Nos enfants païens
Nos enfants païens
« Oriente le jeune garçon sur la voie qu’il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s’en écartera pas » (Pr 22.6).
Pendant des siècles, cette sagesse biblique a rassuré les parents chrétiens — jusqu’à maintenant. Notre culture exerce sur nos enfants chrétiens une grande pression pour qu’ils adoptent une vision du monde de plus en plus païenne. Environ 75 % des enfants évangéliques abandonnent leur foi après un an ou deux au collège. Pourtant, les hommes et les femmes d’âge collégial devraient en savoir au moins assez pour résister! La situation s’aggrave : nos jeunes et tendres petits sont maintenant sur la ligne de front.
Les garçons et les filles d’âge scolaire et préscolaire font face à un lavage de cerveau en règle qui leur dit qu’il n’y a pas de distinction entre les sexes. Une administration scolaire du Texas a ordonné aux enseignants de cesser de parler d’un enfant comme d’un « garçon » ou d’une « fille », des termes qui portent des jugements et qui conduisent à la discrimination! Ce phénomène se produit partout dans le monde occidental, autrefois chrétien. L’une des raisons invoquées au Royaume-Uni est que le terme « filles » peut leur faire penser qu’elles doivent tout faire parfaitement, ce qui peut « créer beaucoup d’anxiété1 » chez les enfants et les adolescents.
Il y a quelques années, on nous disait que les homosexuels ne voulaient que le droit d’être eux-mêmes dans l’intimité de leur propre foyer. Aujourd’hui, la demande inclut l’imposition légale des affirmations de la ligne d’action homosexuelle pour que celles-ci soient enseignées dans les écoles. Nos enfants ne sont pas protégés. Il y a quelques jours, un ami chrétien proche nous a raconté que son fils de quatre ans se faisait embrasser par un autre garçon de quatre ans à l’école. Le comportement de ce camarade de classe était sans aucun doute influencé par ses « deux pères ». Dans un livre suédois pour tout-petits et enfants d’âge préscolaire intitulé Hästen & Husse, un homme transgenre se met du rouge à lèvres, porte des vêtements de femme et vit avec un cheval de compagnie confus qui se pense être un chien. Ce livre enseigne aux enfants d’âge préscolaire le « noble » message affirmant que le transgenrisme est normal et qu’ils peuvent « être qui ils veulent être2 ». L’auteure, Susanne Pelger (doctorat en génétique et en biologie), demande aux enfants si les hommes peuvent porter des robes et se mettre du rouge à lèvres, et les enfants répondent : « Oui! vous êtes comme vous êtes. C’est alors que vous êtes à votre mieux. » Selon la pédopsychiatre Louise Frisén, le nombre d’enfants suédois désireux d’être transsexuels a augmenté de 100 pour cent chaque année. Elle écrit un blogue : « Sauvez ma Suède ». Un Canadien pourrait aussi écrire « Sauvez mon Canada », puisque le gouvernement de l’Ontario menace de retirer les enfants de parents « violents » qui ne leur permettent pas de faire la transition. À San Francisco, un camp d’été s’occupant d’enfants transgenres a annoncé qu’il accepterait des enfants dès l’âge de quatre ans3.
Les arguments en faveur des sexualités alternatives sont modifiables à l’infini. Nous entendons dire que le genre peut être ce que nous voulons qu’il soit; nous pouvons éliminer les « sexualités et rôles sexuels obligatoires » traditionnels pour créer « une société androgyne et sans genre (mais non sans sexe) dans laquelle l’anatomie sexuelle d’une personne est sans rapport avec qui elle est, ce qu’elle fait et avec qui elle fait l’amour4 ».
Cette thèse est puissamment exprimée par la féministe postmoderne, Judith Butler. Dans Gender Trouble : Feminism and the Subversion of Identity [Problème de genre : Le féminisme et la subversion de l’identité] (1990) et Undoing Gender [Mettre fin au genre] (2004), Butler voit le genre comme une « théorie de la performativité » : être une femme ou un homme n’est pas quelque chose que l’on est, mais que l’on décide de faire. Il n’y a pas de création divine, il y a seulement l’autocréation. Le transgenrisme est utile à cette théorie parce qu’il soutient que la biologie peut être manipulée pour s’adapter au sexe choisi. Autrefois, les homosexuels prétendaient qu’ils étaient nés comme ça. Maintenant, l’hypersexualisation autocréée est l’argument ultime utilisé pour détruire la culture occidentale autrefois fondée sur la crainte de Dieu. En déconstruisant la sexualité, l’homme est refait à l’image de l’État sans sexe, impersonnel, et Dieu n’est nulle part.
Il y a toutefois une autre vision de la sexualité et même les enfants la « comprennent ». J’ai été ému de voir des écoliers comprendre la vue d’ensemble sur la sexualité. Nos enfants peuvent comprendre et dire ce que nous dit Genèse 1.27 : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, homme et femme il les créa. » Cette description binaire (dualiste) de notre sexualité est une vérité simple et facile à comprendre pour nos enfants. Les deux sexes ne sont pas « un », les gens ne parviendront pas à créer leur propre identité. L’image de Dieu dans l’homme et la femme est notre véritable identité, qui nous est donnée par Dieu. L’image du Dieu trinitaire personnel qui est à la fois un et plusieurs est donnée à l’homme et à la femme, et explique leurs différences ainsi que leur unité en « une chair ». C’est pourquoi Dieu, dans Genèse 1.18, a déclaré que les séparations dans la création sont « très bonnes ».
La vision biblique de la sexualité n’est pas celle d’un moralisme mesquin, d’une discrimination sans amour, d’une violence sans cœur ou d’une intimidation cruelle. C’est une compréhension théiste de l’univers, profondément fondée dans l’être personnel de Dieu lui-même. C’est le même fondement pour tout le monde. L’homosexualité, le lesbianisme et le transgenrisme sont « contre nature » (Rm 1.26) et sont opposés à l’ordre du cosmos physique. Ils sont un rejet du monde naturel et de Dieu lui-même, qui est le Juge moral et le Créateur intelligent et ordonné de toutes choses.
De même que les trois personnes de la Trinité doivent être gardées distinctes dans leur identité et leur fonction, de même l’homme et la femme ne peuvent abandonner leur identité sexuelle spécifique pour se fondre dans un être androgyne (but du paganisme). La dignité humaine ultime de l’homme et de la femme reflète la personne de Dieu le Créateur.
En maintenant ces structures de la création, nous reflétons aussi l’image de Dieu, révélée en Jésus-Christ, la révélation définitive de l’image de Dieu sous forme humaine : « Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes » (1 Co 8.6). Jésus dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14.9). En cet être humain unique, nous voyons l’essence profonde du Dieu transcendant de la création tel qu’il est : un Créateur et Rédempteur très aimant. Dans son incarnation, Jésus révèle le Dieu éternel, insondable, mystérieux, le rendant accessible aux êtres humains. Par sa naissance, sa vie, sa mort expiatoire, sa résurrection et son ascension, Jésus est le cœur de l’Évangile, la bonne nouvelle selon laquelle Dieu le Créateur et Législateur est aussi le Sauveur. Jésus est l’expression suprême de l’amour de Dieu pour l’humanité déchue : « En ceci, Dieu prouve son amour envers nous : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rm 5.8).
Dans notre quête incessante d’identité, nous avons besoin de rencontrer Jésus, la vraie source de l’identité humaine, la révélation de Dieu sous forme humaine. Lui seul peut éloigner nos enfants du paganisme.
Notes
1. Camilla Turner, « Do not refer to female pupils as “girls” or “ladies” because it “reminds them of their gender”, headteachers told » [Ne qualifiez pas les élèves de « filles » ou de « dames » car cela « leur rappelle leur sexe », ont déclaré les directeurs d’école], The Telegraph, 21 novembre 2017.
2. « Swedish “Liberal” Children’s Book Promoting Transgenderism » [Livre pour enfants « libéral » suédois promouvant le transsexualisme], SaveMySweden, 28 novembre 2017.
3. « Transgender camp offers programs for children as young as 4 » [Un camp pour transsexuels offre des programmes pour les enfants dès 4 ans], Fox News, 7 août 2017.
4. William L. Ewens, Becoming Free: The Struggle for Human Development [Devenir libre : la lutte pour le développement humain], Scholarly Resources Incorporated, 1984.