La manière non biblique – et courante! – de traiter les signalement d’abus dans l’Église
La manière non biblique – et courante! – de traiter les signalement d’abus dans l’Église
Dans leur livre utile sur la violence conjugale dans l’Église1, Jeff Crippen et Anna Wood donnent un aperçu de ce qui se passe typiquement — et tristement! — lorsqu’une victime va voir son pasteur ou ceux qui dirigent l’Église pour obtenir de l’aide. Autrement dit, ce qui suit est un aperçu de la façon dont les abus sont parfois balayés sous le tapis dans les Églises chrétiennes. Pourquoi est-ce que je publie ceci? En fait, je veux que les chrétiens — en particulier les anciens et les pasteurs — soient conscients du fait que, dans les Églises, les problèmes de maltraitance et de violence conjugale peuvent être cachés et qu’ils le sont effectivement. Je souhaite également attirer l’attention sur cette ressource utile pour ceux qui ont besoin de conseils au sujet des problèmes d’abus dans l’Église. J’ai édité un peu le texte pour les besoins de cet article :
- La victime signale le problème d’abus à son pasteur.
- Le pasteur ne croit pas ses affirmations ou pense qu’elles sont exagérées. Après tout, il « connaît » son mari comme l’un des meilleurs chrétiens qu’il connaisse, un pilier de l’Église.
- Le pasteur minimise la gravité de l’abus. Son objectif est souvent de limiter les dégâts.
- Le pasteur laisse entendre indirectement (ou directement!) que la victime doit s’améliorer dans son rôle d’épouse, de mère et de femme chrétienne. Il suggère que la femme et le mari sont tous deux responsables à 50 %.
- Après avoir prié, le pasteur renvoie la victime dans le foyer où se trouve l’agresseur.
- Le pasteur pense avoir fait son travail.
- La victime revient en disant que rien n’a changé. Elle a fait des efforts et elle a prié davantage, mais elle est toujours victime d’abus.
- Le pasteur décide de conseiller la victime. Il a une « petite conversation » avec le mari ou une rencontre avec les deux, ce qui s’avère inefficace, et les abus continuent (puisque l’agresseur a manipulé les faits et contrôlé la rencontre).
- Le temps passe et la victime devient la coupable aux yeux du pasteur et de l’Église. Elle est considérée comme la responsable des problèmes, puisque son mari est un « bon chrétien » qui ne ferait jamais de mal à sa femme. On met de la pression sur elle pour qu’elle suive la Bible en se soumettant à son mari et en cessant de semer la discorde.
- Le temps passe davantage et la victime se sépare de l’agresseur ou divorce. Le pasteur et l’Église ont toujours la conviction qu’elle a tort. Ayant mal géré la situation, ils n’ont jamais appelé la police ni pris de mesures disciplinaires à l’encontre du mari (bien qu’ils aient menacé de prendre des mesures disciplinaires à l’encontre de la victime parce qu’elle causait des problèmes!).
- La dernière et terrible injustice se produit lorsque la victime quitte l’Église, qui la considère comme coupable. L’agresseur, lui, reste dans l’Église et demeure en règle puisqu’il a trompé le pasteur et l’Église en leur faisant croire qu’il est innocent et que la victime est coupable.
J’espère que les lecteurs ne pensent pas qu’il s’agit d’une étude de cas inventée pour une discussion dans le cadre d’un cours. Les auteurs indiquent qu’ils ont vu ce scénario se dérouler dans la vie réelle à de nombreuses reprises. Je les crois parce que j’ai déjà vu moi-même de telles situations d’abus ou encore entendu parler de situations similaires. S’il-vous-plaît, ne prenez pas les signalements d’abus à la légère! Prenez-les au sérieux et procurez-vous ce livre pour vous aider à traverser ces situations difficiles d’une manière sage et biblique. L’Église doit être un lieu de miséricorde, c’est certain, mais la justice doit accompagner la miséricorde.
« Apprenez à faire le bien; recherchez le droit, ramenez l’oppresseur dans le bon chemin… car, moi, l’Éternel, j’aime la justice » (És 1.17; 61.8)!
Note
1. Jeff Crippen et Anna Wood, A Cry for Justice: How the Evil of Domestic Abuse Hides in Your Church [Un cri pour la justice : Comment le mal de la violence conjugale se cache dans votre Église], Calvary Press, 2012, 335 pages.