William Tyndale au service de la Parole de Dieu
William Tyndale au service de la Parole de Dieu
- Le prêtre converti à Jésus-Christ
- Le tuteur et l’aumônier
- Le traducteur de la Bible
- Le fugitif persécuté
- L’écrivain prolifique
- Le prisonnier
- Le martyr
- Conclusion
- Prière
William Tyndale est né en Angleterre en 1494, et il est mort martyr en Belgique le 6 octobre 1536, à l’âge de 42 ans. On l’appelle parfois le père de la Bible anglaise, ou encore l’architecte de la Réforme anglaise.
J’aimerais vous résumer comment l’Éternel Dieu a utilisé cet homme pour faire rayonner la Réforme, cette grande revitalisation du christianisme, qui a irradié par la suite dans le monde entier par l’action puissante de l’Esprit de Dieu.
Comprenez bien que nous ne voulons pas exalter un homme; toute la gloire revient toujours à Dieu seul. Nous rendons grâces à Dieu d’avoir donné un tel serviteur à son Église.
Pour tracer le portrait de William Tyndale et résumer l’œuvre de Dieu dans son Église à travers lui, voici sept aspects de sa vie et de son œuvre.
1. Le prêtre converti à Jésus-Christ⤒🔗
À l’âge de 21 ans, William Tyndale est ordonné prêtre dans l’Église catholique romaine. À cette époque, les hommes qui étudiaient pour devenir prêtres devaient demander à leur évêque la permission de lire la Bible. Très rarement, la permission était accordée.
N’ayant pas reçu la permission de son évêque, Tyndale décide d’étudier la Bible en secret. La Bible dit : « Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes » (Ac 5.29). Alors qu’il étudie la Bible, le Saint-Esprit travaille dans le cœur de Tyndale et le convainc petit à petit que la Bible est réellement la vérité. C’est par l’étude de la Parole de Dieu qu’il vient à la foi salvatrice et qu’il apprend à connaître et à aimer le Seigneur Jésus-Christ, son Sauveur, et le nôtre.
Bien-aimés, sachons apprécier le fait que nous pouvons lire la Bible chaque jour sans avoir à obtenir de permission spéciale des hommes. Chérissons cette Parole vivante et permanente de Dieu par laquelle Dieu régénère des pécheurs!
2. Le tuteur et l’aumônier←⤒🔗
En 1521, Tyndale devient tuteur et aumônier privé pour la famille de John Walsh, un des chevaliers du roi Henri VIII. Pendant la semaine, Tyndale enseigne aux enfants; le dimanche, il prêche dans la chapelle située tout près du manoir. Il parle clairement et avec autorité, n’hésitant pas à relever courageusement les erreurs de l’Église à la lumière de la vérité de la Bible.
John Walsh et sa femme invitent souvent chez eux à dîner des personnes importantes et bien éduquées. Un des sujets principaux de discussion est la prédication de Tyndale. Les distingués invités n’apprécient pas toujours ses enseignements. Ils veulent seulement entendre ce que l’Église catholique romaine enseigne, sans rien remettre en question. Vous savez sûrement qu’il n’est pas toujours facile d’accepter de se remettre en question. Après une de ces visites, Madame Walsh demande à Tyndale : « Pourquoi devrions-nous vous croire, vous et vos enseignements, alors que ces hommes sont beaucoup plus éduqués que vous l’êtes? »
Cette question fait comprendre à Tyndale le besoin urgent du peuple d’avoir la Bible dans sa propre langue pour qu’il puisse voir la vérité par lui-même, directement de la Parole de Dieu. En effet, ce n’est pas en Tyndale que les gens ont besoin de croire, mais c’est en Dieu! À la même époque, il y a d’autres personnes qui commencent à ressentir le besoin de changements profonds dans l’Église. Les gens ont de fortes opinions sur le sujet de la religion. La tension monte. Tyndale se rend compte que la situation n’est plus sécuritaire pour lui, et éventuellement pour la famille Walsh; alors, à l’été 1523, il quitte sa demeure, sans trop savoir où il doit aller ni quoi faire.
3. Le traducteur de la Bible←⤒🔗
La Bible dit que Dieu fait des dons aux hommes, toutes sortes de dons. William Tyndale avait un don et une grande passion pour les langues. Il en parlait huit : l’hébreu, le grec, le latin, l’espagnol, le français, l’italien, l’anglais et l’allemand. On a dit de lui qu’il était un érudit.
La Bible dit :
« Que chacun de vous, comme un bon administrateur des divers dons de Dieu, utilise pour le bien des autres le don particulier qu’il a reçu de Dieu […] afin qu’en toutes choses gloire soit rendue à Dieu, par Jésus-Christ à qui appartiennent la gloire et la puissance pour toujours! » (1 Pi 4.10-11).
C’est ce que fera William Tyndale : il utilisera ses dons pour le bien des autres, à la gloire de Dieu.
Un jour, alors qu’il parle avec un collègue prêtre, ce prêtre dit : « Je pense que ce serait mieux de ne pas avoir la loi de Dieu, mais d’avoir seulement la loi du pape. » Une telle affirmation met Tyndale en colère. Il répond à son collègue : « Je défie le pape et toutes ses lois, et si Dieu me prête vie, je ferai en sorte que d’ici quelques années le garçon qui pousse la charrue connaîtra l’Écriture sainte mieux que vous. »
Il y a en Tyndale comme un feu qui brûle : il désire traduire la Bible dans la langue du peuple, l’anglais. La grande majorité des gens ne peuvent lire ni l’hébreu, ni le grec, ni le latin. Tyndale a vraiment à cœur que tous puissent lire la Bible par eux-mêmes.
Mais l’Église romaine a décrété une loi (en 1408) interdisant à quiconque de traduire la Bible dans une autre langue. La seule et unique version autorisée est la Bible en latin traduite par Jérôme, connue sous le nom de « la Vulgate ».
Voici un petit extrait de cette loi :
« Nous interdisons qu’on autorise les laïcs à posséder les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament. Nous leur défendons avec la plus grande vigueur de posséder les livres précités dans la langue populaire. Les habitations, les chaumières les plus misérables et même les refuges les mieux cachés de ceux chez qui l’on trouvera de tels écrits doivent être totalement détruits. Ces gens doivent être poursuivis jusque dans les bois et les cavernes, et quiconque les abrite doit s’attendre à être sévèrement châtié. »
Des membres du clergé craignent que, si tout le monde peut lire la Bible, leur autorité soit remise en question. Les lecteurs de la Bible découvriront qu’il y a d’énormes contradictions entre la doctrine biblique et la vie des hommes d’Église. Ils décrètent ainsi que la traduction, la publication et la distribution de la Bible dans la langue du peuple constituent un délit méritant la peine de mort.
Tyndale voit autour de lui les gens vivant et mourant sans connaître la Parole de Dieu; ils sont trompés par de fausses doctrines qui obscurcissent le chemin conduisant le pécheur à Jésus-Christ. Tout cela lui brise le cœur. Pourquoi ne traduit-on pas la Bible dans la langue du peuple? C’est bien entendu un projet colossal et coûteux; mais il doit bien y avoir des moyens d’y parvenir.
Traduire le Nouveau Testament en anglais sera un travail dangereux. De plus en plus, il y a des persécutions contre quiconque veut lire la Bible ou les écrits des réformateurs qui commencent à circuler. Tyndale conclut avec tristesse qu’il n’est plus sécuritaire pour lui de demeurer en Angleterre. Il s’embarque sur un bateau pour l’Allemagne.
4. Le fugitif persécuté←⤒🔗
Arrivé en Allemagne, Tyndale trouve quelqu’un qui désire l’aider dans son travail de traduction. C’est William Roy qui vient de quitter l’ordre des Franciscains parce qu’il est frustré des injustices et des erreurs de l’Église catholique romaine.
J’ouvre ici une parenthèse pour souligner quelque chose d’important. Quand nous étudions la vie des serviteurs de Dieu, nous découvrons toujours des personnes moins connues qui gravitent autour d’eux et qui les assistent dans leur travail. Sans ces personnes moins connues, ces serviteurs de Dieu n’auraient pas été en mesure d’accomplir l’œuvre à laquelle le Seigneur les appelait. Je loue Dieu de tout mon cœur pour les personnes dans nos Églises qui jouent ce rôle : elles nous assistent merveilleusement par toutes sortes d’aide, en commençant par leurs prières ardentes et fidèles. Je ferme la parenthèse.
Parce qu’il n’est pas sécuritaire de demeurer longtemps au même endroit, Tyndale se rend à Cologne. Il vit dans un bâtiment reculé et reste caché le plus possible. Il trouve un imprimeur nommé Peter Quentell qui veut utiliser la nouvelle presse pour imprimer le Nouveau Testament anglais que Tyndale traduit.
Ici, il y a quelque chose de très important à savoir. Juste avant la Réforme, Johannes Gutenberg, un imprimeur allemand, invente les caractères métalliques mobiles d’imprimerie typographique. Cette invention sera déterminante dans la diffusion des textes et du savoir. En 1455, Gutenberg déclare :
« Dieu souffre parce qu’une grande multitude ne peut avoir accès à la Parole sacrée. La vérité est captive dans un petit nombre de manuscrits qui renferment des trésors. Brisons le sceau qui les lie, donnons des ailes à la vérité, qu’elle ne soit plus manuscrite à grands frais par des mains qui se fatiguent, mais que ces trésors volent, multipliés par une machine infatigable, et qu’ils parviennent jusqu’à tous les hommes. »
L’invention de l’imprimerie est un événement majeur dans l’histoire du monde, et elle a contribué énormément à l’expansion de la Réforme. Grâce à l’imprimerie, la Bible a pu se répandre chez plusieurs peuples. Sans elle, il aurait été impossible de produire assez de copies assez rapidement pour satisfaire les besoins et les demandes du peuple; et le grand travail de la Réforme ne se serait jamais répandu aussi vite.
Je reviens à Cologne, en Allemagne. Nous sommes à l’été 1525, et l’impression des 22 premiers chapitres de l’Évangile de Matthieu, traduits en anglais par Tyndale, commence. Un homme nommé Johann Dobneck, ennemi féroce de la Réforme naissante, se trouve à Cologne en même temps que Tyndale. Il découvre que quelqu’un a traduit le Nouveau Testament en anglais et qu’il est en train de l’imprimer. Dobneck est déterminé à trouver qui a fait cela et à détruire tout le travail accompli.
La Bible dit que Satan ne veut pas que les gens voient resplendir le glorieux Évangile du Christ (2 Co 4.4). Faisant semblant d’être pieux et amical, Johann Dobneck trouve le moyen de se lier d’amitié avec des partisans de Tyndale et il découvre ce qui se passe. Le lendemain matin, la maison où se réfugie Tyndale est entourée d’ennemis, et la presse est saisie. Heureusement, Tyndale a été averti; lui et son ami William Roy ont rassemblé autant de pages traduites que possible et ils s’enfuient à la dernière minute par bateau pour la ville de Worms (Allemagne), là où le luthéranisme prospère.
À Worms, Tyndale trouve un nouvel imprimeur qui veut l’aider : Peter Schoeffer. À la fin de 1526, des milliers de Nouveaux Testaments traduits en anglais par Tyndale sont finalement prêts à être distribués. Tyndale veut à tout prix mettre la Bible entre les mains des fidèles pour que son contenu soit accessible à tous et que tous puissent examiner les saintes Écritures chaque jour pour voir si ce qu’on leur enseigne est exact et fidèle à la vérité divine (Ac 17.11).
Mais il faut être très prudent dans cette grande aventure. C’est dangereux de lire la Bible, parce que l’Église romaine interdit de la lire et qu’elle brûle toutes les Bibles qu’elle trouve.
J’ouvre encore une parenthèse. En Jérémie 36 se trouve l’histoire du roi Yehoyaquim. Yehoyaquim est dans son palais d’hiver et un brasier brûle devant lui. Un serviteur lui lit la loi de Dieu. Voici ce que nous lisons dans la Bible :
« À mesure que le serviteur lisait trois ou quatre colonnes, le roi les découpait avec un canif et les jetait au feu. Il continua ainsi jusqu’à ce que le rouleau soit complètement consumé » (Jr 36.23).
Pensez-vous que brûler la Parole de Dieu soit sans conséquence? Écoutez bien la suite :
« La parole de l’Éternel fut adressée à Jérémie en ces mots : Contre Yehohaquim tu diras : Ainsi parle l’Éternel : C’est toi qui as brûlé ce rouleau. J’interviendrai contre toi à cause de tes fautes. J’enverrai contre toi tout le malheur que je t’ai annoncé sans que tu m’écoutes » (Jr 36.29-31).
Tôt ou tard, ceux qui cherchent à détruire la Parole de Dieu en subiront très certainement les terribles conséquences.
À l’époque de Tyndale, les efforts de Rome pour éliminer la Bible ne réussissent pas à stopper la progression de la connaissance et de l’amour de la Parole de Dieu. Secrètement, prudemment, les gens distribuent des Bibles. Malgré la ferme détermination de l’Église catholique romaine de mettre fin à la circulation du Nouveau Testament, des copies se rendent en Angleterre et en Écosse, souvent cachées parmi les marchandises des commerçants qui voyagent en Angleterre en provenance d’Allemagne. Plusieurs sont grandement bénis par la traduction du Nouveau Testament en anglais et ils se réjouissent en découvrant la bonne nouvelle de l’Évangile. On pense ici à Matthieu 4.16 (citant És 9.2) : « Le peuple qui marche dans les ténèbres voit une grande lumière. » Une grande lumière!
L’évêque de Londres est bien déterminé à faire cesser une bonne fois pour toutes la distribution de la Bible anglaise. Il a l’idée que le meilleur moyen d’y arriver est d’acheter le plus de copies possible et de les brûler. Il pense que Dieu sera fier de lui s’il débarrasse son pays des Bibles écrites dans la langue du peuple. Cela nous fait penser à ce que Jésus a dit à ses disciples la veille de sa mort et qui nous est rapporté en Jean 16.2 : « L’heure vient où quiconque vous fera mourir pensera offrir un culte à Dieu. »
L’évêque de Londres embauche un homme appelé Augustin Packington, un marchand qui connaît Tyndale, pour qu’il achète de Tyndale toutes les copies qu’il possède. L’évêque a énormément d’argent; il dit donc à Packington de ne pas s’en faire avec le prix. Packington se présente chez Tyndale en disant :
« William, je sais que tu es pauvre et que tu as plusieurs Nouveaux Testaments à vendre. Tu as mis en danger ta vie et celles de tes amis, et tu as dépensé tout ce que tu avais pour cette cause. Tu as des dettes. J’ai trouvé quelqu’un qui veut acheter tous tes Nouveaux Testaments. »
« Qui est cette personne? », demande Tyndale. Packington répond : « L’évêque de Londres. » Tyndale se demande si ce n’est pas pour les brûler qu’il veut les acheter. Il pense à son affaire et, étonnamment, il accepte. Il se dit :
« De cette façon, premièrement, je vais éponger mes dettes; deuxièmement, le monde va protester contre cette destruction massive si elle a lieu. Et troisièmement, avec l’argent, je vais prépare une meilleure édition du Nouveau Testament. »
Marché conclu. Les Bibles sont vendues et amenées à Londres. L’évêque de Londres ordonne à ses serviteurs de faire un gros feu. L’évêque est content et s’imagine qu’il a stoppé pour de bon la circulation des Bibles en anglais, mais il se trompe. Tyndale pend l’argent reçu et il imprime des Nouveaux Testaments plus gros et plus beaux que les précédents! L’évêque réalise qu’au lieu de stopper la circulation de ces Nouveaux Testaments, il l’a plutôt aidée! On dirait que plus on brûle des Bibles, plus il y en a! C’est à n’y rien comprendre! Comme la Bible l’enseigne à plusieurs reprises, Dieu tourne le mal en bien (Gn 50.20).
5. L’écrivain prolifique←⤒🔗
En plus de traduire une bonne partie de la Bible, Tyndale écrit des commentaires sur plusieurs livres de la Bible ainsi que plusieurs livres pour aider les chrétiens.
Un des livres de Tyndale qui aura le plus d’influence est son livre intitulé L’obéissance d’un homme chrétien. Dans ce livre, il explique pourquoi il est important d’avoir la Bible dans notre langue. Il explique aussi aux lecteurs leurs devoirs et condamne les pratiques de l’Église catholique romaine comme la pénitence, la confession, l’absolution et l’adoration des saints. Il dénonce aussi le faux pouvoir du pape.
Une femme du nom d’Anne Boleyn se procure une copie de ce livre. Anne Boleyn est la deuxième femme du roi Henri VIII; elle aime beaucoup lire. Le Seigneur utilise cette copie particulière du livre de Tyndale d’une façon spéciale. Anne Boleyn prête ce livre à une de ses servantes, qui l’apprécie beaucoup. Cette femme a un ami à qui elle prête le livre; lui aussi l’aime beaucoup; Dieu se sert de ce livre pour convertir cet ami. Cet homme, nommé George Zouch, aime tellement ce livre qu’il le lit même pendant la messe. Le doyen de la chapelle le voit, lui enlève le livre et le donne au cardinal. Quand le cardinal apprend que ce livre appartient à la reine, il décide de consulter le roi Henri VIII. Quand Anne apprend cela, elle est furieuse et dit : « C’est le livre le plus précieux qu’on ne m’a jamais enlevé! » Elle demande au roi de lui redonner ce livre, mais en même temps, elle encourage vivement le roi à le lire; ce que fait le roi. Après l’avoir lu, il dit : « C’est un livre pour moi, et tous les rois devraient le lire! » Il est très impressionné.
6. Le prisonnier←⤒🔗
Parce que Tyndale sait que sa vie est en grand danger, il se rend à Marbourg (Allemagne), où il demeure pendant quatre ans. Il n’est pas oisif après avoir terminé la traduction du Nouveau Testament. Il commence à traduire l’Ancien Testament de l’hébreu à l’anglais. Son ami John Frith vient le rejoindre pour l’aider dans cette tâche monumentale. Essayez de traduire une seule page de la Bible dans une autre langue et vous aurez une toute petite idée de l’immensité de ce travail colossal!
Tyndale n’est pas en mesure de terminer la traduction de l’Ancien Testament au complet. Pensant que c’est sécuritaire, il se réfugie à Antwerp en Belgique en 1534 et il vit là ouvertement. Les ennemis de la Parole de Dieu cherchent à le faire arrêter. Le clergé embauche Henri Phillips, un jeune Anglais désireux de faire de l’argent, pour qu’il prétende être un ami de Tyndale qui s’intéresse à ses traductions. Le plan réussit : Phillips trahit Tyndale pour de l’argent. Il convainc Tyndale de quitter la sécurité de sa maison à Antwerp, mais c’est pour être arrêté par des officiers.
Le 21 mai 1535, Tyndale est emprisonné dans le château de Vilvoorden près de Bruxelles, une immense forteresse médiévale, dans des conditions horribles. Il est gardé dans une toute petite cellule de prison humide, sombre et infestée de rats; mais sa foi en Jésus-Christ et le réconfort de Dieu le soutiennent dans ces mois difficiles. Les autres prisonniers sont très impressionnés par sa piété et se disent les uns aux autres : « Si cet homme n’est pas un bon chrétien, nous ne savons plus ce qui est bon » (« If this man is not a good Christian, we don’t know what is good anymore »). Un gardien est tellement touché par le caractère chrétien exemplaire dont Tyndale fait preuve et par la solidité de ses arguments qu’il met sa confiance en Jésus-Christ.
Alors qu’il est en prison, des prêtres catholiques romains viennent souvent le visiter pour le persuader de revenir au catholicisme romain. Ils utilisent la corruption, les menaces et divers sévices pour tenter de le faire abjurer, mais il demeure ferme dans la foi, aussi inébranlable que les murs de pierre massifs du château. Quand ils se rendent compte qu’ils ne pourront jamais le faire changer d’idée, il est condamné à mort le 12 août 1536.
7. Le martyr←⤒🔗
Le 6 octobre 1536, il est tiré de sa cellule, après y avoir passé 500 jours.
Parce qu’il a enseigné que les gens doivent pouvoir lire la Bible dans leur propre langue, on l’accuse d’hérésie et on le condamne au bûcher. Des gardes enchaînent Tyndale à un poteau de bois et empilent autour de lui, jusqu’à la hauteur de sa taille, du petit bois, de la paille ainsi que des bûches sur lesquelles a été répandue de la poudre de fusil. À l’avant, les représentants officiels de l’Église et de l’État occupent les sièges d’honneur garnis de coussins; un grand nombre d’habitants de la ville sont également rassemblés pour assister à l’exécution. Tyndale élève une dernière fois la voix pour prier Dieu : « Seigneur, ouvre les yeux du roi d’Angleterre! » Un garde met le feu au bûcher et William Tyndale meurt à l’âge de 42 ans.
Ayant procuré à l’Angleterre son trésor le plus précieux, Tyndale peut quitter ce monde en paix et recevoir sa récompense au paradis. Il a combattu le bon combat, il a achevé la course, il a gardé la foi (2 Tm 4.7).
« Seigneur, ouvre les yeux du roi d’Angleterre! »
Du vivant de Tyndale, le roi d’Angleterre, Henri VIII, s’est opposé à la circulation de la Bible dans son royaume; mais la prière du martyr mourant sera assez rapidement exaucée. Après la mort de Tyndale, deux collègues animés du même désir, John Roger et Miles Coverdale, assemblent toutes les portions de la Bible traduites par Tyndale, c’est-à-dire la moitié de l’Ancien Testament, traduit pour la première fois, et tout le Nouveau Testament. Ils ajoutent le reste de l’Ancien Testament, traduit par eux-mêmes, et publient le tout; on l’appellera la Grande Bible. Le roi Henri VIII promulgue une loi exigeant qu’une copie de cette Bible soit placée dans chaque église en Angleterre, afin que quiconque puisse la lire ou en écouter la lecture. Ainsi, quelques années seulement après la mort de Tyndale, plusieurs éditions de la Grande Bible, dont les 70 % sont l’œuvre de Tyndale, circulent en Angleterre par permission royale.
L’Éternel Dieu a béni le travail de son serviteur fidèle. Plus tard, les traducteurs de la version qu’on appelle « la King James » de 1611 s’appuieront largement sur la traduction de Tyndale. Plus des trois quarts de la King James viennent du travail de Tyndale. Le but de la vie de Tyndale sera atteint : le peuple anglais lisant la Bible par lui-même, dans sa propre langue. Mission accomplie!
Pour vous donner une petite idée l’amour de Tyndale pour la Parole de Dieu, voici un extrait du prologue qu’il a écrit pour son Commentaire sur l’épître aux Romains en 1534 :
« Puisque cette épître constitue la partie principale et la plus parfaite du Nouveau Testament, le plus pur Évangile, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle, une lumière et une clé qui permet de comprendre toute l’Écriture, je trouve normal que chaque chrétien, non seulement la connaisse par cœur, mais aussi s’en nourrisse toujours plus, car elle est la nourriture de l’âme. Personne ne la lira ni de l’approfondira jamais trop. Plus on la sonde, plus elle paraît accessible; plus on s’en nourrit, plus on la trouve agréable; plus elle fait l’objet de sérieuses investigations, plus elle livre de trésors, car elle contient de très précieux biens spirituels. Que chaque homme sans exception s’applique à l’étude de cette épître jour et nuit jusqu’à ce qu’il soit parfaitement familiarisé avec son contenu. »
Un monument sera érigé à Londres en 1844 en mémoire de William Tyndale. Une plaque accompagnant le monument dit ceci :
William Tyndale
Premier traducteur du Nouveau Testament en anglais à partir du grec.
Né en 1494, mort martyr en 1536.
« Ta Parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier » (Ps 119.105).
« La révélation de tes paroles éclaire » (Ps 119.130).
« Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est en son Fils » (1 Jn 5.11).
Les dernières paroles de William Tyndale furent :
« Seigneur, ouvre les yeux du roi d’Angleterre! »
Au cours de l’année suivante,
une Bible fut placée dans chaque église sur l’ordre du roi.
8. Conclusion←⤒🔗
Ce que nous venons de voir nous enseigne à être très reconnaissants pour la liberté que nous avons aujourd’hui de lire la Bible. Pensez à ce que ce serait si nous étions comme au 16e siècle : ne presque rien connaître de la Bible et de toutes ses merveilleuses doctrines pleines de réconfort; être en danger de mort si nous avons une Bible, etc.
Comme nous sommes bénis de pouvoir lire et étudier la Bible, de nous réunir entre frères et sœurs, d’avoir des classes de catéchisme qui nous permettent d’approfondir les trésors de la Parole du Dieu vivant! Apprécions-nous à leur juste valeur tous ces privilèges? Par la grâce de Dieu, sommes-nous des fils et des filles de la Réforme?
Pensez à ces Bibles qui sont à votre disposition dans les librairies, dans les églises, ou encore à votre propre Bible à la maison. C’est la Parole de Dieu! Que personne n’y soit indifférent! Que tous la reçoivent avec foi et la prennent à cœur! Qu’elle habite dans vos cœurs avec toute sa richesse! Faites-la connaître partout, sans relâche, à la gloire de Dieu!
9. Prière←⤒🔗
Éternel notre Dieu, toi qui as souvent dit à ton peuple : « Réformez vos voies et vos agissements » (Jr 7.3,5; 18.11; 26.13), nous te rendons grâces et nous te bénissons aujourd’hui pour ton action puissante de réforme de ton Église!
Quel grand bonheur d’appartenir à ton Église! Ton Église, tu l’as établie et tu la maintiens fidèlement; et quand le péché et l’erreur se lient contre elle, tu sais te choisir des témoins fidèles pour la restaurer, pour la protéger et pour la ramener à toi.
Nous nous souvenons aujourd’hui, en ta sainte présence, de l’œuvre que tu as accomplie par des hommes comme William Tyndale. Nous nous rappelons leur foi en ton glorieux Évangile, le zèle de ta maison dont ils ont été animés, leur fidélité et leur persévérance dans leur travail, leur joie dans la confession de la vérité devant un monde hostile, leur constance dans leurs afflictions, leur courage dans les persécutions.
Nous pensons à ces témoins, afin de te bénir et de redire avec le psalmiste : « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bienveillance, à cause de ta vérité! » (Ps 115.1).
Qu’elle est grande la nuée de témoins fidèles dont nous sommes environnés! Et pourtant, comme nous avançons lentement et péniblement dans la voie où ils ont couru avec joie! Nous nous humilions devant toi, en pensant à notre tiédeur, à notre manque de foi, à nos nombreuses infidélités. Pardonne-nous, Seigneur! Et transforme-nous, réforme-nous!
Fortifie-nous dans ton alliance! Remplis-nous de ton Esprit pour que nous portions à ta gloire des fruits de piété, d’amour, de fidélité. Que ton glorieux Évangile remporte dans notre province de grandes victoires. Qu’il triomphe de tous les obstacles.
Nous demandons ta bénédiction sur le labeur de tes enfants. Que tous nos efforts contribuent à l’honneur de ton grand nom. Fortifie ton peuple et augmente sa paix. Délivre-le de toutes ses détresses. Nous te demandons ces choses au nom de Jésus-Christ, qui, avec toi et le Saint-Esprit, seul vrai Dieu, mérite toute la louange et toute la gloire aux siècles des siècles. Amen!