L'Écriture sainte
L'Écriture sainte
- Révélation et Écriture sainte
- Les preuves bibliques de l’inspiration de l’Écriture sainte
-
La nature de l’inspiration
a. Inspiration mécanique
b. Inspiration dynamique
c. Inspiration organique -
L’étendue de l’inspiration
a. Inspiration partielle
b. Inspiration plénière
c. Inspiration verbale - La perfection de l’Écriture
- Textes bibliques
- Étude personnelle
- Questions
1. Révélation et Écriture sainte⤒🔗
Le terme révélation spéciale peut s’employer dans différents sens. Il peut désigner la communication directe que Dieu fait de sa personne au moyen de messages verbalement transmis ou dans des faits miraculeux. Les prophètes comme les apôtres ont très souvent reçu des messages de la part de Dieu, avant même qu’ils ne les consignent par écrit. Ceux-ci sont actuellement rassemblés et recueillis dans l’Écriture sainte (la Bible), bien que toute la Bible ne soit pas composée exclusivement de ces messages. Nombre de passages et de faits n’ont pas été reçus de manière surnaturelle, mais ils sont le résultat d’une étude et d’une méditation des paroles et des faits communiqués de manière surnaturelle.
Cependant, le terme peut encore désigner toute la Bible, c’est-à-dire l’ensemble des vérités et événements à caractère rédempteur, et le cadre historique, lesquels, se trouvant dans l’Écriture, possèdent la marque de la vérité divine et de l’inspiration du Saint-Esprit. À cause de cela, on peut dire que toute la Bible et seulement la Bible est pour nous la révélation spéciale de Dieu. C’est dans la Bible que la révélation spéciale nous est transmise et c’est par elle que la vie, la lumière et la sainteté de Dieu nous sont communiquées.
2. Les preuves bibliques de l’inspiration de l’Écriture sainte←⤒🔗
Toute la Bible nous vient en tant que livre inspiré par Dieu. Comme telle, elle est la règle de notre foi et de notre vie, tant pour l’Église que pour tout homme. Du fait que la doctrine de l’inspiration de la Bible est très souvent combattue, il est nécessaire de lui accorder beaucoup d’attention.
Cette doctrine, comme toutes les autres, prend son origine en la Bible elle-même et n’est pas une invention humaine. Nombreux sont les textes bibliques qui l’affirment. Nous nous contenterons d’en indiquer ici les principaux passages.
Les auteurs de l’Ancien Testament ont régulièrement reçu l’ordre de mettre par écrit ce que le Seigneur leur commandait (Ex 17.14; 34.27; Nb 33.2; És 8.1; 30.8; Jr 25.13; 30.2; Éz 24.1-2; Dn 12.4; Ha 2.2). Les prophètes étaient conscients d’apporter et de transmettre la Parole de Dieu. Aussi ont-ils fréquemment introduit leurs discours par des formules telles que : « ainsi parle le Seigneur » ou « la Parole du Seigneur vint sur moi » (Jr 36.27,32; Éz 26.1,7,15,19; 27.1; 28.1,11,20; 31.1; 32.1; 39.1). L’apôtre Paul dit que ses paroles sont enseignées par l’Esprit (1 Co 2.13). Il affirme que le Christ parle à travers lui (2 Co 13.3). Il décrit son message adressé aux Thessaloniciens comme étant la Parole même de Dieu (1 Th 2.13). L’épître aux Hébreux cite souvent des textes de l’Ancien Testament en affirmant qu’il s’agit de la Parole de Dieu ou du Saint-Esprit (Hé 1.5; 3.7; 5.5-6; 7.21; 10.15). Le texte le plus important et le plus connu à cet égard est, bien entendu, celui que nous lisons dans 2 Timothée 3.16 qui dit que « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice » (ici apparaît le mot grec théopneustos, intraduisible en français, qui signifie inspiré ou insufflé de Dieu).
3. La nature de l’inspiration←⤒🔗
Deux idées erronées de l’inspiration seront mentionnées et examinées, avant de considérer une troisième conception plus juste :
a. Inspiration mécanique←↰⤒🔗
On a souvent pensé que l’inspiration de la Bible était le résultat d’une dictée directe que Dieu aurait donnée aux auteurs humains, comme si ces derniers n’étaient que des instruments passifs, comme la plume entre les mains d’un scribe. Cela revient à affirmer que l’intelligence des auteurs humains n’aurait pas contribué à la rédaction. L’Écriture nous présente une autre explication du fait. Les auteurs humains sont des auteurs réels qui ont recueilli leurs matériaux de différentes sources, tel qu’ils pouvaient le faire (1 R 11.41; 14.29; 1 Ch 29.29; Lc 1.1-4). Ailleurs, ils ont écrit au sujet de leurs propres expériences, par exemple dans de nombreux Psaumes, et ils donnèrent leur style personnel à ce qu’ils écrivaient. Le style littéraire du prophète Ésaïe est passablement différent de celui du prophète Jérémie, et celui de l’évangéliste Jean est autre que celui de l’apôtre Paul.
b. Inspiration dynamique←↰⤒🔗
D’autres ont cru que l’inspiration avait saisi les auteurs, sans pourtant affecter le message rédigé. Leur vie mentale et spirituelle se serait élevée à un très haut point et aurait été fortifiée de telle sorte qu’ils auraient reçu un sens profond de leur propre valeur spirituelle. D’après les adeptes de cette théorie, cette inspiration n’aurait pas été limitée au temps de leur rédaction, mais serait une particularité permanente en dehors de leur activité de rédacteurs des textes de la Bible. Elle serait seulement d’un degré différent de l’illumination dont peuvent jouir tous les croyants. Cette théorie ne rend pas davantage justice à la conception biblique de l’inspiration. Aussi la rejetons-nous comme la précédente.
c. Inspiration organique←↰⤒🔗
La conception que nous considérons comme conforme à l’Écriture soutient que le Saint-Esprit a agi sur les auteurs de la Bible de manière organique, en harmonie avec les lois de leur être intérieur; il les a utilisés tels qu’ils étaient, avec leur caractère, leur tempérament, leurs dons et leurs talents, leur éducation et leur culture, leur vocabulaire et leur style. Le Saint-Esprit a illuminé leurs esprits, aidé leur mémoire, les a poussés à écrire et, repoussant l’influence du mal et du péché, a préservé leurs écrits d’erreurs pour les guider dans l’expression même de leurs pensées, jusque dans le choix de leurs mots. Le Saint-Esprit n’a laissé en aucune manière leur inspiration à l’arbitraire de leur volonté d’hommes faillibles. Ils pouvaient faire part de leurs recherches, écrire leurs expériences, placer leur style particulier sur leurs écrits, tout en étant préservés d’erreur concernant la révélation de Dieu.
4. L’étendue de l’inspiration←⤒🔗
Il existe également de nombreuses opinions divergences concernant l’étendue de l’inspiration des Écritures.
a. Inspiration partielle←↰⤒🔗
Sous l’influence du rationalisme, il est devenu assez courant de nier l’inspiration de la Bible ou de n’en retenir que l’inspiration de certains fragments. Pour certains, l’Ancien Testament ne serait pas inspiré du tout et que seul le Nouveau Testament le serait. D’autres affirment que seuls les aspects moraux et religieux de la Bible seraient inspirés. Les parties historiques, disent-ils, contiendraient des erreurs historiques, archéologiques et scientifiques. D’autres limitent l’inspiration de la Bible au seul Sermon sur la Montagne (Mt 5 à 7; Lc 8). Tous ceux qui adoptent de telles idées ont déjà perdu leur Bible. Car toutes ces différences d’opinions sont la preuve positive que nul n’est en mesure de décider quelle partie de la Bible serait vraiment inspirée et quelle autre ne le serait pas! Il existe encore une autre méthode par laquelle on essaie de limiter l’inspiration de la Bible : celle qui prétend que les pensées en étaient, en effet, inspirées, mais que le choix des mots a été laissé à la discrétion ou à la sagesse des auteurs humains. Une telle idée se trompe, imaginant qu’on puisse séparer la pensée des mots qui l’expriment! Il est impossible d’avoir une pensée précise sans le recours aux mots appropriés.
b. Inspiration plénière←↰⤒🔗
Selon l’Écriture, toutes les parties qui la composent sont également inspirées. Les discours de Jésus ainsi que des apôtres se réfèrent fréquemment à l’Ancien Testament, l’appelant « Écriture » ou « les Écritures » lorsqu’ils doivent prouver la vérité sur un point controversé. Faire appel à l’Écriture revenait pour eux à faire appel à Dieu.
Notons que, parmi les livres auxquels ils font appel de cette façon, il y a les écrits historiques de l’Ancien Testament considérés comme Parole de Dieu. L’épître aux Hébreux cite fréquemment des passages de l’Ancien Testament comme étant des paroles de Dieu et du Saint-Esprit (Hé 1.5; 3.7; 5.5-6; 7.21; 10.15). L’apôtre Pierre place les lettres de l’apôtre Paul sur le même niveau que ceux des écrits de l’Ancien Testament (2 Pi 3.16), et Paul parle de toute l’Écriture comme étant inspirée (2 Tm 3.16).
c. Inspiration verbale←↰⤒🔗
Nous pouvons faire un pas de plus en avant et dire que l’inspiration de la Bible s’étend à tous les mots employés. La Bible est inspirée verbalement, ce qui revient à dire que son message est scellé par la vérité et l’authenticité divine. Dans de très nombreux cas, il nous est explicitement dit que le Seigneur dit à Moïse ou à Josué ce qu’ils devaient écrire ou répéter de sa part (Ex 17.14; 34.27; Lv 1.1-2; 4.1-2; 6.1-2; 6.17-18; 7.22-23; 7.28-29; Jos 1.1-2; 4.1-3; 6.2, etc.). Les prophètes parlent de l’Éternel comme celui qui les dirige pour qu’ils annoncent ses paroles aux gens (Éz 3.4, 10, 11). Paul désigne ses paroles et discours comme ceux de l’Esprit (1 Co 2.13). Lui, comme Jésus, fondent parfois leur argument sur un simple mot (Mt 22.43-45; Jn 10.35; Ga 3.16).
5. La perfection de l’Écriture←⤒🔗
Les réformateurs du 16e siècle ont développé la doctrine de l’Écriture aussi bien pour combattre les positions romaines concernant l’Écriture que celles des sectes protestantes. Selon l’Église romaine, l’autorité de l’Écriture dérive de l’autorité de l’Église. Selon les réformateurs, la Bible détient en elle-même l’autorité d’être la Parole inspirée de Dieu. Ils enseignèrent de même la nécessité de l’Écriture, car elle est le moyen de grâce divinement désigné, et ce contre l’idée romaine selon laquelle l’Église n’en aurait pas absolument besoin, et aussi contre les sectes protestantes d’illuminés qui prétendaient posséder en eux-mêmes toute la lumière de la vérité divine!
Contre les romains, les réformateurs ont également défendu la clarté de la Bible. Ils n’ont pas nié qu’elle contient des mystères trop profonds pour l’intelligence humaine, mais ils ont affirmé que la connaissance nécessaire au salut est clairement exposée dans les pages de l’Écriture, quoiqu’elle n’y apparaisse pas d’une manière égale sur toutes ses pages. Cette connaissance est transmise d’une manière si simple que n’importe qui, cherchant sincèrement à comprendre et à s’approprier le salut, peut facilement recueillir ce savoir pour lui-même et n’a pas besoin de dépendre de l’interprétation de l’Église ou du magistère pour cela.
Finalement, la Réforme a aussi défendu la perfection de l’Écriture en rejetant la nécessité d’une tradition ecclésiastique comme celle des romains ou la lumière intérieure des anabaptistes.
6. Textes bibliques←⤒🔗
a. L’inspiration de la Bible←↰⤒🔗
« Et nous en parlons, non avec des discours qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu’enseigne l’Esprit, en expliquant les réalités spirituelles à des hommes spirituels » (1 Co 2.13). « C’est pourquoi nous rendons continuellement grâces à Dieu de ce qu’en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l’avez accueillie, non comme la parole des hommes, mais comme ce qu’elle est vraiment : la parole de Dieu qui agit en vous qui croyez » (1 Th 2.13). « Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice » (2 Tm 3.16).
b. L’autorité de la Bible←↰⤒🔗
« À la loi et au témoignage! Si l’on ne parle pas ainsi, c’est qu’il n’y aura point d’aurore pour le peuple » (És 8.20).
c. La nécessité de la Bible←↰⤒🔗
« Depuis ton enfance, tu connais les Écrits sacrés; ils peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi en Jésus-Christ » (2 Tm 3.15).
d. La clarté de la Bible←↰⤒🔗
« La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme; le témoignage de l’Éternel est véridique, il rend sage le simple. Les ordres de l’Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur; le commandement de l’Éternel est limpide, il éclaire les yeux » (Ps 19.8-9). « Ta parole est une lampe à mes pieds et une lumière sur mon sentier » (Ps 119.105). « La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples » (Ps 119.130).
7. Étude personnelle←⤒🔗
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Les traditions des hommes possèdent-elles une autorité? (Mt 5.21-48; 15.3-6; Mc 7.7; Col 2.8; Tt 1.14; 2 Pi 1.16).
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Les prophètes ont-ils toujours parfaitement compris ce qu’ils écrivaient? (Dn 8.15; 12.8; Za 1.7-9; 2.1-6; 4.1-14; 5.5-11; 5.5-11; 6.1-8; 1 Pi 1.10-11).
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Dans 2 Timothée 3.16, quel enseignement pratique avons-nous sur l’inspiration des Écritures?
8. Questions←⤒🔗
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Quelle est la relation entre la révélation spéciale et l’Écriture?
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Quels sont les différents sens de l’expression « révélation spéciale »?
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Pouvons-nous dire que la révélation spéciale et l’Écriture sont identiques?
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Quelles sont les preuves bibliques de l’inspiration de la Bible?
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Qu’entendons-nous par les théories mécanique et dynamique de l’inspiration?
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Décrivez la théorie de l’inspiration organique.
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Que penser de l’idée selon laquelle ce furent les pensées des auteurs qui ont été inspirées, mais pas leurs mots?
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Comment pouvez-vous prouver que l’inspiration s’étend à chaque partie de l’Écriture, jusque dans ses mots?
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Expliquez la différence entre la Réforme et l’Église romaine au sujet de l’autorité, de la nécessité, de la clarté et de la perfection de la Bible.