte en le respectant absolument (plan exégétique). Il est serviteur du texte. En même temps, le prédicateur a une très grande liberté : il peut choisir de retenir tel ou tel sujet de ce texte, sujet qu’il peut présenter en un, deux ou trois points; sujet qu’il illustrera de la meilleure manière et dont il tirera les meilleures applications pour l’assemblée qui est là. Cette liberté est donc au service de l’assemblée1. Le prédicateur est serviteur de l’assemblée.
Un architecte peut créer de nombreuses structures différentes à partir des mêmes matériaux. La structure choisie dépend de l’usage de la construction.
1. Le but du plan⤒🔗
a. Le plan est utile au prédicateur←↰⤒🔗
Il l’empêche de se disperser, de s’éloigner du thème central. Le plan constitue un itinéraire que l’esprit de l’auditeur est invité à suivre2. Il ne doit en aucun cas être « un aveugle qui conduit des aveugles » (Lc 6.39). Il est un berger qui conduit les brebis du Seigneur vers « les sentiers de la justice, à cause de son nom » (Ps 23.3; Ac 20.28-29).
Prêcher à partir d’un plan permet au prédicateur d’avoir un œil sur le développement de sa pensée sans perdre le contact visuel avec l’auditoire.
Il ne fait guère de doute qu’une prédication de qualité doit être structurée, même si ce n’est pas le seul atout d’une bonne prédication. Il n’est toutefois pas nécessaire d’énoncer tous les points du plan3. Dans une maison, la charpente est nécessaire, mais elle n’est pas forcément visible.
b. Le plan sert l’unité←↰⤒🔗
La prédication devrait viser un but principal, sinon unique. Toutes les parties devraient servir ce but principal.
La concision : Chaque partie de la prédication est par définition limitée. Si elle est introduite, ce sera brièvement, et on arrivera sans tarder au sujet principal de cette partie. Le but de la prédication n’est pas d’exercer la patience des auditeurs!
La progression : Chaque point devrait représenter une nouvelle étape vers le point culminant. Certes, des vérités essentielles peuvent être répétées, y compris avec les mêmes mots, mais le message ne peut pas se limiter à la répétition d’une seule idée.
Répéter 50 fois un mot ou une idée, ce n’est pas prêcher4. Même si une seule idée doit être retenue, elle doit être présentée au travers d’un cheminement progressif, comme si on allait chercher quelqu’un pour le conduire quelque part.
Le point culminant : Il y aura probablement un point culminant dans la prédication, voire un dans chaque partie. Nous comprenons qu’il ne doit pas survenir trop tôt (sitôt après l’introduction) ni trop tard (juste avant la conclusion). Le point culminant fait probablement une différence entre la prédication et un cours à des étudiants.
c. Une prédication est généralement composée de trois parties principales←↰⤒🔗
L’introduction conduit à une proposition (phrase-message) indiquant sur quoi va porter le corps de la prédication.
Le corps de la prédication contient les points principaux et secondaires, les éléments explicatifs, illustrations et applications.
La conclusion résume le message et contient l’interpellation la plus forte.
d. Nombre de points←↰⤒🔗
Un seul sujet peut être présenté en un, deux ou trois points.
Les sermons en un point5 sont entièrement focalisés sur le sujet retenu.
Les sermons en trois points soulignent généralement le développement de la pensée.
Les sermons en deux points suggèrent habituellement l’équilibre d’une tension.
On utilise plus de trois points (plus brefs) lorsqu’on veut produire un effet cumulatif.
2. La fonction des transitions←⤒🔗
C’est par des transitions que le prédicateur démontre le rapport entre l’introduction et le corps du discours, entre ses différentes parties, entre la conclusion et tout ce qui précède. Ces transitions sont généralement bien visibles dans les textes de l’Écriture6.
Puisque les auditeurs ne peuvent visualiser le plan du sermon, les transitions leur indiquent les idées qui sont essentielles, celles qui sont secondaires, et comment l’ensemble fonctionne. Le pasteur Stuart Olyott termine chacune de ses parties en la résumant en une phrase ou deux.
À aucun moment les auditeurs ne devraient se demander : « Pourquoi dit-il cela maintenant? » Charles Spurgeon disait à ses étudiants : « Faites tout pour qu’on vous comprenne. Rendez impossible qu’on ne vous comprenne pas. »
Notes
1. Nous pouvons noter que, quand les auteurs du Nouveau Testament citent l’Ancien Testament, ils usent également d’une certaine liberté, en vue de servir le but de leur message.
2. Quelle est la différence entre un mauvais prédicateur et un train? Quand le train déraille, il s’arrête!
3. Le prédicateur-enseignant aime souvent annoncer son plan à l’avance.
4. On prendra garde, à ce niveau, à l’utilisation de la concordance biblique. Aligner 20 versets qui comportent le mot clé du message n’est pas prêcher.
5. Voir l’annexe du chapitre VII intitulé Le processus explicatif de la prédication (les deux tableaux).
6. Particulièrement dans la lettre aux Éphésiens : car, donc, ainsi donc, c’est pourquoi…