Les promesses de la venue du Sauveur
Les promesses de la venue du Sauveur
- Oracles de l’Ancien Testament, qui nous prédisent la venue du Messie
- Avant que le Messie vînt au monde, Dieu a donné sa loi sur la montagne de Sinaï
- Le Messie est venu
- Jésus Fils de Marie, et Fils de Dieu, est le vrai Messie
1. Oracles de l’Ancien Testament, qui nous prédisent la venue du Messie⤒🔗
« La semence de la femme te brisera la tête [c’est au serpent] et tu lui briseras le talon » (Gn 3.15).
Jésus-Christ est la semence de la femme, étant né de Marie. Il a brisé la tête du serpent, lorsque par sa mort et par son Esprit il a ôté au diable la puissance qu’il avait sur les hommes; lorsqu’il a expié nos péchés sur la croix, et qu’il nous sanctifie par son Esprit; et le serpent a brisé le talon de Jésus-Christ, lorsque le diable a exercé sa rage sur le corps de notre Sauveur.
« Dans ta semence [dit Dieu à Abraham] seront bénies toutes les nations de la terre » (Gn 22.18).
Jésus-Christ est cette semence d’Abraham, en qui les nations de la terre ont été bénies; car il est sorti d’Abraham selon la chair; et c’est à cause de lui que les nations de la terre ont été appelées à la connaissance du vrai Dieu, et que les fidèles de toute nation sont justifiés, et seront un jour glorifiés.
« Le sceptre ne sortira point de Juda, ni le Législateur d’entre ses pieds, jusqu’à ce que le Schilo vienne, et à lui appartient l’assemblée des peuples » (Gn 49.10).
Ce Schilo, c’est le Messie, Jésus-Christ.
Cet oracle signifie :
- Que la tribu de Juda serait élevée sur le trône, ce qui est marqué par le sceptre.
- Qu’elle souffrirait quelque diminution de cette dignité, et c’est pour cela qu’il est parlé de Législateur, après avoir parlé de sceptre.
- Que cette tribu serait en possession d’une forme de gouvernement jusques à la venue du Messie, qui est appelé Schilo.
- Que le temps de la venue du Messie sera le temps auquel la nation des Juifs perdra son autorité.
- Enfin, cet oracle prédit la vocation des Gentils, qui devaient reconnaître Jésus-Christ pour leur Roi.
« Je le vois, mais non pas maintenant, je le regarde, mais non pas de près, une étoile est procédée de Jacob, et un sceptre s’est élevé d’Israël » (Nb 24.17).
Cet oracle nous marque qu’il devait naître un Roi puissant et illustre ce que quelques-uns ont appliqué à David, mais la plupart au Messie, qui nous est décrit comme une étoile, pour marquer sa nature céleste, et par un sceptre, ce qui marque sa royauté et il nous apprend que ce Messie descendrait de Jacob.
« L’Éternel vous suscitera d’entre vos frères, un Prophète tel que moi, dit Moïse, vous l’écouterez » (Dt 18.15).
Moïse promet ici que Dieu susciterait à son peuple un Prophète, qui serait homme comme eux, qui naîtrait parmi les enfants d’Abraham et qui serait leur frère; que ce Prophète serait comme lui, qu’il aurait toutes les espèces de révélations que Moïse avait eues, qu’il serait illustre par un grand nombre de miracles, qu’il serait le Libérateur du peuple de Dieu, qu’il serait le Médiateur de la Nouvelle Alliance, et le Conducteur d’une nouvelle Église, qu’il aurait une autorité souveraine sur l’Église, et qu’il faudrait l’écouter comme l’envoyé de Dieu.
« Voici, une vierge sera enceinte, et enfantera un Fils, et on appellera son nom Emmanuel » (És 7.14).
Cet oracle marque que le Messie naîtrait d’une vierge, et qu’ainsi sa naissance serait miraculeuse. Qu’il serait Dieu et homme, et qu’il réconcilierait les hommes avec Dieu.
« L’Enfant nous est né, le Fils nous a été donné; et l’Empire a été mis sur son épaule, et on appellera son nom l’Admirable, le Conseiller, le Dieu fort et puissant, le Père d’éternité, le Prince de paix » (És 9.5).
Cet oracle parle de la naissance du Messie, comme s’il était déjà né du temps du prophète.
Il marque :
- Que le Messie serait un enfant, et qu’il serait participant de la chair et du sang comme les enfants.
- Mais qu’il serait pourtant le Fils unique de Dieu.
- Qu’il serait le Roi de l’Église.
- Qu’il serait admirable, et dans sa personne étant Dieu, et dans sa conception, et dans sa vie, et dans sa mort, et dans sa résurrection, et dans sa glorification, et dans l’établissement de son règne.
- Qu’il serait la sagesse et le Conseiller du Père éternel, et qu’il manifesterait les conseils de son Père qui lui sont connus éternellement; et que quoiqu’il paraîtrait sur la terre comme un homme, il était Dieu bénit éternellement avec son Père.
- Qu’il serait éternel, et le Roi des siècles.
- Enfin, qu’il serait l’auteur de la paix des hommes avec Dieu.
« Il sortira un rejeton du tronc d’Isaï [c’est de la race de David] et un surgeon croîtra de ses racines » (És 11.1).
Ce rejeton du tronc d’Isaï est le Messie, qui devait naître de la famille de David dans le temps que cette famille serait dans un état assez abject, et qu’il ne resterait plus de cet arbre que le tronc et des racines; et sur ce rejeton devait reposer l’Esprit de Dieu avec tous ses dons.
On trouve dans le chapitre 53 la prédication de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ.
« Il était navré pour nos forfaits, et froissé pour nos iniquités. L’amende qui nous apporte la paix a été sur lui, et par sa meurtrissure nous avons la guérison » (És 53.5).
Cet oracle nous apprend :
- Les souffrances que le Messie endurerait.
- Qu’il ne souffrirait pas pour ses péchés, mais pour expier les nôtres, et pour apaiser la justice de Dieu que nous avions irritée.
- Que notre paix et notre réconciliation lui coûterait la vie.
- Qu’il apaiserait le Père en payant l’amende pour nous, c’est en souffrant la mort.
- Que notre guérison qui consiste dans la rémission de nos péchés et dans notre sanctification serait achetée au prix du sang et des plaies de notre Messie, qui est Jésus-Christ.
« Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, que je ferai lever à David un germe juste, et il régnera comme Roi; il prospérera, et il exercera le jugement et la justice sur la terre. En ces jours, Juda sera sauvé, et Israël habitera en assurance, et c’est ici le nom duquel on l’appellera, l’Éternel, notre justice » (Jr 23.5-6).
Cet oracle promet ici des jours heureux, qui mettraient le comble à toutes les grâces de Dieu, et qui procureraient une rédemption dont toutes les précédentes n’auraient été que des ombres et des figures. Il promet ici ensuite que dans ces jours Dieu donnerait à David un fils et un successeur, qui serait juste et qui justifierait les pécheurs par sa justice. Qu’il serait Roi, quoique son règne ne serait pas semblable à ceux de la terre. Qu’il aurait un heureux succès dans tous ses desseins. Qu’il jugerait les peuples, réprimant les méchants et protégeant les siens; que dans ces temps du Messie, il réunirait, dans son Église, les Juifs qui se trouveraient dans la Judée, et les Israélites des tribus dispersées dans l’Assyrie, et qu’il leur ferait part de son salut. Enfin, que le nom du Messie, qui devait sauver son peuple, serait l’Éternel notre justice; d’où il paraît qu’il serait vrai Dieu, puisqu’il n’y a qu’un Dieu qui puisse être appelé l’Éternel, et que c’est par lui seul que nous pouvons être justifiés (1 Co 1.30; 2 Co 5.21).
« Il y a soixante-dix semaines déterminées sur ton peuple, et sur ta ville sainte, pour abolir le forfait, consumer le péché, et faite propitiation pour l’iniquité, et pour amener la justice des siècles, et pour clore la vision, et la prophétie, et oindre le Saint des saints. Tu sauras donc et entendras que depuis la sortie de la parole, pour s’en retourner, et rebâtir Jérusalem, jusqu’au Christ le Conducteur, il y a sept semaines, et soixante-deux semaines, etc. Et après ces soixante-deux semaines, le Christ sera retranché, et non pas pour soi » (Dn 9.24-26).
Les 70 semaines étant des semaines d’années, elles sont 490 ans que Dieu avait marqués pour la durée de l’économie mosaïque, et sur la fin desquelles le Messie devait venir pour abolir le forfait, c’est pour l’expier, pour délivrer les hommes de la condamnation que le péché mérite, et pour en détruire l’empire dans les cœurs; pour consumer le péché, ou pour le sceller, c’est le couvrir, et en obtenir le pardon, en sorte qu’il ne paraisse plus devant Dieu; pour faire propitiation pour l’iniquité; pour faire cette expiation que le sang des taureaux et des boucs ne pouvait faire; pour amener la justice des siècles, c’est pour obtenir une rédemption, et une purification éternelle, dont la vertu et l’efficace dure dans toute l’éternité, et qui n’a pas besoin d’être renouvelée par la réitération d’un sacrifice : Pour clore et sceller la vision, etc., c’est pour le dernier accomplissement de tous les oracles précédents, et pour oindre le Saint des saints, c’est pour remplir de tous les dons célestes, le Messie qui est le Saint des saints, et la sainteté même.
Daniel marque donc ici :
- Que depuis la 20e année du règne d’Artaxerxès Longuemain, que le Roi donna l’édit de bâtir les murailles de Jérusalem (Né 1.3; 2.8, 17) jusques au Messie, et jusques à son installation dans sa charge, par son baptême, où il reçut l’onction de l’Esprit, il se devait écouler 69 années.
- Qu’après cela le Messie serait retranché, qu’il mourrait, non d’une mort naturelle, mais par un supplice qui le ferait mourir au milieu de sa course, non pour ses crimes, mais pour les autres.
- Qu’ensuite les armées romaines viendraient détruire Jérusalem.
- Mais qu’avant cette destruction, le Messie ratifierait toutes les promesses du salut et de grâce que Dieu avait faites, et cela dans la 70e semaine, et qu’il abolirait toutes les cérémonies anciennes, le sacrifice et l’oblation.
« Mais toi, Bethléem vers Ephrata, petite pour être entre les milliers de Juda; de toi sortira quelqu’un pour être Dominateur en Israël » (Mi 5.2).
Dans cet oracle, la patrie du Messie nous est décrite; Bethléem Ephrata, qui était une petite ville de la tribu de Juda, différente d’une autre Bethléem dans la tribu de Zabulon. Cette ville était si petite qu’elle ne pouvait pas prétendre d’être mise au nombre des villes qui étaient chefs des milliers (chaque tribu était divisée en plusieurs cantons, nommés milliers); cependant, Dieu voulut faire naître dans cette petite ville, le Messie, le Roi de l’Église, pour accomplir par son moyen l’ouvrage de notre rédemption.
« J’ébranlerai toutes les nations, afin que le désiré d’entre toutes les nations vienne, et je remplirai cette maison de gloire, a dit l’Éternel des armées » (Ag 2.7).
Dieu déclare dans cet oracle que, pour l’établissement de l’Évangile, il fera quelque chose de semblable à ce qu’il fit, lorsqu’il donna sa loi sur la montagne de Sinaï. Il dit que non seulement il ébranlera les cieux, la terre, etc., mais aussi les nations; qu’il mettrait par la prédication de l’Évangile tous les peuples en mouvement. Il promet ensuite que le Messie viendrait, qui est appelé le désiré des nations, parce que toutes les nations devaient le désirer; et qu’il a dû être non seulement l’objet des désirs des Juifs, mais aussi des Gentils, qui ont été appelés à la connaissance du vrai Dieu. À moins que nous n’aimions mieux dire, que par les désirés des nations, il faut entendre ces personnes choisies des nations, que Dieu a assemblées par la prédication de l’Évangile. Enfin, il promet qu’il remplira la seconde maison, le second Temple, de sa glorieuse présence; ce qui est arrivé, lorsque Jésus-Christ y est entré. Alors la gloire de la seconde maison a été plus grande que celle de la première; le premier Temple n’avait rien eu de comparable.
« Voici, je m’en vais envoyer mon Messager, et il préparera la voie devant moi, et aussitôt le Seigneur que vous cherchez, et l’Ange de l’Alliance, que vous souhaitez, entrera dans son Temple. Voici, il vient, dit l’Éternel des armées » (Ml 3.1).
Le Fils de Dieu parle ici et déclare qu’il va envoyer Jean-Batiste, qui préparera les hommes à le recevoir comme le Messie; après quoi lui-même, qui est le Seigneur promis et désiré, et attendu, entrera dans son second Temple. Il s’appelle aussi l’Ange de l’Alliance, parce que c’est celui que le Père a envoyé pour fonder et confirmer l’Alliance de grâce.
« Mais à vous qui craignez mon nom, se lèvera le Soleil de justice, et la santé sera dans ses ailes » (Ml 4.2).
Jésus-Christ est appelé ici le Soleil de justice. C’est un Soleil pour ceux qui craignent le nom de l’Éternel, dont la lumière est agréable et vivifiante, mais aux incrédules c’est un feu ardent. Il est Soleil de justice, non seulement par rapport à la pureté de sa lumière, et à la sainteté de sa doctrine; mais encore eu égard à la justice par laquelle il nous justifie. Il porta la santé dans ses ailes, dans ses rayons, qui sont les ailes du Soleil. Or il est dit que Jésus-Christ a porté la santé, parce qu’il est un principe de vie et de félicité aux fidèles, il leur apporte le pardon de leurs péchés et leur sanctification.
« Voici, je vais vous envoyer Élie le Prophète » (Ml 4.2).
Cet Élie c’est Jean-Baptiste, qui devait venir dans l’esprit d’Élie.
« Tu n’abandonneras point mon âme au sépulcre, et tu ne permettras point que ton bien-aimé sente la corruption » (Ps 16.10).
Il paraît par le chapitre 2.31 des Actes, que ces paroles regardent, non David, mais Jésus-Christ, dont Dieu n’a point laissé le corps dans le sépulcre, et qui n’a jamais senti de corruption. L’âme ne signifie pas ici cette partie de nous-mêmes par laquelle nous raisonnons, mais ou le corps même, comme Lv 21.1; Nb 6.6, ou c’est pour dire simplement : Tu ne m’abandonneras pas au sépulcre.
« Ils ont percé mes pieds et mes mains » (Ps 22.17).
On ne pouvait pas plus clairement nous prédire la croix de Jésus-Christ.
« L’Éternel a dit à mon Seigneur : Assied-toi à ma dextre, jusques à ce que j’aie mis tes ennemis pour le marchepied de tes pieds » (Ps110.1).
Dieu le Père, après avoir envoyé son Fils au monde, l’avait exposé à la mort, et l’avait ensuite ressuscité, l’a élevé souverainement, et l’a mis, par son ascension, en possession d’une suprême dignité. David l’introduit ici lui parlant, comme ferait un grand Roi à un autre monarque, qu’il voudrait fort honorer. Assieds-toi, etc. par allusion à la coutume de mettre à sa droite, ceux qu’on veut honorer le plus. Il introduit encore Dieu, lui promettant de mettre tous ses ennemis; savoir le diable, le péché et la mort, pour le marchepied de ses pieds, par allusion à la coutume des Orientaux, qui se servaient des rois qu’ils avaient vaincus, comme de marchepied. Ainsi, quoique Jésus-Christ, comme Dieu, soumette lui-même ses ennemis, par la puissance qui lui est essentielle, il le fait aussi par le pouvoir qu’il a reçu du Père, en tant qu’il est notre Médiateur, Dieu le Père étant considéré comme celui qui soumet les ennemis à son Fils.
2. Avant que le Messie vînt au monde, Dieu a donné sa loi sur la montagne de Sinaï←⤒🔗
« Or le mont de Sinaï était tout en fumée, parce que l’Éternel y était descendu en feu, etc. Et comme le son du cornet se renforçait de plus en plus, Moïse parla, et Dieu lui répondit par une voix » (Ex 19.18-19).
Ce terrible appareil, avec lequel Dieu a donné sa loi, marquait la sévérité de l’économie légale, les effets que produirait sa loi, savoir de porter la terreur dans les esprits et dans les cœurs; et comment Dieu punirait rigoureusement ceux qui violeraient ses commandements.
« Alors Dieu prononça toutes ces paroles, disant : Je suis l’Éternel, etc » (Ex 21.1).
3. Le Messie est venu←⤒🔗
Le Sceptre est sorti de Juda, selon l’Oracle de Jacob (Gn 49.10).
Les soixante-dix semaines de Daniel sont écoulées (Dn 9.25-26).
Le second Temple où le Messie devait entrer est détruit (Ag 2.7; Ml 4.1).
4. Jésus Fils de Marie, et Fils de Dieu, est le vrai Messie←⤒🔗
Il est né d’une femme (Gn 3.15).
De la famille d’Abraham (Gn 22.18; Mt 1.1; Lc 3).
De la tribu de Juda (Gn 49.10; Mt 1; Hé 7.14).
De la famille de David (És 11.1; Mt 1.1).
D’une vierge (És 7.14; Mt 1.23). Sur la fin des semaines de Daniel.
À Bethléem (Mi 5.2; Mt 2.6).
Il a eu pour précurseur Élie, c’est Jean-Baptiste, qui est venu dans l’Esprit d’Élie (Ml 3.1; 4.5; Mt 3; 17.12-13 Lc 1; Jn 1).