L'hospitalité - Ma maison, ton château
L'hospitalité - Ma maison, ton château
- Un appel adressé à tous les croyants
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Des excuses pour ne pas exercer l’hospitalité
a. « Je ne suis pas sûre de moi »
b. « Ma maison n’est pas assez… » (ajouter un adjectif)
c. « Je n’ai pas le temps » - Un lieu de refuge pour notre famille
- Un lieu d’accueil pour nos frères et sœurs chrétiens
- Un centre d’évangélisation
- L’hospitalité, un commandement
« Gość w dom, Bóg w dom. » Cette expression polonaise signifie « Invité dans la maison, Dieu dans la maison ». « Mi casa es su casa » est un proverbe espagnol qui signifie « Ma maison est ta maison ». Ces deux expressions évoquent l’idée d’une culture où le foyer est utilisé pour exercer l’hospitalité. Quelle est l’expression familière qui pourrait le mieux décrire notre propre foyer? Est-ce « Ma maison, mon château »? En tant que chrétiens, est-ce là l’attitude que nous devrions entretenir à l’égard de nos foyers? Notre foyer devrait-il être une forteresse pour nous-mêmes et notre famille et être uniquement utilisé pour notre propre plaisir et notre propre satisfaction? Dieu nous commande d’exercer l’hospitalité; comment devrions-nous utiliser notre foyer pour obéir à ce commandement dans une culture où ce n’est pas la norme, ou du moins où ce ne l’est plus?
1. Un appel adressé à tous les croyants⤒🔗
Personnellement, je trouve de telles questions quelque peu accablantes. Je ne pense pas qu’utiliser mon foyer pour exercer l’hospitalité soit particulièrement mon « don ». Je n’ai pas grandi dans un foyer où l’hospitalité était exercée ni où l’hospitalité était enseignée. J’apprends encore bien des choses dans ce domaine. Cependant, les Écritures demandent clairement à tous les croyants d’exercer l’hospitalité.
« Tâchez d’exercer l’hospitalité » (Rm 12.13). « N’oubliez pas l’hospitalité; car en l’exerçant, quelques-uns, à leur insu, ont logé des anges » (Hé 13.2). « Exercez l’hospitalité les uns envers les autres, sans murmurer » (1 Pi 4.9). Ce n’est pas uniquement la tâche des quelques élus qui sont bons et bien expérimentés dans ce domaine. Alors, passons en revue quelques-unes des excuses que nous trouvons pour ne pas utiliser notre foyer pour l’exercice de l’hospitalité.
2. Des excuses pour ne pas exercer l’hospitalité←⤒🔗
a. « Je ne suis pas sûre de moi »←↰⤒🔗
L’idée de devoir accueillir des gens peut vous intimider, probablement parce que vous cherchez à adopter les normes de quelqu’un d’autre ou que vous essayez de copier le style de quelqu’un d’autre. C’est ici que nous voyons la différence entre recevoir et exercer l’hospitalité. L’auteure et conférencière Karen Mains écrit, dans Open Hearts, Open Home [Cœurs ouverts, maison ouverte] :
« Recevoir dit : “Je veux t’impressionner par ma belle maison, ma décoration sophistiquée, ma haute cuisine.” L’hospitalité, cependant, se veut un ministère. Elle dit : “Cette maison n’est pas la mienne. Elle est réellement un don de mon Maître. Je suis sa servante et je l’utilise comme il le désire.” L’hospitalité ne tente pas d’impressionner, mais de servir. »
Quand nous exerçons l’hospitalité, ce n’est pas ce que les autres pensent de nous qui importe, mais bien plutôt ce que nous pensons des autres de même que notre désir de rendre gloire à Dieu. Si vous n’êtes pas sûre de vous, que vous vous sentez incapable de prendre le taureau par les cornes et d’organiser un festin pour tout le voisinage, pensez à vos points forts. Je pense, pour ma part, que je prépare du bon thé et, habituellement, j’ai des biscuits dans mon garde-manger. Alors, qu’est-ce qui m’empêche de recevoir quelqu’un pour partager ces bénédictions avec moi?
b. « Ma maison n’est pas assez… » (ajouter un adjectif)←↰⤒🔗
Grande? Bien rangée? Moderne? Quoi que vous ajoutiez, si c’est là votre excuse, alors vous ne comprenez pas ce qu’est l’hospitalité. L’hospitalité, ce n’est pas attendre de partager ce que nous espérons avoir, c’est partager ce que nous avons maintenant. Prenons l’exemple des premiers chrétiens, ils « n’étaient qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux » (Ac 4.32). Avez-vous également déjà pensé à la possibilité qu’une mère débordée, entrant dans votre maison, puisse ressentir un sentiment de soulagement en voyant que vous aussi avez quelques (voire plusieurs) jouets éparpillés partout dans votre salon? Il est contre-productif de prendre de grands airs. Il est peu probable que des gens qui ont l’impression d’être considérés comme inférieurs veuillent partager les difficultés de leur vie avec vous. C’est très bien d’essayer de garder sa maison en ordre, mais la perfection n’est pas requise pour que votre maison soit hospitalière.
c. « Je n’ai pas le temps »←↰⤒🔗
C’est simple, si nous voulons respecter le commandement de Dieu d’exercer l’hospitalité, nous trouverons le temps pour le faire. Soyons créatifs. Il n’y a aucune prescription en ce qui concerne le moment de la journée où nous devrions accueillir des gens, ou le nombre de services à table que nous devrions offrir, ou l’état dans lequel notre maison devrait se trouver. Faisons du mieux que nous pouvons avec ce que nous avons.
Le fait que les excuses citées plus haut soient familières pour nombre d’entre nous indique que le problème ne réside pas tant dans la préparation de nos maisons que dans la préparation de nos cœurs. Comme toutes bonnes choses dans la foi chrétienne, l’hospitalité débute par la prière, la prière pour une bonne attitude, pour de la force de caractère, pour des occasions, pour de la sincérité et pour de l’amour. L’hospitalité est un prolongement naturel de l’attitude d’amour que nous devrions chercher à développer toujours davantage. Elle est un moyen pratique d’aimer les autres.
3. Un lieu de refuge pour notre famille←⤒🔗
Alors, comment devrions-nous considérer nos foyers en ce qui concerne l’hospitalité? L’auteure et professeure Pat Ennis suggère que notre maison soit un lieu de refuge et un centre d’évangélisation. Qu’est-ce que cela signifie pour ceux envers qui nous exerçons l’hospitalité : pour notre famille, pour nos frères et sœurs chrétiens ainsi que pour ceux qui sont étrangers à l’Évangile?
Commençons par notre famille. Ceux qui vivent avec nous savent exactement comment nous sommes et c’est auprès d’eux que se fait le plus grand témoignage du travail de Dieu dans notre vie. Nous devons nous tenir à leur disposition, être pleins d’attentions à leur égard et chercher à faire de notre maison un lieu de refuge pour eux, un lieu de repos, de protection et de conseils remplis d’amour pour Dieu et de sa sagesse.
L’auteure et épouse de Francis Schaeffer, Edith Schaeffer, décrit la famille comme :
« … une porte avec des gonds et un verrou. Les gonds doivent être bien huilés pour permettre d’ouvrir facilement la porte à certains moments, mais le verrou doit être assez solide pour faire comprendre aux autres que la famille a besoin d’être seule une partie du temps, afin d’être tout simplement une famille. […] De même, la famille qui veut accueillir des gens peut aussi ressembler à des ingrédients bruts et éparpillés, qui ont besoin de temps pour devenir un “pain” utile aux affamés qui cherchent à partager la réalité d’une famille. Le “pétrissage”, le “mélange” et le “façonnage” sont des étapes du processus de formation d’une famille qui se déroulent tout au long de la vie. Cependant, si une certaine osmose ne s’est pas encore produite entre les “ingrédients”, il n’y a alors rien à partager et la personne qui cherche de l’aide s’assoit à une “table vide”. »
En matière d’hospitalité, la sagesse est nécessaire, afin de bien équilibrer le mandat biblique d’exercer l’hospitalité et la priorité de combler les besoins de la famille. Même si nous ne voulons pas faire de notre maison une forteresse et que nous savons que notre famille est en sûreté dans les mains de Dieu, la « femme de valeur » (Pr 31.10-31) veille sur les besoins de sa famille, tout en tendant la main aux nécessiteux. Elle le fait de façon telle que son mari et ses enfants la qualifient de bénie. L’auteure Lisa Tatlock donne des principes utiles en matière d’exercice de l’hospitalité en famille. Ces principes incluent :
- Souvenez-vous qu’il y a des saisons dans la vie. La façon dont vous exercez l’hospitalité peut, par exemple, être différente selon que vous êtes célibataire ou que vous avez une jeune famille. Différente, mais pas inexistante.
- Le mari et la femme devraient établir ensemble la manière dont l’hospitalité sera exercée en famille.
- Impliquez vos enfants.
- Traitez votre famille « aussi bien que les invités ».
- Faites preuve de jugement concernant qui vous invitez chez vous et quand.
Une fois que l’hospitalité dans le contexte de notre famille est bien établie, l’hospitalité envers les autres devient un prolongement naturel de ce que nous pratiquons dans notre maison. Notre maison deviendra alors, nous l’espérons, un lieu de refuge et un centre d’évangélisation envers les gens extérieurs à notre famille : nos frères et sœurs chrétiens, nos amis, notre famille élargie ainsi que nos simples connaissances qui n’ont pas accepté Christ comme leur Seigneur.
4. Un lieu d’accueil pour nos frères et sœurs chrétiens←⤒🔗
Considérons maintenant nos frères et sœurs chrétiens. Quel est le meilleur moyen d’exercer l’hospitalité envers eux? Ici, je crois qu’il est de nouveau nécessaire de nous rappeler la différence entre recevoir et exercer l’hospitalité. Lorsque nous sommes engagés dans une Église depuis un certain temps, il est naturel de rencontrer des personnes avec lesquelles nous avons des choses en commun, dont nous apprécions la compagnie, avec lesquelles nous nous entendons bien. Il est facile d’inviter ces personnes chez nous et c’est une bonne chose. Nous pouvons nous apporter beaucoup d’encouragement mutuel de cette façon, si nous le désirons.
Cependant, nous devons nous assurer que ce n’est pas là toute l’étendue de notre « hospitalité » à l’intérieur de l’Église. Dans le Nouveau Testament, le mot que nous traduisons par « hospitalité » signifie littéralement « l’amour des étrangers ». Par conséquent, je ne crois pas que, parce que nous recevons régulièrement nos amis à souper, nous puissions dire que nous exerçons l’hospitalité. Nous devons dépasser le cadre de ceux avec qui nous nous entendons bien et que nous connaissons bien si nous voulons que notre maison soit utilisée à la plus grande gloire de Dieu à l’intérieur de l’Église. Le professeur Jerram Barrs souligne que Jésus l’a énoncé clairement en Luc 14.12-14 :
« Lorsque tu donnes à dîner ou à souper, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni des voisins riches, de peur qu’ils ne t’invitent à leur tour et que ce ne soit ta rétribution. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles, et tu seras heureux, puisqu’ils n’ont pas de quoi te rétribuer, car tu seras rétribué à la résurrection des justes. »
Pour que notre maison soit un lieu de refuge pour nos frères et sœurs chrétiens, nous devons réévaluer les attitudes de notre cœur ainsi que notre volonté à nous ouvrir aux difficultés et aux besoins de ceux qui sont dans le corps de Christ. Nous devons considérer avec soin comment nous pouvons faire de notre maison un lieu où ceux qui entrent ressentent l’amour et le réconfort de Dieu à travers nous.
5. Un centre d’évangélisation←⤒🔗
Le dernier groupe de personnes auprès de qui nous devons exercer l’hospitalité comprend nos amis, notre famille élargie et nos simples connaissances (qui peuvent inclure des personnes que nous venons tout juste de rencontrer!) qui ne croient pas en Jésus-Christ comme leur Sauveur et Seigneur. Notre maison demeure alors un lieu de refuge, mais elle devient aussi un centre d’évangélisation. Un foyer chrétien est un outil que Dieu peut utiliser de manière puissante pour attirer des gens à lui.
Je dis cela avec conviction et par expérience, car c’est l’outil principal que Dieu a utilisé pour m’attirer à lui — gloire lui soit rendue! L’une de mes jeunes camarades d’école a pris sa tâche au sérieux et m’a évangélisée gentiment et avec amour. Je suis allée chez elle, j’ai passé du temps chez elle et j’ai ressenti la paix et l’amour de Christ à travers elle, ses parents et ses frères et sœurs. Quelle joie et quel défi pour moi que d’avoir été témoin de cet exemple! Je prie Dieu afin qu’il puisse utiliser notre foyer de cette façon aussi. J’aimerais que notre maison soit un endroit où mes enfants sont à l’aise d’inviter leurs amis, où leurs amis se sentent bien et ressentent l’amour et la paix de Christ, qu’ils vivent peut-être déjà, ou peut-être pas, dans leur propre foyer.
6. L’hospitalité, un commandement←⤒🔗
La plupart d’entre nous sont entourés de non-chrétiens. Un geste d’amitié, comme les inviter à un repas ou à venir prendre une tasse de thé pendant que leurs enfants jouent avec les nôtres, est, selon mon expérience, généralement apprécié, particulièrement si ces personnes vivent des moments difficiles. C’est une façon de mettre en pratique les commandements de Dieu :
« Au milieu des païens, ayez une bonne conduite, afin que, là où ils vous calomnient comme faisant le mal, ils voient vos œuvres bonnes et glorifient Dieu au jour de sa visite » (1 Pi 2.12).
« Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun » (Col 4.5-6).
Les gens peuvent apprendre toutes sortes de choses de nous en voyant notre maison et la manière dont nous nous y comportons. Il est à espérer que notre manière d’interagir avec les gens dans notre foyer leur en dira long sur l’amour de Dieu manifesté à travers l’œuvre de son Fils.
Dieu nous demande d’exercer l’hospitalité. Tout ce que nous avons nous est donné par Dieu et doit être utilisé pour sa gloire. Par conséquent, notre cœur et notre foyer doivent être prêts à être utilisés selon ses desseins : comme lieu de refuge pour tous, où son amour est manifeste, et comme centre d’évangélisation, où sa Parole est librement partagée. Puissions-nous tous être moins enclins à dire « Ma maison, mon château » et plus enclins à prier notre Père aimant avec les mots « Ma maison, ton château ».