Protéger la vie et faire du bien à notre prochain
Protéger la vie et faire du bien à notre prochain
Que Dieu veut-il dans le sixième commandement?
Que je n’insulte, ne haïsse, n’offense ou ne tue pas mon prochain, par mes pensées1, mes paroles2, mon comportement et encore moins par mes actes3, mais que je me dépouille de tout désir de vengeance4. Je ne dois pas non plus me nuire à moi-même ou m’exposer témérairement au danger5. C’est aussi pourquoi le magistrat porte l’épée pour s’opposer au meurtre6.
1. Lv 19.17-18.
2. Mt 5.21-22.
3. Gn 9.6-7; Mt 26.52.
4. Pr 25.21-22; Mt 18.35; Rm 12.19; Ép 4.26.
5. Mt 4.7; Mt 26.52; Rm 13.11-14.
6. Gn 9.6-7; Ex 21.14; Rm 13.4.Ce commandement défend-il seulement de tuer?
En nous défendant le meurtre, Dieu veut nous enseigner aussi qu’il a en horreur tout ce qui en est la racine comme l’envie, la haine, la colère et le désir de vengeance1. Pour lui, tout cela est un meurtre intérieur2.
1. Pr 14.30; Rm 1.28-32; Rm 12.19; Ga 5.19-21; Jc 1.20; Jc 3.13-18; 1 Jn 2.9-11.
2. 1 Jn 3.15.Le meurtre seul est-il interdit?
Non, car en condamnant l’envie, la haine et la colère, Dieu veut que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes1 et lui témoignions patience, paix, douceur, miséricorde et bienveillance2, que nous lui évitions, autant que cela dépend de nous, tout dommage, et que nous fassions du bien même à nos ennemis3.
1. Mt 7.12; Mt 22.39; Rm 12.10.
2. Mt 5.5-9; Lc 6.36; Rm 12.10,15,18; Ga 6.1-2; Ép 4.2; Col 3.12-14; 1 Pi 3.18.
3. Ex 23.4-5; Mt 5.44-45; Rm 12.20-21.Catéchisme de Heidelberg, Q&R 105 à 107
1. Peut-on commettre un meurtre dans la dignité?⤒🔗
Nous entendons des reportages sur le suicide assisté où des gens très malades ou âgés veulent être soulagés de leurs douleurs et abréger leurs souffrances. Ces gens plaident auprès des autorités afin de « mourir dans la dignité ». C’est une expression que l’on entend souvent dans ce contexte. Il y a bien des opinions à ce sujet, mais l’idée que nous aurions le droit de mourir dignement en évitant trop de souffrances a fait son chemin jusqu’à être maintenant devenu un « droit » légal au Canada. Refuser ce droit serait manquer d’amour et même faire preuve de grande cruauté. Nous traitons mieux nos animaux, nous dit-on; quand ils souffrent trop, nous les abattons par compassion.
Pourquoi devrions-nous nous opposer à une telle pratique? Pour la simple raison que Dieu nous dit dans sa parole : « Tu ne commettras pas de meurtre » (Ex 20.13). C’est le sixième commandement. Les quatre premiers commandements nous disent comment nous conduire envers Dieu. Les six derniers nous enseignent comment nous comporter envers notre prochain. Notre premier prochain, ce sont nos parents, ceux qui nous ont donné la vie. C’est pourquoi le Seigneur nous demande de les honorer. Le commandement suivant nous parle aussi de la vie. Dieu aime la vie! Négativement, ce commandement nous dit de ne pas commettre de meurtre. Positivement, il nous dit que nous avons l’obligation de protéger et de respecter la vie.
Ceux qui plaident pour le droit de mourir dans la dignité prétendent à une meilleure qualité de vie. C’est un raisonnement bien étrange et sans fondement, car en réalité, ils n’améliorent pas la vie, ils y mettent fin! Sur quelle base le choix est-il fait? Sur une base très subjective, selon les sentiments du moment. C’est tout l’opposé du sixième commandement. Dieu a décrété que la vie humaine a une valeur en elle-même. Toute vie humaine est précieuse. Pourquoi? À cause de notre qualité de vie? Non, notre vie n’a pas moins de valeur quand nous souffrons. Quel genre de souffrance ou de dépression pourrait justifier le droit au suicide assisté? Qui peut déterminer cela? Sur quelle base?
D’après la Bible, notre vie est précieuse et digne d’être vécue parce que nous sommes créés à l’image de Dieu (Gn 9.6). Cette réalité demeure vraie, que nous soyons en santé ou malades, jeunes ou vieux, productifs ou apparemment « inutiles » pour la société. Comment serait-il possible de conclure qu’une personne condamnée à l’immobilité pour le reste de ses jours serait inutile et que sa vie sur terre n’aurait pas de sens? Elle a été mise sur terre par son Créateur dans un but précis, même si nous n’en comprenons pas toujours le sens. Tant que Dieu ne met pas fin à notre vie sur terre, cela signifie que la mission qu’il nous a confiée ici-bas n’est pas complétée!
2. Meurtre et protection de la vie humaine←⤒🔗
Par le sixième commandement, Dieu nous commande de ne pas commettre de meurtre. Le meurtre ne consiste pas seulement à tuer ou à enlever la vie d’une personne. Il existe certains cas dans la Bible où il est justifié de tuer une personne, par exemple en temps de guerre ou encore lorsque les autorités civiles exercent la justice envers des meurtriers. « C’est aussi pourquoi le magistrat porte l’épée pour s’opposer au meurtre » (Q&R 105). Commettre un meurtre signifie tuer de façon méchante et illégale. C’est un crime contre un être humain, un crime horrible que Dieu réprouve très fortement. Nous avons l’exemple de David qui était responsable du meurtre d’Urie, le mari de Bathchéba (2 S 11-12). Ce crime a été sévèrement condamné. David a dû demander pardon, et Dieu, dans sa grâce, lui a pardonné! Toutefois, David a dû vivre les conséquences de ses actes.
Dieu donne la vie et il veut que la vie soit préservée et protégée. Beaucoup dans notre monde font le contraire. Ils ôtent la vie à des milliers, à des millions d’êtres humains, et parfois sous le couvert faux et hypocrite de prétendument vouloir faire du bien et procurer un soulagement, comme tous ces avortements qui sont commis sous prétexte de faire du bien à la femme. Le même raisonnement est appliqué à la question de l’euthanasie. Ne nous laissons pas tromper par cette prétendue compassion humanitaire. Tenons-nous-en aux commandements du Seigneur! Lui seul est parfaitement juste et bon, saint et compatissant! Nul ne peut prétendre lui faire la morale ou s’estimer plus compatissant que lui! L’être humain n’est pas simplement un animal évolué, c’est une personne créée à l’image de Dieu. De plus, en Jésus-Christ, nous avons une magnifique espérance à annoncer et à proposer à ceux qui souffrent et ne trouvent pas de sens à leur vie.
3. La motivation intérieure meurtrière←⤒🔗
Le sixième commandement nous oblige à faire un pas de plus. Comme pour tout commandement du Seigneur, il nous faut aller au-delà de l’acte extérieur. Il nous faut percer la motivation intérieure.
« Que Dieu veut-il dans le sixième commandement? Que je n’insulte, ne haïsse, n’offense ou ne tue pas mon prochain, par mes pensées, mes paroles, mon comportement et encore moins par mes actes, mais que je me dépouille de tout désir de vengeance » (Q&R 105).
« Ce commandement défend-il seulement de tuer? En nous défendant le meurtre, Dieu veut nous enseigner aussi qu’il a en horreur tout ce qui en est la racine comme l’envie, la haine, la colère et le désir de vengeance. Pour lui, tout cela est un meurtre intérieur » (Q&R 106).
Dans son Sermon sur la Montagne, Jésus a dit ces paroles incisives :
« Vous avez entendu qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, celui qui commet un meurtre sera passible du jugement. Mais moi, je vous dis : Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui dira à son frère Raca! sera justiciable du sanhédrin. Celui qui lui dira insensé! sera passible de la géhenne du feu » (Mt 5.21-22).
Le Seigneur Jésus ne se limite pas à juger l’acte extérieur, il va jusqu’à scruter la motivation intérieure. La colère est déjà une attitude meurtrière, destructrice de la vie. Il n’est pas nécessaire de littéralement tuer quelqu’un pour rendre cette personne misérable ou pour détruire sa vie. Des paroles peuvent être blessantes comme une épée. Des enfants à l’école peuvent subir des blessures très profondes. Une insulte vient attaquer la personne même et peut lui être extrêmement nuisible. Au fond, l’un et l’autre — le meurtre et la colère — sont passibles du même jugement : la géhenne de feu interminable! Pourquoi? Parce que les deux portent atteinte à la vie humaine créée par Dieu. Les deux portent atteinte à l’image de Dieu dans l’homme, et donc à Dieu lui-même, qui est notre Créateur ! Au fond, transgresser le sixième commandement, c’est s’attaquer à Dieu lui-même.
4. La négligence de soi meurtrière←⤒🔗
Il est également possible de transgresser le sixième commandement si nous ne faisons pas attention à notre propre vie. « Je ne dois pas non plus me nuire à moi-même ou m’exposer témérairement au danger » (Q&R 105). Nous devons protéger non seulement la vie de notre prochain, mais aussi la nôtre. De quelle manière nous arrive-t-il de mettre notre vie en danger? Par exemple, en négligeant notre santé, en ayant une mauvaise alimentation, en fumant la cigarette ou en consommant de la drogue, ou encore en pratiquant des sports dangereux par lesquels nous mettons inutilement notre vie ou notre santé en danger. Nous ne devrions pas, comme chrétiens, encourager des sports extrêmes, violents ou trop risqués. Ce serait faillir à notre responsabilité de protéger la vie de notre prochain.
5. La perspective de la vie éternelle←⤒🔗
Il nous faut aussi regarder au-delà de la vie actuelle. Le sixième commandement nous amène à regarder à la vie éternelle. Si nous ne souhaitons pas rechercher la vie éternelle, nous ne sommes pas mieux que ces gens dont parlait l’apôtre Paul : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (1 Co 15.32). Le Seigneur n’a pas donné ce commandement à Israël uniquement pour qu’ils respectent la vie humaine présente. Israël avait reçu des promesses d’avenir. Le peuple de Dieu est conduit par celui qui a déclaré : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6). Jésus-Christ est la vie et il promet la vie éternelle, une vie abondante et riche! Dieu nous déclare que, par la foi en lui, nous vivrons avec lui pour toujours. Dieu aime la vie à tel point qu’il prépare pour ses enfants une vie éternelle dans sa bienheureuse présence. Nous devrions donc garder ce commandement par reconnaissance au Seigneur et Sauveur de la vie. Ayant la promesse de la vie éternelle en Jésus-Christ, nous nous efforcerons de protéger et de sauvegarder la vie de notre prochain.
6. Amour, compassion et espérance←⤒🔗
Positivement, cela veut dire que nous chercherons à faire du bien à notre prochain et à l’aimer, par nos actes respectueux et nos paroles encourageantes.
« Le meurtre seul est-il interdit? Non, car en condamnant l’envie, la haine et la colère, Dieu veut que nous aimions notre prochain comme nous-mêmes et lui témoignions patience, paix, douceur, miséricorde et bienveillance, que nous lui évitions, autant que cela dépend de nous, tout dommage, et que nous fassions du bien même à nos ennemis » (Q&R 107).
Au fond, que se cache-t-il derrière toute demande d’avortement ou d’euthanasie? N’y a-t-il pas une personne découragée, impuissante, sans espoir? C’est justement pour cette raison que le Seigneur Jésus est venu! Pour chercher et sauver ce qui était perdu! Nous avons la responsabilité de venir en aide à ces personnes en détresse en leur démontrant une véritable compassion, en leur proposant des alternatives, mais surtout en leur faisant connaître la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, le chemin, la vérité et la vie! Ceux qui recevront ce message avec foi seront contents d’être restés en vie ou d’avoir protégé la vie de leur bébé. C’est l’une des raisons pour lesquelles Satan veut engloutir les humains dans la mort, au plus tôt et par tous les moyens possibles, afin qu’ils aient le moins de temps possible pour entendre le message de l’Évangile et venir à la foi pour recevoir la vie éternelle en Jésus-Christ.
C’est justement par souci pour le salut des élus que Jésus-Christ n’est pas encore revenu dans sa gloire. Dieu laisse encore du temps avant l’exécution du jugement dernier et l’établissement final de son Royaume, afin que d’autres encore se repentent de leurs péchés et soient sauvés et rassemblés dans son Église (2 Pi 3.9). Permettre le plus grand nombre possible de nouvelles vies spirituelles par la puissance du Saint-Esprit, voilà une autre raison d’observer le sixième commandement. Le Seigneur est souverain; il est Maître de toute vie, ce qui ne nous enlève toutefois pas notre responsabilité, mise en évidence par cette sixième parole de l’alliance.
Nous avons trouvé la vie véritable, cachée et gardée précieusement en Jésus-Christ. Puissions-nous être des flambeaux dans ce monde en désarroi, portant la Parole de vie à cette génération perverse et perdue! Aimons notre prochain comme nous-mêmes et soyons bienveillants envers ceux qui nous entourent. Toute vie humaine est sacrée, aussi bien parce qu’elle a été créée à l’image de Dieu que parce que Dieu a envoyé son Fils pour sauver notre vie et nous recréer afin d’être restaurés à son image.