La justice et la miséricorde de Dieu en Christ
La justice et la miséricorde de Dieu en Christ
La justice et la miséricorde de Dieu en Christ
« Nous croyons que Dieu, étant parfaitement miséricordieux et juste, a envoyé son Fils revêtir la nature dans laquelle la désobéissance avait été commise, afin de porter dans cette nature la punition du péché par sa passion et sa mort extrêmement cruelles. Dieu a donc manifesté sa justice envers son Fils, en le chargeant de nos péchés, et il a répandu sa bonté et sa miséricorde sur nous, qui étions coupables et dignes de condamnation. Dans un amour parfait, il a donné son Fils afin qu’il meure pour nous et il l’a ressuscité pour notre justification, afin que par lui nous ayons l’immortalité et la vie éternelle. »
Confession de foi des Pays-Bas, article 20
- Dieu est à la fois miséricordieux et juste
- Dieu a manifesté sa justice et sa miséricorde en Jésus-Christ
- Sa justice et sa miséricorde nous procurent la vie
Vous avez peut-être déjà entendu : « Mon Dieu est le Dieu du Nouveau Testament, un Dieu d’amour et de grâce, non pas le Dieu de l’Ancien Testament, un Dieu de vengeance et de justice. » Plusieurs chrétiens scandent à qui veut les entendre le slogan bon marché : « Dieu vous aime », mais ne veulent pas trop entendre parler de la colère et du jugement de Dieu. L’Église est influencée par la culture sentimentale dans laquelle nous vivons, qui exalte la thérapie, la « tolérance » et la pensée positive. On devient mal à l’aise avec des termes juridiques comme « la justice de Dieu » révélée dans l’Évangile (Rm 1.16) ou « la justification par la foi ». L’amour de Dieu est élevé au-dessus de toute autre considération et déterminerait tout ce que Dieu fait.
Dans les articles précédents, nous avons parlé de la personne de Jésus-Christ. L’article 20 de la Confession de foi des Pays-Bas traite maintenant de ce que Dieu a fait par Jésus-Christ. Il a manifesté à la fois sa justice et sa miséricorde en Christ.
1. Dieu est à la fois miséricordieux et juste⤒🔗
Dieu est un, de sorte que ses attributs ne peuvent d’aucune façon être opposés l’un à l’autre. Dieu est juste et en même temps il est miséricordieux. « Nous croyons que Dieu, étant parfaitement miséricordieux et juste… » (art. 20). Les deux s’harmonisent parfaitement sans aucune contradiction. Très souvent, il nous arrive d’opposer ces deux caractéristiques de Dieu. Si « Dieu est amour », comme le dit l’apôtre Jean (1 Jn 4.16), alors nous n’acceptons pas qu’il puisse être en colère contre des pécheurs ni qu’il puisse exercer sa justice en punissant les péchés. La vérité selon laquelle Dieu est amour est alors prise hors contexte et transformée en mensonge.
Les théologiens modernistes disent que l’idée d’un Dieu vengeur qui punit les péchés est une invention médiévale (Anselme) qui a tordu l’Évangile. Ils affirment que Dieu ne cherche pas à obtenir justice. Ils opposent la justice et la grâce de Dieu. Toutefois, si le Dieu juste et saint n’a pas le droit de punir les péchés, il n’est pas non plus en mesure de faire grâce. Si Dieu laisse passer l’injustice, le péché devient sans conséquence et l’homme aurait le droit de faire ce qui lui plaît. Que signifient alors le pardon et la grâce s’il n’y a pas réellement d’offense? D’autres opposent l’amour de Dieu le Fils et la justice de Dieu le Père. Ils croient que le Père est un Dieu sévère et que c’est le Fils qui a incité son Père à nous aimer. Jésus aurait porté la colère de Dieu contre nos péchés pour que la justice du Père se transforme en amour. Encore là, la justice de Dieu et l’amour de Dieu seraient opposés l’un à l’autre.
La Bible n’oppose jamais la justice de Dieu et l’amour de Dieu. Lorsque Dieu exécute sa justice, il accomplit en même temps son salut. Israël en appelait souvent à la justice de Dieu pour le délivrer de ses détresses.
« Éternel, en toi je me réfugie : Que jamais je ne sois dans la honte! Libère-moi dans ta justice! Tends vers moi ton oreille, hâte-toi de me délivrer! Sois pour moi un rocher, une forteresse, pour que je sois sauvé! » (Ps 31.2-3).
Samuel a dit à Israël : « Présentez-vous, et j’entrerai en jugement avec vous devant l’Éternel au sujet de tous les actes de justice que l’Éternel a faits pour vous et pour vos pères » (1 S 12.7). Quels étaient ces actes de justice? La grande délivrance de la misère de l’Égypte en faisait partie. Pourquoi l’œuvre du salut peut-elle manifester la justice de Dieu? Parce que Dieu est juste pour se souvenir de ses promesses et de son alliance en faveur de son peuple.
« Éternel, écoute ma prière, prête l’oreille à mes supplications! Réponds-moi dans ta fidélité, dans ta justice! N’entre pas en jugement avec ton serviteur! Car aucun vivant n’est juste devant toi » (Ps 143.1-2).
2. Dieu a manifesté sa justice et sa miséricorde en Jésus-Christ←⤒🔗
La Bible nous révèle que Dieu, dans sa justice, punit le péché.
« Par ton endurcissement et par ton cœur impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres » (Rm 2.5).
La Bible nous révèle également que Dieu fait grâce aux pécheurs qui se détournent de leur mauvaise voie. Mais comment Dieu peut-il être juste tout en recevant favorablement des pécheurs? Sa grâce vient-elle annuler sa justice?
L’apôtre Paul répond avec beaucoup de force à cette question.
« C’est lui que Dieu a destiné comme moyen d’expiation pour ceux qui auraient la foi en son sang, afin de montrer sa justice. Parce qu’il avait laissé impunis les péchés comme auparavant au temps de sa patience, il a voulu montrer sa justice dans le temps présent, de manière à être juste, tout en justifiant celui qui a la foi en Jésus » (Rm 3.25-26).
Comment Dieu a-t-il montré sa justice dans le temps présent? En punissant son Fils à notre place, en lui infligeant la punition que nous méritions pour que nous puissions être graciés.
« Il était transpercé à cause de nos crimes, écrasé à cause de nos fautes; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui. […] Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; et l’Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. […] Mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes et se chargera de leurs fautes » (És 53.5-6,11).
Lorsque Dieu justifie gratuitement celui qui a la foi en Jésus, il demeure donc parfaitement juste et fidèle à ses normes de sainteté, tout en manifestant sa miséricorde infinie.
À la croix du Christ, la justice de Dieu a été révélée avec autant d’éclat que sa grâce. La parfaite harmonie entre sa justice et sa miséricorde est la clé même de l’Évangile. Nous pouvons ainsi confesser joyeusement :
« Nous croyons que Dieu, étant parfaitement miséricordieux et juste, a envoyé son Fils revêtir la nature dans laquelle la désobéissance avait été commise, afin de porter dans cette nature la punition du péché par sa passion et sa mort extrêmement cruelles. Dieu a donc manifesté sa justice envers son Fils, en le chargeant de nos péchés, et il a répandu sa bonté et sa miséricorde sur nous, qui étions coupables et dignes de condamnation » (art. 20).
Dieu est miséricordieux et juste aussi bien dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau. Le système sacrificiel de l’Ancien Testament en donne une belle illustration. Les rituels d’expiation par les sacrifices d’animaux montraient au peuple de Dieu que leurs péchés devaient être punis pour qu’ils puissent vivre devant Dieu et trouver grâce auprès de lui.
Puisque les péchés des croyants de l’Ancien Testament ont été expiés uniquement à la croix du Christ, cela veut-il dire qu’ils n’ont pas été réellement pardonnés de leurs péchés lorsqu’ils vivaient à l’époque de l’Ancien Testament? Non, la Bible enseigne que leurs péchés ont réellement été pardonnés. « Heureux celui dont la transgression est enlevée, dont le péché est pardonné! » (Ps 32.1). Les croyants de l’Ancien Testament ont été pardonnés et ont obtenu la vie éternelle tout autant que nous. La réconciliation par Jésus-Christ leur a été accordée « à crédit », si l’on peut dire. Nous nous réjouissons de posséder une richesse encore plus grande.
« Mais en ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. À bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous sauvés par lui de la colère » (Rm 5.8-9).
Quelle grâce infinie et quelle parfaite justice il nous a manifestées!
3. Sa justice et sa miséricorde nous procurent la vie←⤒🔗
Quel fruit la justice et la miséricorde de Dieu produisent-elles dans nos vies? Le fruit ultime, c’est l’immortalité et la vie éternelle.
« Dans un amour parfait, il a donné son Fils afin qu’il meure pour nous et il l’a ressuscité pour notre justification, afin que par lui nous ayons l’immortalité et la vie éternelle » (art. 20).
L’œuvre de rédemption que Jésus-Christ a accomplie pour nous est parfaite. Sa résurrection d’entre les morts en est la preuve. « Nous croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses, et ressuscité pour notre justification » (Rm 4.24-25). C’est lorsque Jésus est mort sur la croix que nos péchés ont été définitivement expiés. Cependant, quand Dieu a ressuscité son Fils, il a déclaré publiquement qu’il acceptait le travail de son Fils accompli à la croix. La résurrection du Christ est le témoignage attestant que la justice de Dieu a été pleinement satisfaite. Nous pouvons ainsi obtenir par la foi la justice et la vie.
Par nous-mêmes, nous n’avons pas l’immortalité. Dieu « seul possède l’immortalité » (1 Tm 6.16). En dehors de Jésus-Christ, il n’y a que la mort physique et spirituelle à cause de nos péchés (Ép 2.1). Cependant, par pure grâce, les rachetés recevront le cadeau de l’immortalité.
« Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l’incorruptibilité et que ce corps mortel aura revêtu l’immortalité, alors s’accomplira la parole qui est écrite : La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co 15.54).
Avant même de revêtir l’immortalité, nous recevons aujourd’hui par la foi la vie éternelle, comme un cadeau magnifique de la grâce et de la justice de Dieu.
« Si par la faute d’un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ » (Rm 5.17).
La justice et la vie vont ensemble, tout comme le péché et la mort. La vie de notre Sauveur devient notre vie. « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui » (Jn 3.36). Dieu demeure toujours un Dieu de justice et de grâce. Dans sa justice, sa colère demeure sur ceux qui ne croient pas au Fils. Dans sa grâce et dans sa justice, il donne gratuitement la vie éternelle à ceux qui croient au Fils. Celui qui croit en Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés et qui reçoit la justification par la foi seule est déjà passé de la mort à la vie. Réjouissons-nous d’avoir un Dieu plein de grâce et rempli d’une parfaite justice!