« Aujourd’hui, tu as fait promettre à l’Éternel qu’il sera ton Dieu, afin que tu marches dans ses voies, que tu observes ses lois, ses commandements et ses ordonnances, et que tu obéisses à sa voix. Et aujourd’hui, l’Éternel t’a fait promettre que tu seras un peuple qui lui appartiendra, comme il te l’a dit, et que tu observeras tous ses commandements » (Dt 26.17-18).

« Vous, au contraire, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1 Pi 2.9).

« … dans la vie comme dans la mort, j’appartiens, corps et âme, non pas à moi-même, mais à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur » (Catéchisme de Heidelberg, réponse 1¹).

Toutes les richesses de la Bible ne peuvent se résumer en un seul mot. Mais s’il en est un qui, dans les Saintes Écritures, mérite d’être considéré comme concept clé, c’est le mot alliance. J’utilise ce terme en référence à l’entière révélation de l’alliance que Dieu, dans son amour, établit et maintient avec ses enfants. Tout au long de l’Écriture, le thème de la fidélité de Dieu que l’on voit à travers son alliance revient comme un thème dominant. Où serions-nous aujourd’hui si Dieu, dans sa grâce, n’avait pas scellé une alliance avec nous, une alliance qui existe désormais par le Christ et que l’on nomme la nouvelle alliance en son sang?

Du début à la fin de la Bible, Dieu se révèle comme le Dieu de l’alliance. C’est au moyen d’une alliance qu’il vient à nous et entre en relation avec nous. C’est à l’intérieur du cadre de cette alliance qu’il traite avec nous. Toutes les bénédictions matérielles et spirituelles qui nous sont accordées le sont en vertu de cette alliance. Cela est vrai dans l’Ancien Testament tout comme dans le Nouveau Testament.

Malheureusement, de nombreuses personnes aujourd’hui ne réalisent pas le caractère central de l’alliance. Et parmi celles qui le réalisent, certaines en sont venues à la remettre en question ou à rejeter sa pertinence. Ce livre a pour but de tracer les grandes lignes de l’histoire de l’alliance, de montrer le caractère et la signification de cette dernière et de s’intéresser aux richesses que Dieu nous donne dans cette alliance par Jésus-Christ.

Un grand nombre de sujets méritent notre attention. Au début, Dieu scella son alliance avec l’humanité. Il la perpétua avec ceux qui le craignaient après que l’homme a chuté dans le péché (Ps 103.17). Il promit le Messie, qui allait pour toujours garantir l’alliance par son sacrifice unique sur la croix. « Je te garderai, et je t’établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations » (És 42.6). Ce Messie naquit d’Israël et accomplit à notre place toutes les demandes de Dieu. En versant son sang à la croix du Golgotha, il confirma l’alliance nouvelle et éternelle. L’Évangile du salut par lui est désormais prêché dans le monde entier et tous ceux qui croient en lui sont greffés à la nouvelle alliance.

Ce livre souligne le fait que l’alliance n’est pas un contrat, mais une relation vivante. Comme nous le lisons dans Deutéronome 26, l’Éternel est notre Dieu et nous sommes son peuple précieux. Nous pouvons dire avec confiance que nous lui appartenons (1 Pi 2). Cela est pour nous un immense réconfort, que nous proclamons dans la confession de l’Église : « j’appartiens […] à Jésus-Christ, mon fidèle Sauveur » (Catéchisme de Heidelberg, réponse 1).

Au fil du temps, alors que la révélation que Dieu donne de lui-même se développe, l’alliance devient plus riche et la relation entre Dieu et ses enfants s’affermit. Cela est particulièrement vrai dans la nouvelle alliance, après que le Christ est ressuscité des morts, est monté aux cieux et a déversé l’Esprit Saint sur l’Église. Nous vivons aujourd’hui dans les derniers jours, où tous les chrétiens peuvent prendre part à l’onction du Christ (1 Jn 2.20; Catéchisme de Heidelberg, réponse 32).

De nos jours, il manque souvent aux gens un sentiment d’appartenance et ils sont à la recherche du sens de la vie. Beaucoup sont à la dérive, ne sachant pas très bien d’où ils viennent ni où ils vont. Il y a énormément de solitude et de peur. Mais ceux qui connaissent l’alliance de Dieu en Christ sont assurés de son amour, lui appartiennent, à lui et à son peuple, et savent qu’ils ont une place et une tâche dans la vie et dans la communion des saints. Cela leur permet d’affronter les défis de la vie.

Ce livre ne soutient pas l’idée selon laquelle tous ceux qui appartiennent au peuple de Dieu sont automatiquement sauvés. Ce serait caricaturer l’Évangile. Au contraire, il souligne et explique la position selon laquelle l’alliance est une relation fonctionnelle. Elle peut être rompue par la désobéissance et la résistance à la repentance. Nous sommes sauvés par la foi, par le moyen de la grâce, et cette foi se doit d’être évidente dans les œuvres.

Toutefois, ce livre n’est pas centré sur l’homme, bien qu’il s’intéresse largement à la responsabilité humaine. Dans l’alliance, nous débutons toujours avec les promesses de Dieu. Tout ce que nous accomplissons l’est à travers le Christ et par le Saint-Esprit. Par conséquent, dans la vie d’un enfant de l’alliance, toute la gloire revient à Dieu. Dans l’alliance, nous célébrons le triomphe de la grâce en Jésus-Christ. L’enseignement allianciel mène au soli Deo gloria de la Réforme.

La Bible nous dit que l’alliance est une question d’amour, le grand amour de Dieu. Il n’est pas obligé d’entrer en relation avec nous. Mais il l’a fait dès le moment de la création. Il a maintenu l’alliance à travers le temps, en donnant son seul et unique Fils, « afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16).

L’Écriture sainte enseigne que l’alliance est faite avec les croyants et leur descendance. Cela est un enseignement biblique constant, qui a de grandes conséquences et qui nous procure un grand réconfort. Nous pouvons nous réjouir de ce que Dieu soit le Dieu des générations qui l’aiment et respectent ses commandements. Nous examinerons ce que cela signifie pour nous dans notre vie quotidienne.

Nous devons également parler de cette alliance aux autres. L’Église possède un mandat missionnaire et doit être active quant à l’appel à proclamer l’Évangile aux autres et à le partager avec eux, pour qu’eux aussi soient greffés par la foi à cette alliance d’amour. Puisse le Seigneur nous accorder d’avoir un même but et d’être unis dans notre marche à la suite du Christ Jésus, afin que d’un seul cœur et d’une seule bouche nous glorifiions le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ (Rm 15.5-6).

Ainsi, dans ce livre, je désire explorer les richesses de la relation que nous avons avec Dieu au sein de l’alliance d’amour. Puisqu’elle constitue le cœur de la prédication de l’Évangile, l’alliance devrait faire l’objet, à notre époque, d’une attention renouvelée et d’une appréciation accrue.

Stoney Creek, juillet 1998.

Note