1 Timothée 6 - Le piège de l'ambition personnelle
1 Timothée 6 - Le piège de l'ambition personnelle
« Voilà ce que tu dois enseigner et recommander. Si quelqu’un enseigne autrement et ne marche pas selon les saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et selon la doctrine conforme à la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des discussions et des disputes de mots. De là naissent l’envie, la discorde, les calomnies, les mauvais soupçons, les contestations interminables d’hommes à l’esprit corrompu, privés de la vérité, et qui considèrent la piété comme une source de gain. Certes, c’est une grande source de gain que la piété, si l’on se contente de ce qu’on a. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, comme aussi nous n’en pouvons rien emporter. Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s’y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments. »
1 Timothée 6.3-10
- Introduction
- Un obstacle à l’édification (v. 3-4a)
- Une cause de disputes (v. 4b-5)
- Un problème d’insatisfaction (v. 6-8)
- Une descente en enfer (v. 9-10)
- Conclusion
1. Introduction⤒🔗
Avant de commencer, un avertissement : toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que providentielle et indépendante de la volonté du prédicateur! Le texte d’aujourd’hui parle de gens qui créent des problèmes dans les Églises. Le jeune pasteur qu’est Timothée est confronté à ce type de personnes dans son Église; Paul lui en a déjà parlé tout au long de sa lettre (1.3-7; 1.19-20; 4.1-3), et maintenant il en parle une dernière fois avant de conclure. Cette fois, Paul dénonce les motivations profondes de ces gens, et cela va être très intéressant pour nous, car cela va nous forcer à notre tour à réfléchir à ce qui motive et qui conduit fondamentalement notre vie, et notamment notre engagement chrétien si nous sommes croyants. Pour Paul, comme nous allons le voir, de mauvaises motivations peuvent tout gâcher. Et particulièrement des motivations égocentriques, c’est-à-dire l’ambition personnelle, au sens péjoratif du terme.
Dans l’Église d’Éphèse où Timothée était pasteur, il y avait des gens qui faisaient preuve d’un grand engagement chrétien et d’une grande piété, apparemment; mais Paul dénonce ces gens-là comme étant motivés avant tout par la recherche de leur intérêt personnel. À travers leur engagement chrétien, ces gens-là, semble-t-il, pensaient pouvoir gagner de l’argent sans doute, du pouvoir probablement, et de la notoriété peut-être. Mais d’après Paul, ce genre d’ambition personnelle est un piège fatal pour l’homme.
Alors, quelles sont vos motivations profondes dans la vie? Quelles sont les forces qui vous dirigent? Qu’est-ce que vous êtes venu chercher, par exemple, en venant aujourd’hui à l’Église? Êtes-vous ici, fondamentalement, par amour-propre ou par amour de Dieu? Je ne crois pas qu’il y ait une autre possibilité. Quoi qu’il en soit, voici la leçon de ce texte : notre vie, surtout si nous nous disons chrétiens, ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel. Et pour nous faire comprendre cette leçon, Paul identifie deux symptômes, propose un remède et livre une leçon générale.
2. Un obstacle à l’édification (v. 3-4a)←⤒🔗
a. L’orgueilleux n’aime pas qu’on lui enseigne des choses←↰⤒🔗
Premièrement, notre vie, surtout si nous nous disons chrétiens, ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel, car la recherche de notre intérêt personnel nous empêche de recevoir la Parole de Dieu. Paul relève donc, au début du passage, un premier symptôme chez ces gens qui sont motivés, fondamentalement, par leur ambition personnelle : ils ne reçoivent pas l’enseignement de la Bible, et en fait ils promeuvent, en paroles et en actes, un autre enseignement. Pourquoi? Parce que c’est l’orgueil qui les habite, au lieu du désir d’apprendre humblement.
« Voilà ce que tu dois enseigner et recommander. Si quelqu’un enseigne autrement et ne marche pas selon les saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et selon la doctrine conforme à la piété, il est enflé d’orgueil, il ne sait rien » (6.3-4).
Par conséquent, ces gens-là ont « la maladie des discussions et des disputes de mots ».
Ce ne sont pas des gens qui se posent des questions sincères et qui cherchent honnêtement à mieux comprendre ce que Timothée leur enseigne en tant que pasteur, mais ce sont des gens qui n’arrêtent pas de chipoter et de couper les cheveux en quatre dans le but de manifester leurs propres capacités intellectuelles. En réalité, « ils ne savent rien », et c’est une stratégie pour ne pas recevoir l’enseignement de la Bible. Paul oppose d’ailleurs cette « maladie des discussions et des disputes de mots » aux « saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ ». Ce type d’ambition personnelle est un virus!
b. Le bébé et la nourriture←↰⤒🔗
La personne qui recherche avant tout son intérêt personnel ne reçoit pas la Parole de Dieu, parce que, bien souvent, cette Parole, bien qu’elle soit « saine » (bonne pour notre santé spirituelle), va à l’encontre de nos désirs égocentriques. Cela me fait penser à la grimace que font les bébés quand on leur met dans la bouche un morceau d’aubergine ou de navet, alors qu’ils espéraient un morceau de gâteau ou de chocolat. Les bébés pensent savoir ce qui est bon pour eux, mais ce qui est vraiment bon pour eux contredit leurs désirs, et bien souvent leur orgueil! Et sur le plan de l’alimentation, vous le savez sans doute, un bébé peut se montrer très, très têtu et difficile!
c. Les doctrines qui contredisent notre orgueil←↰⤒🔗
Il en est de même pour vous et moi. Nous pensons savoir ce qui est bon pour nous, mais en réalité, ce qui est vraiment bon pour nous contredit nos désirs, et bien souvent notre orgueil. Et l’orgueilleux n’aime pas qu’on lui enseigne des choses. Si votre vie est motivée avant tout par la recherche de votre intérêt personnel, vous risquez de vous montrer très, très têtu et difficile vis-à-vis de l’enseignement de la Bible. Parce qu’il y a dans la Bible bien des doctrines qui sont bonnes pour nous, mais qui contredisent notre orgueil.
Par exemple, la doctrine du péché : tout homme est déjà pécheur avant même sa naissance, et nous sommes coupables aux yeux de Dieu, et il n’y a rien que nous puissions faire par nos propres forces pour nous racheter à ses yeux. Ou encore la doctrine de la prédestination : Dieu a déterminé d’avance qui d’entre les hommes serait sauvé, et il l’a décidé selon sa volonté souveraine qui est bonne, parfaite et, en l’occurrence, secrète. Ou encore la doctrine de l’autorité objective de la Bible : l’Écriture sainte est la règle infaillible et objective de notre vie, que ce soit en matière de doctrine ou de mœurs, même si, dans certains domaines, cela ne nous plaît pas!
Alors, question : est-ce que vous recevez de bon cœur l’enseignement de la Bible? Vous posez-vous des questions par souci sincère de compréhension et de fidélité à la Parole de Dieu, ou bien est-ce une stratégie destinée à détourner cette Parole de votre vie, car elle contredit vos désirs et votre orgueil? Vous voyez que ce texte nous invite à examiner nos motivations profondes. Notre vie, surtout si nous nous disons chrétiens, ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel, car, premièrement donc, la recherche de notre intérêt personnel nous empêche de recevoir la Parole de Dieu. C’est un obstacle à notre propre édification.
3. Une cause de disputes (v. 4b-5)←⤒🔗
a. L’orgueil entraîne la jalousie, la jalousie les disputes←↰⤒🔗
Mais deuxièmement, la recherche de notre intérêt personnel provoque la discorde dans l’Église. Paul identifie donc un deuxième symptôme chez ces gens qui sont motivés, fondamentalement, par leur ambition personnelle : ces gens-là causent des disputes dans l’Église.
« De là naissent l’envie, la discorde, les calomnies, les mauvais soupçons, les contestations interminables d’hommes à l’esprit corrompu, privés de la vérité, et qui considèrent la piété comme une source de gain » (6.4-5).
Notez bien l’analyse de Paul : parce que ces gens-là ont des motivations égocentriques, par conséquent ils sont jaloux (« de là naissent l’envie… »), et cette jalousie entraîne à son tour la discorde (les dissensions), les accusations mensongères, les mauvais soupçons (la paranoïa), et des contestations interminables (parce que ces gens ressentent le besoin de se justifier en permanence). Ces gens-là ont « l’esprit corrompu » (littéralement : abîmé ou hors service), et ils sont complètement à côté de la plaque en matière de doctrine et de vie chrétienne (« privés de la vérité »). Quelle est la raison derrière tout cela? Ils « considèrent la piété comme une source de gain ». Ils recherchent, fondamentalement, leur intérêt personnel.
b. Les musiciens dans l’orchestre←↰⤒🔗
Généralement, quand des gens travaillent en groupe et que chacun recherche son intérêt personnel, ça ne marche pas très bien. Imaginez une équipe de foot ou de rugby où chacun recherche son intérêt personnel. Imaginez un orchestre symphonique, où chacun recherche son intérêt personnel. Imaginez le désordre : les troisièmes violons sont jaloux des premiers violons qui ont la vedette, alors ils décident de jouer plus fort pour se faire entendre. Ou bien le trompettiste est jaloux du bassoniste, parce que celui-ci joue plus souvent, et décide d’ajouter des mesures à sa partie pour lui faire concurrence. Ou encore, imaginez le joueur de triangle paranoïaque : il est persuadé que le reste de l’orchestre se moque de lui derrière son dos, parce qu’il est nouveau et que son instrument est tout petit, et il pense que le chef d’orchestre fait exprès de programmer des morceaux où il ne joue pas, juste pour l’humilier.
c. Les effets de la concurrence←↰⤒🔗
Quand des gens travaillent en groupe et que chacun recherche son intérêt personnel, ça ne marche pas très bien. L’orgueil entraîne la jalousie, et la jalousie les disputes. C’est vrai dans l’Église aussi. Les gens qui sont motivés fondamentalement par leur ambition personnelle provoquent d’habitude d’énormes problèmes dans les Églises. Comme le dit un des commentateurs que j’ai consultés sur ce passage : « Ces gens-là, non seulement ils coupent les cheveux en quatre, mais ils le font avec une tronçonneuse! » (P. Ryken). Ces gens-là, qui recherchent fondamentalement leur propre intérêt (peut-être l’argent, ou le pouvoir, ou la notoriété), vont inévitablement le faire aux dépens des gens qui ont, à leurs yeux, plus d’argent, plus de pouvoir ou plus de notoriété qu’eux. C’est de la concurrence. Dans l’Église, il ne devrait jamais y avoir ce genre de motivation. Certains manuscrits ajoutent d’ailleurs cette recommandation de Paul, à la fin du verset 5 : « Timothée, éloigne-toi de ce type de personnes. »
Alors, question : qu’est-ce que cela vous fait de constater qu’apparemment, il y a dans l’Église des gens qui ont plus d’argent que vous, ou plus de pouvoir, ou plus de notoriété? Est-ce que ça vous rend jaloux et envieux? Surtout que ce sont des gens avec qui vous n’êtes pas d’accord sur tout; peut-être même qu’ils sont d’une autre génération ou d’une autre culture, et que vous ne vous entendez pas très bien avec eux. Est-ce que ça vous agace? Avez-vous envie de leur faire concurrence? Est-ce que ça vous pousse à vouloir vous affirmer, comme par rivalité? Vous avez compris que le texte est encore en train de nous inviter à examiner nos motivations profondes. Notre vie, surtout si nous nous disons chrétiens, ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel, car, deuxièmement donc, la recherche de notre intérêt personnel provoque la discorde dans l’Église. C’est une cause de disputes.
4. Un problème d’insatisfaction (v. 6-8)←⤒🔗
a. Le remède : le contentement de la foi←↰⤒🔗
Mais troisièmement, la recherche de notre intérêt personnel entre en contradiction avec le contentement de la foi. Paul a identifié deux symptômes chez ces gens qui sont motivés, fondamentalement, par leur ambition personnelle : d’abord, ils ne reçoivent pas la Parole de Dieu, ensuite, ils provoquent la discorde dans l’Église. Maintenant, Paul nous propose un remède. Et ce remède consiste à reconnaître qu’en tant que chrétien, nous avons déjà tout ce dont nous avons besoin.
« Certes, c’est une grande source de gain que la piété, si l’on se contente de ce qu’on a. Car nous n’avons rien apporté dans le monde, comme aussi nous n’en pouvons rien emporter. Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira » (6.6-8).
La foi chrétienne (la piété) est déjà une grande source de gain, et ce qu’on y gagne, ce n’est pas de l’argent, du pouvoir ou de la notoriété (qu’on n’emportera pas avec nous au paradis!), mais c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup mieux que tout cela. Les gens qui sont motivés fondamentalement par leur ambition personnelle, qui recherchent avant tout leur intérêt personnel dans la vie, et même dans leur engagement chrétien, sont des gens qui souffrent d’insatisfaction. Ils n’ont pas compris quelle était la véritable richesse du croyant.
b. L’orphelin et son héritage←↰⤒🔗
Imaginez que vous soyez un orphelin et que vous viviez dans un vieil orphelinat tout sale, sombre et vétuste dans une contrée reculée d’un pays d’Europe de l’Est. Dans cet orphelinat, c’est chacun pour sa peau. Il faut se battre pour sa nourriture, se battre pour un morceau de savon, et même se battre pour aller dehors prendre l’air, puisqu’il y a trop de pensionnaires et pas assez de surveillants pour que tout le monde puisse sortir en même temps. C’est une situation misérable, et vous avez appris, avec les années, à ne réfléchir et à n’agir qu’en fonction de votre intérêt personnel. Vous êtes devenu quelqu’un de jaloux, de soupçonneux et de calculateur.
Un jour, vous recevez une lettre à votre nom. C’est un richissime et bienveillant seigneur qui vous propose de vous adopter et de faire de vous l’héritier de toute sa fortune. Au départ, vous n’y croyez pas, mais comme vous n’avez rien à y perdre, vous acceptez. Quelques jours plus tard, vous recevez une deuxième lettre, toujours à votre nom, et toujours de la part du richissime et bienveillant seigneur. Il vous appelle son enfant, il vous dit toute son affection, il vous annonce qu’il viendra vous chercher à la fin du mois, et il a joint à sa lettre un acte notarié vous désignant non seulement comme son enfant, mais aussi comme l’héritier de tout son royaume. Comme c’est étrange : à partir de ce jour, et en attendant que votre bienfaiteur vous prenne avec lui, vous n’êtes plus la même personne. Finis la jalousie, les mauvais soupçons, les calculs malhonnêtes. Que vous mangiez à votre faim ou non, que vous vous laviez avec du savon ou non, que vous sortiez prendre l’air tous les jours ou non, vous êtes malgré tout profondément satisfait. Vos motivations les plus profondes ont changé, et pour la première fois de votre vie, vous faites l’expérience du contentement.
c. La richesse du croyant←↰⤒🔗
C’est à cela que ressemble le contentement de la foi. Les gens qui souffrent d’insatisfaction et qui, par conséquent, recherchent avant tout leur intérêt personnel dans la vie sont des gens qui n’ont pas compris quelle était la véritable richesse du croyant. Pourtant, la Bible est explicite à ce sujet. Dieu a pourvu au besoin le plus profond des hommes : le besoin d’être pardonnés de nos péchés et réconciliés avec notre Créateur. C’est pour cette raison que Jésus-Christ est venu, qu’il est mort et qu’il est ressuscité. C’est pour libérer du mal et de la mort tous ceux qui croient en lui! Et non seulement Dieu a-t-il pourvu à notre besoin le plus profond, mais d’après la Bible, Dieu réserve aux croyants un héritage inimaginable. « Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Ép 1.3). « Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce? » (Rm 8.32).
« Quant à nous, la piété par elle-même nous est un assez grand gain, parce que par elle nous obtenons ce bien : non seulement d’être héritiers du monde, mais aussi de posséder Christ et de jouir de toutes ses richesses » (Calvin).
Alors, question : Quelle réponse avez-vous donnée à la lettre du Seigneur bienveillant? Dieu vous propose de vous adopter et de faire de vous l’héritier de toute sa fortune. Dans cette lettre qu’il nous a adressée (la Bible), Dieu appelle les croyants ses enfants, il nous dit toute l’affection qu’il nous porte, il nous annonce qu’il nous prendra avec lui un jour, et il désigne ceux qui ont confié leur vie à Jésus comme étant les héritiers du monde. Le remède à l’ambition personnelle, c’est le contentement de la foi. Mais il reste encore un point, et c’est un avertissement que Paul veut nous adresser.
5. Une descente en enfer (v. 9-10)←⤒🔗
a. S’égarer loin de la foi←↰⤒🔗
Notre vie, surtout si nous nous disons chrétiens, ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel, car, quatrièmement, la recherche de notre intérêt personnel conduit, en fin de compte, à la ruine et aux tourments. Paul a identifié deux symptômes, il nous a proposé un remède, et maintenant il nous livre une leçon générale.
« Mais ceux qui veulent s’enrichir tombent dans la tentation, dans le piège et dans une foule de désirs insensés et pernicieux, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car l’amour de l’argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s’y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments » (6.9-10).
Cette leçon concerne ceux dont la motivation fondamentale dans la vie est de s’enrichir (gagner beaucoup d’argent). Il dit que c’est un sérieux problème (« L’amour de l’argent est la racine de tous les maux », ce qui n’est pas une affirmation dogmatique, mais une façon de parler, comme si je disais : « Si je laisse Étienne essuyer la vaisselle, ce serait la porte ouverte à toutes les catastrophes »). Mais les principes que Paul soulève ici s’appliquent de manière plus large à tous ceux qui, fondamentalement, recherchent avant tout leur propre intérêt. Ce que Paul veut nous faire comprendre ici, c’est qu’en réalité nous ne savons pas ce qui est vraiment bon pour nous. Nous pensons savoir ce qui est dans notre intérêt (en l’occurrence, l’argent), mais en fait, nos désirs naturels sont un piège. Nous pensons qu’en suivant nos désirs nous pourrons les satisfaire, alors qu’en fait nous les nourrissons. Et nos désirs grandissent et se multiplient et finissent par nous asservir et nous tourmenter. Nous pensons savoir ce qui est bon pour nous, mais en réalité, c’est le chemin de la ruine et de la perdition.
b. L’alimentation du bébé←↰⤒🔗
Tout à l’heure, nous parlions de l’alimentation des bébés. Un bébé pense savoir ce qui est bon pour lui : gâteau, chocolat, bonbons, sirop, etc. Mais imaginons un instant qu’on laisse ce bébé suivre ses désirs. Est-ce qu’il vivrait longtemps? Pas sûr!
c. Telle voie paraît droite à un homme←↰⤒🔗
Oscar Wilde a dit, un jour, cette phrase fameuse : « La meilleure façon de résister à la tentation, c’est d’y céder. » C’est archifaux. Pourquoi? Parce que, quand nous cédons à la tentation, nous nourrissons la tentation. Quand nous suivons nos désirs, nous nourrissons nos désirs, et nous finissons par être esclaves de nos désirs. Voyez-vous le piège dont parle Paul? L’ambition personnelle comme motivation fondamentale pour la vie et pour l’engagement chrétien, c’est un chemin sans issue, c’est un chemin qui mène loin de la foi, qui mène aux tourments que nous infligent nos propres désirs, et qui mène en fin de compte à la perdition. « Telle voie paraît droite devant un homme, mais à la fin, c’est la voie de la mort » (Pr 14.12).
Voilà l’avertissement plus général que Paul voulait nous livrer à la fin de ce passage, concernant les gens qui sont motivés fondamentalement par leur ambition personnelle : notre vie ne doit pas être motivée avant tout par la recherche de notre intérêt personnel, car la recherche de notre intérêt personnel conduit, en fin de compte, à la ruine et aux tourments.
6. Conclusion←⤒🔗
Paul a donc voulu parler une fois de plus des gens qui créent des problèmes dans l’Église. Ce sont des gens dont l’engagement chrétien a l’air sérieux et dont la piété est impressionnante, mais Paul a dénoncé leurs motivations profondes, qui sont égocentriques. Ils recherchent avant tout leur propre intérêt, et c’est, pour ces gens-là, un obstacle à leur édification, une cause de disputes, un problème d’insatisfaction et une descente en enfer! Alors, quelles sont vos motivations profondes dans la vie? Quelles sont les forces qui vous dirigent? Est-ce l’amour-propre qui conduit votre vie, ou l’amour de Dieu et d’autrui?
« Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres » (Ph 2.3-4).