Que doit croire un chrétien?
Que doit croire un chrétien?
Que doit croire un chrétien?
Tout ce qui est promis dans l’Évangile1 et que les articles de la Foi universelle et indubitable des chrétiens expriment en abrégé dans le Symbole apostolique.
1. Mt 28.20; Jn 20.30-31; 2 Tm 3.15.
Que dit ce Symbole?
Je crois en Dieu le Père tout-puissant, Créateur du ciel et de la terre.
Je crois en Jésus-Christ, son Fils unique, notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la vierge Marie, il a souffert sous Ponce-Pilate, il a été crucifié, il est mort, il a été enseveli, il est descendu aux enfers; le troisième jour il est ressuscité des morts, il est monté au ciel, il siège à la droite de Dieu le Père tout-puissant; il viendra de là pour juger les vivants et les morts.
Je crois en l’Esprit Saint. Je crois la sainte Église universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle.
Catéchisme de Heidelberg, Q&R 22 et 23
- Croire le maximum : Tout ce qui est promis dans l’Évangile
- Croire l’essentiel : Tel que résumé dans le Symbole des apôtres
La foi est nécessaire, car c’est seulement par la foi que nous sommes unis à Jésus-Christ et que nous recevons ses bienfaits. Une foi véritable consiste en une connaissance certaine de la Parole de Dieu et en une confiance du cœur que les promesses de Dieu en Jésus-Christ sont également « pour moi ». Quel est donc le contenu de la vraie foi? « Que doit croire un chrétien? » (Q&R 22). Devons-nous croire beaucoup de choses ou peu de choses? Y a-t-il un minimum de choses à croire dont nous pourrions nous satisfaire? Y a-t-il un maximum à atteindre?
1. Croire le maximum : Tout ce qui est promis dans l’Évangile⤒🔗
Il n’y a pas de minimum qui devrait être imposé à notre foi. Nous sommes tenus de croire tout ce que la Parole de Dieu nous dit, « tout ce qui est promis dans l’Évangile » (Q&R 22). Jésus a commandé à ses apôtres : « Enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28.20). Les apôtres avaient la responsabilité d’enseigner tout ce que le Seigneur Jésus leur avait lui-même enseigné.
« Sans rien dissimuler, je vous annonçais et vous enseignais publiquement et dans les maisons, tout ce qui vous était utile. […] Sans rien dissimuler, je vous ai annoncé tout le dessein de Dieu » (Ac 20.20.27).
Les croyants, pour leur part, ont la responsabilité de garder tout ce que les apôtres ont enseigné et mis par écrit sous l’inspiration du Saint-Esprit.
Nous ne pouvons pas réduire le contenu de notre foi à seulement quelques affirmations. Nous ne pouvons pas non plus ajouter à la Bible, comme certains le font, en ajoutant à leurs croyances des doctrines non bibliques. Nous devons croire à la totalité des promesses de l’alliance de Dieu, sans rien retrancher et sans rien ajouter non plus. Cela est vrai pour tout croyant.
« Je l’atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre : Si quelqu’un y ajoute, Dieu ajoutera à son sort les plaies décrites dans ce livre. Et si quelqu’un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l’arbre de la vie et de la ville sainte, décrits dans ce livre » (Ap 22.18).
Il est à noter que nous ne sommes pas tenus de croire seulement aux promesses de Dieu, mais à tout ce que la Bible affirme. La Bible dit vrai dans tout ce qu’elle affirme.
« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute œuvre bonne » (2 Tm 3.16-17).
Il ne nous est pas permis de laisser tomber une partie de la Parole de Dieu, encore moins de critiquer la Bible. Le Seigneur nous demande de croire tout ce qu’il nous dit, tout l’Évangile avec toutes ses riches promesses et ses justes commandements, ainsi que tout l’enseignement des prophètes et des apôtres.
Les doctrines de la Bible ne sont pas seulement pour quelques spécialistes, théologiens, pasteurs et anciens. Toute la Bible est pour tous les croyants. Dans l’Ancien Testament, les écrits inspirés portaient le nom de « livre de l’alliance » (Ex 24.7; 2 R 23.2,21). Ce livre n’était pas destiné seulement aux dirigeants, mais à l’ensemble du peuple de l’alliance, en vue de régir cette relation d’alliance entre Dieu et son peuple. C’est la raison pour laquelle Moïse et les autres prophètes devaient transmettre à l’ensemble du peuple de l’alliance, hommes et femmes, grands et petits, toutes les paroles que Dieu leur communiquait.
Évidemment, nous savons très bien que nous ne connaissons pas toute la Parole de Dieu. Même après vingt ou trente ans de lecture assidue, d’études bibliques régulières, de prédications hebdomadaires, nous découvrons toujours de nouvelles choses que nous ne connaissions pas ou dont nous ignorions le sens. Il y a toujours place pour la croissance. Nous avons d’ailleurs la responsabilité de grandir dans notre foi, aussi bien dans la connaissance de la Parole que dans la confiance du cœur.
« Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous points de vue; portez des fruits en toute sorte d’œuvres bonnes et croissez dans la connaissance de Dieu » (Col 1.10).
Si une nouvelle personne vient à l’Église, nous nous faisons un devoir et un plaisir de lui donner un exemplaire de la Bible, mais nous ne pouvons pas la laisser toute seule avec une Bible entre les mains en lui disant : « Tenez, voilà tout ce que vous devez croire. » Bien sûr, nous devrions toujours avoir des exemplaires de la Bible disponibles pour des visiteurs qui n’en possèdent pas. Nous devrions également nous assurer que tous nos enfants possèdent leur propre Bible. Cependant, notre responsabilité ne s’arrête pas là, car le Seigneur a confié la proclamation et l’enseignement de l’Évangile à son Église.
Depuis des siècles, l’Église travaille à mieux connaître la Parole de Dieu, à la proclamer, à l’enseigner, à la transmettre aux autres. Nous profitons de la richesse d’une expérience collective de 2000 ans. Voilà pourquoi nous affirmons ceci dans notre Catéchisme :
« Que doit croire un chrétien? Tout ce qui est promis dans l’Évangile et que les articles de la foi universelle et indubitable des chrétiens expriment en abrégé dans le Symbole apostolique » (Q&R 22).
En d’autres mots : « Pour être sauvés, vous devez croire tout ce qui est promis dans l’Évangile, et voici un résumé de cet Évangile. »
2. Croire l’essentiel : Tel que résumé dans le Symbole des apôtres←⤒🔗
Nous ne pouvons pas réduire le contenu de la foi, mais nous pouvons le résumer. C’est très utile pour nous-mêmes, pour nos enfants et pour ceux à qui nous faisons découvrir le merveilleux message de la Bible! Nous trouvons d’ailleurs de tels résumés dans la Bible elle-même. Pensons par exemple au résumé que Paul a donné aux chrétiens de Corinthe :
« Je vous rappelle, frères, l’Évangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, dans lequel vous demeurez fermes, et par lequel aussi vous êtes sauvés, si vous le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain. […] Christ est mort pour nos péchés, selon les Écritures; il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures, et il a été vu par Céphas, puis par les douze… » (1 Co 15.1-5).
C’est le rôle d’une confession de foi de présenter un résumé de l’Évangile et de l’enseignement biblique. La vérité que Dieu nous révèle est cohérente, elle se tient, elle s’exprime dans des phrases articulées; elle s’enseigne et se transmet. C’est pourquoi le message de l’Évangile peut être condensé dans une confession de foi.
Chacun d’entre nous doit croire de façon personnelle en Jésus afin que chacun en reçoive individuellement ses bienfaits. Cependant, la foi n’est pas pour autant une affaire privée, qui pourrait être vécue de manière isolée des autres croyants. Nous sommes en communion avec l’Église de tout lieu et de toute époque, ce qui devrait fortifier et enrichir notre foi personnelle, et non l’appauvrir.
Les pères de l’Église des premiers siècles et les réformateurs du 16e siècle ont jugé utile de condenser le message de l’Évangile dans des symboles et des confessions de foi, qui constituent encore aujourd’hui des outils pédagogiques précieux pour nous et nos enfants. Ces symboles et ces confessions ne pourront que nous aider à grandir dans notre foi personnelle et dans notre appel à guider nos enfants dans la foi. Ces documents anciens sont un témoignage de la fidélité de Dieu à son alliance, qui s’étend de génération en génération. Ils peuvent également nous aider à communiquer l’Évangile à notre prochain et à transmettre ce précieux héritage aux générations suivantes.
Le résumé qui nous est ici proposé est celui que nous trouvons dans le Symbole des apôtres. À noter que rien ne prouve que ce Symbole ait été écrit par les apôtres, c’est simplement à titre honorifique que cet ancien document porte ce nom, car c’est un fidèle condensé de leur enseignement. C’est sans doute le résumé le plus concis que nous connaissions de l’Évangile. Les questions 24 à 58 du Catéchisme de Heidelberg traitent en détail de chacun des articles du Symbole, afin de mieux approfondir les différents bienfaits de notre salut en Jésus-Christ.
Les affirmations du Symbole des apôtres sont appelées « les articles de la foi universelle » ou « catholique ». Notre foi est catholique! Qu’est-ce que cela signifie? Certains prétendent qu’il faudrait comprendre l’expression « foi catholique » ou « foi universelle » dans un sens quantitatif, c’est-à-dire dans le sens où ce serait la foi crue par le plus grand nombre de gens de diverses régions et de diverses époques. Nous pensons plutôt qu’il faut comprendre cette expression dans son sens qualitatif, c’est-à-dire que c’est la foi qui accepte toute la vérité révélée dans les Écritures et que cette vérité, la Bonne Nouvelle du salut, est valable pour tous les gens de toutes les nations de toutes les époques. C’est par cette vérité que le Christ rassemble son Église de toutes nations à toutes les époques et dans tous lieux, depuis le commencement du monde et jusqu’à la fin.
Pour être véritablement « catholique » et pour manifester cette caractéristique de l’Église, il ne s’agit pas de suivre une tradition (le plus long fil historique) ni de trouver un consensus parmi les chrétiens (le plus petit dénominateur commun). Il s’agit d’accepter toute la vérité de la Parole, de l’enseigner fidèlement et de rejeter les erreurs qui la contredisent. Nous ne pouvons pas séparer la catholicité de l’apostolicité, car l’Église est fondée sur l’enseignement des apôtres.
Les chrétiens réunis à Jérusalem « persévéraient dans l’enseignement des apôtres » (Ac 2.42). Les chrétiens de Bérée, pour leur part, « reçurent la Parole avec beaucoup d’empressement et ils examinaient chaque jour les Écritures pour voir si ce qu’on leur disait était exact » (Ac 17.11). C’est le modèle que l’Église d’aujourd’hui est encore appelée à suivre : vivre et grandir à la lumière de l’enseignement des apôtres et des prophètes qui nous a été confié en dépôt dans toute la Bible. C’est pourquoi Paul peut dire : « Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle » (Ép 2.20).
D’autre part, le fait que nous soyons en communion avec l’Église et les chrétiens du passé nous permet de profiter de leur précieux héritage. Il est vrai que le Symbole des apôtres est accepté par une majorité de ceux qui se déclarent chrétiens, mais ce n’est pas cela qui établit sa valeur « catholique », c’est plutôt le fait qu’il soit fidèle aux Écritures et à l’enseignement des apôtres.
Notre Catéchisme fut écrit à l’époque de la Réforme, au 16e siècle, dans le but d’instruire les chrétiens dans la foi et de donner un précieux outil pédagogique aux pasteurs pour enseigner les nouveaux convertis et les jeunes de l’Église, de même que pour affermir toute l’Église dans la foi. La Réforme n’a pas cherché à établir une nouvelle Église. Elle est retournée aux Écritures. Elle a proclamé l’Évangile tel que les apôtres nous l’ont transmis, auquel il est nécessaire de croire et qu’il faut garder pour être sauvé.
La Réforme n’est pas une invention nouvellement créée, elle s’enracine dans l’Église du passé que Dieu rassemble depuis le commencement du monde. Les réformateurs se sont servis de l’ancien Symbole des apôtres à l’intérieur même de nouvelles confessions de foi qui, même si elles ne sont pas acceptées universellement, sont tout aussi catholiques ou universelles que ce Symbole. Nos confessions de foi se veulent un résumé de la foi chrétienne universelle que tout chrétien devrait confesser!
Un résumé n’implique pas que nous devions nous limiter à croire seulement ce résumé. En tant que membres de l’Église, nous ne sommes pas appelés à nous restreindre au Symbole des apôtres ou à des confessions plus élaborées. Les réformés ont écrit et adopté des confessions qui expliquent de manière plus détaillée le sens du Symbole des apôtres à la lumière des Écritures. Ces confessions de foi ont été écrites pour tous, pas seulement pour l’usage des théologiens, des pasteurs et des anciens. Même si elles approfondissent davantage l’enseignement des Écritures, elles sont loin d’en épuiser ses richesses admirables. La Bible est immensément vaste, elle est remplie de merveilles à découvrir et à étudier durant une vie entière. Tous les croyants sont tenus de croire à toute la Parole de Dieu. Le livre de l’alliance est pour le peuple de l’alliance!
Nos confessions de foi sont un résumé de la Parole de Dieu et constituent une réponse officielle de l’Église. Ces confessions, bien qu’incomplètes et perfectibles, expriment fidèlement la foi que nous confessons en commun. Elles appartiennent à toute l’Église. Si l’Église demande aux anciens et aux pasteurs d’y souscrire, ce n’est pas parce que ces hommes détiennent une foi plus sophistiquée que les autres croyants, mais parce qu’ils sont appelés à enseigner et à défendre la foi commune à toute l’Église.
Que devons-nous croire aujourd’hui? Rien de plus et rien de moins que la Parole de Dieu. Que la foi soit résumée dans quelques brefs articles ou dans une confession de foi plus détaillée, il s’agit de la même foi « transmise aux saints une fois pour toute » (Jude 1.3). Nous l’appelons à bon droit une « foi indubitable », c’est-à-dire une foi dont l’Église ne peut douter. Il est sain de se poser des questions et de chercher à y trouver réponse. Il nous arrive également de vivre des luttes et d’avoir besoin de démêler dans notre esprit et dans notre cœur des choses que la Bible nous révèle, mais la foi et le doute ne peuvent pas faire bon ménage ensemble. Les vrais croyants ne sont pas des gens qui doutent et qui se moquent des vérités révélées.
Le cœur de cette foi se trouve en Jésus-Christ. Nous avons en lui le pardon des péchés et la vie éternelle par pure grâce, au moyen de la foi. La foi au Christ, notre Sauveur parfait, commence à transformer nos vies dès aujourd’hui et nous amène à servir Dieu avec joie et reconnaissance. Cette foi est nécessaire pour être sauvé. Avons-nous cette foi? Croyons-nous de tout cœur en Jésus Sauveur et Seigneur? Vivons-nous et grandissons-nous dans cette foi? Si nous avons cette foi, les fruits paraîtront visiblement dans nos vies par l’amour, les bonnes œuvres et le service fidèle et reconnaissant envers Dieu et envers nos frères et sœurs.