En mesure de l'enseigner à d'autres
En mesure de l'enseigner à d'autres
- Les difficultés d’enseigner aujourd’hui
- Notre responsabilité d’enseigner la Parole
- Quelques principes d’enseignement
- Utilisation des feuillets d’enseignement
« Ce que tu as entendu de moi, confie-le à des personnes fidèles qui soient en mesure de l’enseigner aussi à d’autres » (2 Tm 2.2).
Ce n’est pas offenser la souveraineté de Dieu que d’évoquer ce devoir de transmission, maintes fois formulé dans l’Ancien Testament (Dt 6.6-9; Ps 78.5-8; Pr 4.1-4) comme dans le Nouveau. Il est évident qu’il se heurte, aujourd’hui encore et peut-être davantage, à maintes difficultés.
1. Les difficultés d’enseigner aujourd’hui⤒🔗
Nous pouvons en relever trois parmi d’autres :
a. La maison←↰⤒🔗
La maison, qui est le premier lieu de transmission, a perdu en grande partie cette vocation. La fragilité des couples, le manque de responsabilité des pères, l’activité professionnelle des mères, la présence de la télévision… ont fortement mis à mal la transmission des valeurs et du sens.
b. Le modèle universitaire←↰⤒🔗
Le modèle universitaire s’est souvent imposé en Occident, donnant à l’enseignement une forme académique dans laquelle la théorie s’est détachée de la pratique, lui enlevant une grande partie de sa pertinence et de son autorité.
c. La mentalité postmoderne←↰⤒🔗
La mentalité postmoderne actuelle met constamment l’accent sur le côté relatif ou subjectif de la vérité. Dans ce contexte, transmettre un enseignement, c’est imposer un point de vue : on préfère les échanges, plus respectueux de la sensibilité de chacun.
Pour de nombreuses raisons, les chrétiens et donc les Églises sont tributaires de cet environnement et plusieurs peuvent avoir un sentiment d’échec devant les constats qui s’imposent. La prise de conscience de l’impact que peuvent avoir les orientations souvent opposées à la foi chrétienne des dirigeants des pays conduit à s’interroger sérieusement sur notre responsabilité face aux défis présents et à venir.
2. Notre responsabilité d’enseigner la Parole←⤒🔗
Reprenons les trois points évoqués ci-dessus :
a. La maison←↰⤒🔗
La maison est et demeure le premier lieu pour la transmission de la foi : pour se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, Bible ouverte; pour s’isoler, prier et se consacrer quotidiennement au Seigneur.
La maison est évidemment le premier lieu pour instruire les enfants, dès leur plus jeune âge, dans la crainte de Dieu et l’amour de sa Parole. Calvin fait des parents chrétiens les pasteurs de leurs enfants.
La maison est aussi le premier lieu pour les entretiens pastoraux qui comprennent la dimension de l’instruction ou de l’enseignement, de manière adaptée et si possible régulière.
La maison est enfin le premier lieu pour l’hospitalité et pour le témoignage. Elle est donc un lieu propice pour apprendre et pour instruire à son tour ceux qui ont soif d’apprendre.
b. Le mode universitaire←↰⤒🔗
Le mode universitaire est plus ou moins le modèle de l’enseignement dans notre pays. C’est une tradition qui a son intérêt et ses défauts. Pour ce qui est de l’enseignement dans les Églises, on pourrait se demander si les défauts ne l’emportent pas et s’ils ne sont pas la cause d’une partie au moins de nos lacunes actuelles.
Ce qui est en cause, c’est la nature de la révélation biblique et de l’expérience chrétienne : les notions bibliques d’intelligence, de connaissance, d’édification sont autres que ce qu’on entend habituellement par ces mots.
À bien y regarder, le niveau intellectuel et l’étendue des connaissances n’ont pas grand-chose à voir avec l’attachement à l’Écriture dont témoigne par exemple le Psaume 119, et la prédication de Pierre en Actes 2 était celle d’un homme sans instruction. Quant à Paul, il dit avoir délaissé ce qui aurait pu constituer un atout aux yeux des hommes, afin que la foi de ses auditeurs s’appuie plutôt sur Dieu! (1 Co 2:1-5).
Si nous retrouvions le mode d’enseignement que préconise la Bible, nous verrions des parents enseigner leurs enfants, des chrétiens affermis enseigner des chrétiens plus jeunes ou nouvellement convertis. Nous n’associerions pas nécessairement l’enseignement au pupitre et au micro, et nous pourrions multiplier les « lieux » d’enseignement ou tout du moins d’instruction dans les Églises, notamment dans les maisons.
c. La mentalité postmoderne←↰⤒🔗
La mentalité postmoderne, avec son subjectivisme et son relativisme, n’est pas la seule solution de rechange à l’enseignement « magistral ». L’objectif n’est pas à renvoyer chacun à lui-même ou de rechercher le « ressenti » ou le bien-être ou la réalisation de soi dans les émotions. Il ne s’agit donc pas de dire que l’étude ou l’enseignement ne servent à rien.
Il s’agit de s’approcher autant que possible de la pédagogie biblique, dans une perspective pastorale, avec pour objectif la maturité de chacun et celle de l’assemblée en tant que corps de Christ.
3. Quelques principes d’enseignement←⤒🔗
Dans ce sens, nous devrions retenir les principes suivants :
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L’enseignement s’adresse à tous, sans exception. Il doit parvenir à tous (Ac 2.42).
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L’enseignement ne dissocie jamais la théorie et la pratique (Jn 13.17).
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Les modèles de vie devraient toujours accompagner l’enseignement (1 Th 1.6-8).
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L’enseignement est compris quand il peut être retransmis à quelqu’un d’autre (2 Tm 2.2).
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La maison est le premier lieu de transmission de l’enseignement (Ac 16.15, 32; 20.20).
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Hommes et femmes peuvent transmettre des enseignements, tout en respectant 1 Timothée 2.12.
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Tous peuvent enseigner (ou instruire) bien que tous ne soient pas enseignants (Jc 3.1).
4. Utilisation des feuillets d’enseignement←⤒🔗
Les feuillets de 4 pages en format A5 qui seront mis à disposition peuvent être utilisés de plusieurs manières : mis à disposition de chacun, donné de la main à la main lors des visites… Ils sont cependant conçus spécialement pour servir de support à des entretiens, en tête à tête ou en petit groupe. Ils pourront alors être lus phrase par phrase ou paragraphe par paragraphe et ponctués des questions suivantes : Comprends-tu ce que nous avons lu? Est-ce important? Pourquoi? Où se situent les obstacles, généralement? Et dans ta vie personnelle? Que faire maintenant? Pouvons-nous prier à ce sujet? En reparler la semaine prochaine?
Même s’il est accessible à tous, ce support devrait aider particulièrement les anciens à exercer leur ministère.