Cet article a pour sujet le yoga qui, contrairement à ce que plusieurs prétendent, est incompatible avec la foi chrétienne, car il nous éloigne du Dieu créateur et de son Évangile.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Le yoga chrétien, une autre contradiction théologique

Vingt millions d’Américains pratiquent le yoga, dont Madonna, Oprah, Gwyneth Paltrow, Monica Lewinski, Hillary Clinton, Phil Jackson (et de nombreux Lakers de Los Angeles) et les Gore. « Nous croyons tous les deux à la prière régulière », explique Al Gore. « Nous prions souvent ensemble, mais la méditation — à la différence de la prière — est fortement recommandée », déclare le baptiste du sud bouddhiste qui a failli devenir président. Sandra Day O’Connor, qualifiée de « femme la plus influente des États-Unis » et de « voix décisive » à la Cour suprême, pratique le yoga. La juge O’Connor est peut-être devenue la voix décisive en oscillant entre la vision du monde du yoga, inventée par les mystiques orientaux, et celle de la Constitution américaine, rédigée par les fils des puritains occidentaux. Est-ce là ce que l’on entend par « Constitution vivante »? Entre-temps, le yoga n’est pas seulement présent parmi les célébrités, mais aussi dans la rue, dans les centres communautaires, dans les écoles et dans les gymnases de la plupart des arrondissements.

Le yoga va aussi à l’église. Sous la rubrique « Pourquoi le diable aurait-il toutes les bonnes mélodies?1 », les chrétiens se demandent pourquoi le diable a toutes les bonnes vibrations spirituelles. Mes récents voyages dans la « boucle de la ceinture biblique »2 ont confirmé mes recherches sur Internet : les chrétiens américains de classe moyenne recherchent une spiritualité plus profonde à travers le yoga « chrétien ». Un magazine chrétien pour la jeunesse définit le yoga pour la génération montante de l’Église comme suit :

« L’union entre l’individu et quelque chose de plus grand… [il] ne représente ni ne promeut aucune religion; c’est un système qui vise à aider les gens à atteindre leur plein potentiel et à élever leur niveau de conscience. »

Le yoga passe à travers les mailles du filet de la séparation entre l’Église et l’État en prétendant être une technique non religieuse de réduction du stress — un outil neutre pour les juifs, les catholiques, les protestants ou toute autre personne. Physiquement, il peut y avoir des avantages, mais pratiquer le yoga, c’est comme jouer avec un pistolet chargé. Ce n’est pas neutre. Le yoga est un rite religieux païen. Il signifie « sous le joug de Dieu » ou « union avec Brahman » et son but est d’induire un état de transe dans lequel on se retire du monde de l’illusion (maya) pour connaître, par la réalisation de soi, la « vérité » que l’on est Brahman. Le yoga soulage le stress moral en unissant les opposés — l’esprit et le corps, l’immobilité et le mouvement, le masculin et le féminin, le soleil et la lune, le bien et le mal — afin d’atteindre « kaivalya » (la liberté).

Cependant, en unissant les opposés, le yoga détruit les structures distinctives de la création, y compris la plus grande distinction, celle entre Dieu le Créateur et sa création. Le yoga tente également d’éliminer la culpabilité, dans le cadre d’un vaste programme, car le yoga est désormais proposé « aux masses en Occident comme le moyen d’ouvrir la planète à un nouveau mode de pensée et de vie… » dans lequel le Dieu de la Bible est absent. Sous notre nez et dans nos Églises, le rêve des théosophes comme Madame Blavatsky, qui aspiraient à l’union de l’Orient et de l’Occident, est en train de devenir une réalité présente.

Le résultat est que, imperceptiblement, nous n’entendons plus l’Évangile comme un appel clair à la repentance et à la sainteté. Les adeptes du yoga qui deviennent « un avec Dieu » ne peuvent pas entendre l’Évangile, parce qu’ils ne se rendent plus compte qu’ils sont des pécheurs, éloignés de Dieu. Cela a des conséquences pratiques dans l’Église. Après avoir donné une conférence sur la spiritualité mystique, un leader « évangélique » influent a déclaré :

« [Vous voyez] pourquoi aucun chrétien ne peut jamais dire qu’une forme de prière n’est pas aussi bonne qu’une autre ou qu’une religion n’est pas aussi bonne qu’une autre? »

Hélas, cette « nouvelle façon de penser et de vivre », désormais également proposée dans l’Église, ne laisse aucune place au Dieu unique de la Bible.

Cette pensée est partout. Je donnais une conférence sur ce sujet à Santiago du Chili en juin dernier. Lors de ma première conférence, une jeune femme nommée Maya a exprimé sa rébellion contre la prétention exclusive de la vision chrétienne du monde. « Pourquoi, a-t-elle demandé, le bien dans des religions comme le bouddhisme et d’autres n’a-t-il aucune valeur? » Le quatrième soir, il s’est passé quelque chose. Maya écrit :

« Pendant si longtemps, j’ai cru que je pouvais atteindre à travers cette nouvelle spiritualité tout ce que le christianisme et la Bible exigent. Au milieu de la conférence, la dernière poussée d’orgueil et de rébellion s’est manifestée dans mon esprit lorsque je me suis demandée, presque avec colère : “Très bien, Seigneur, si je ne peux rien faire, alors pourquoi m’as-tu créée?” Et à ce moment précis, comme s’il entrait dans le débat dans mon esprit, le Dr Jones a dit “tu as été créée pour glorifier Dieu en tant que Créateur et Rédempteur”. »

Plus tard dans la nuit, Maya a prié :

« Seigneur, je comprends enfin que je ne peux rien faire pour me sauver; pardonne-moi d’avoir été si orgueilleuse et rebelle. Je te demande de me pardonner et de mettre ton Esprit dans mon cœur d’où tu as retiré le mensonge. Amen. »

Dans le cas de Maya, l’emprise du yoga a été brisée par la clarté de la Parole. Voir l’antithèse entre la vérité et le mensonge a conduit à la conviction; la conviction a conduit à la repentance; la repentance a conduit au pardon; le pardon a conduit à la nouvelle naissance, à la réconciliation et à une paix authentique qui soulage le stress avec le Dieu vivant et vrai.

Notes

1. NDT : Question attribuée à Martin Luther qu’il a pu prononcer en réponse à une question sur la raison pour laquelle il utilisait parfois des mélodies du monde profane pour créer de nouveaux hymnes à l’usage de l’Église.

2. NDT : La « Bible Belt » ou « ceinture biblique » est la région du sud des États-Unis où la fréquentation de l’Église est élevée et où le christianisme protestant exerce une forte influence sociale et culturelle. Plusieurs villes ont été désignées « la bouche de la ceinture », notamment Abilene (Texas), Nashville (Tennessee), Tulsa (Oklahoma) et Greenville (Caroline du Sud).