Luc 2 - La prophétie de Siméon
Luc 2 - La prophétie de Siméon
« Quand le huitième jour fut accompli, il fut circoncis et fut appelé Jésus, du nom indiqué par l’ange avant sa conception. Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, on l’amena à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, — suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur : Tout mâle premier-né sera consacré au Seigneur. — Et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes pigeons, comme c’est prescrit dans la loi du Seigneur. Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme du nom de Siméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint-Esprit qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l’Esprit. Et, comme les parents apportaient le petit enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d’après la loi, il le reçut dans ses bras, bénit Dieu et dit : Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple, Israël. Son père et sa mère étaient dans l’admiration de ce qu’on disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, sa mère : Voici : cet enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction, et toi-même, une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées. »
Luc 2.21-35
Chers frères et sœurs,
La prophétie de Siméon nous annonce une bonne nouvelle : « Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple, Israël. » L’enfant qui vient de naître est promis à un bel avenir. Un ange avait annoncé aux bergers « la bonne nouvelle d’une grande joie qui sera pour tout le peuple » (Lc 2.10). Des anges ont chanté : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée! » (Lc 2.14). Et pourtant… Où est la paix? Où est la joie et la lumière? Comment le peuple d’Israël a-t-il reçu son Sauveur? Dans la joie? Au contraire, plusieurs l’ont combattu. L’apôtre Jean nous dit : « Elle [la Parole = Jésus] est venue chez les siens, mais les siens ne l’ont pas reçue » (Jn 1.11). « La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres » (Jn 3.19).
La venue du Messie a provoqué la controverse en Israël. Confronté à Jésus-Christ, il fallait choisir : pour lui ou contre lui, se réjouir de la grâce de Dieu ou la rejeter.
Ce qui était vrai pour Israël est vrai encore aujourd’hui. Jésus-Christ nous oblige à prendre position : pour lui ou contre lui. Il n’y a pas de troisième voie. Le monde est divisé en deux camps : ceux qui appartiennent au Royaume de lumière — les disciples de Jésus-Christ — et ceux qui appartiennent au royaume des ténèbres. Jésus-Christ apporte la paix. Il provoque aussi la guerre. C’est ce que nous lisons dans notre texte d’aujourd’hui. Le prophète Siméon était chargé d’en faire l’annonce. Il a été choisi par Dieu pour annoncer :
1. Une parole prophétique⤒🔗
Joseph et Marie se rendent au Temple. Ils présentent leur premier-né, comme la loi le demande. C’est la première fois que le Fils de Dieu entre dans le Temple de Dieu. Un événement important! Joseph et Marie se souviennent des belles paroles de l’ange : « Cet enfant est le Messie d’Israël, le Sauveur du monde. » Quel bonheur! Et maintenant, cet enfant est amené à Jérusalem, au Temple, au cœur même d’Israël! Que se passe-t-il? Aucun accueil officiel. Les prêtres font leur travail routinier. Ils ne remarquent rien de particulier. Après tout, le sacrifice offert par les parents n’est pas bien important : deux pigeons — le sacrifice prévu pour les parents pauvres. Deux pigeons offerts pour la purification du péché. Mais Jésus est pur, sans péché; alors, pourquoi un sacrifice pour le péché? Parce qu’il s’identifie à notre péché dès son enfance. Le Fils de Dieu, l’Agneau sans défaut, est entré dans son Temple, et les prêtres, eux, ne voient rien. Plus tard, ils le remarqueront, quand Jésus viendra renverser les tables, quand il leur dira : « Hypocrites! » Ils le remarqueront, c’est certain! Ils s’entendront même avec les Romains pour le faire mourir. Il sera comme un agneau que l’on mène à l’abattoir.
Mais cette fois-ci, rien! Rien, sauf un homme : Siméon. Un homme juste et droit qui attendait la consolation d’Israël. Siméon n’a aucune fonction au Temple, mais Dieu l’a choisi pour une mission spéciale. Il est prophète du Très-Haut. Il a été choisi pour être le porte-parole de Dieu pour un temps très court en ce moment précis de l’histoire du salut. Il a été envoyé au Temple pour expliquer qui est cet enfant. Le Saint-Esprit est sur lui. Il attend depuis longtemps et, enfin, il voit. Il prend l’enfant dans ses bras et dit :
« Maintenant, Maître, tu laisses ton serviteur s’en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, que tu as préparé devant tous les peuples. Lumière pour éclairer les nations et gloire de ton peuple, Israël » (Lc 2.29-32).
Un message réjouissant! Cet enfant est promis à un bel avenir. Joseph et Marie ont à nouveau l’occasion de s’émerveiller.
Mais Siméon a d’autres choses à leur à dire. Dieu n’envoie pas ce prophète pour qu’il répète simplement la même chose que les autres. Siméon révèle du nouveau. Malheureusement, c’est une parole pénible. L’avenir n’est pas rose, ni pour l’enfant ni pour les parents. Être les parents du Roi, quelle joie, quel privilège! Seulement, les honneurs, n’y comptez pas! La vie facile, oubliez ça! Siméon voit venir des nuages sombres, très sombres. C’est pour cela qu’il bénit Joseph et Marie. Il leur annonce la protection divine. Dieu leur viendra en aide. Ils en auront besoin. Ils devront faire confiance à sa Parole.
2. Une parole concernant l’enfant←⤒🔗
Siméon parle surtout à Marie. Pourquoi? Peut-être parce que Joseph mourra avant le début de la vie publique de Jésus. Siméon dit deux choses à Marie : d’abord une parole qui concerne l’enfant, puis une autre qui concerne Marie. Il dit au sujet de l’enfant : « Cet enfant est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël » (Lc 2.34). Le Christ est la lumière des nations et la gloire d’Israël. Voilà une belle prophétie. Seulement, comment s’accomplira-t-elle? À cause de lui, plusieurs tomberont. Et à cause de lui, plusieurs seront relevés.
Il amène la paix. Pourtant, plusieurs lui feront la guerre. Ils refuseront de croire en lui — à commencer par Israël, le peuple du Seigneur! Dieu met cet enfant dans le monde comme une grosse roche au milieu du chemin. Ceux qui préfèrent l’ignorer s’y heurtent. Ceux qui marchent avec orgueil sont aveugles. Ils marchent la tête haute, ils s’estiment corrects, nul besoin de guide, et, vlan!, ils se frappent contre la roche et tombent. Jésus-Christ cause la chute de plusieurs! C’est prévu dans son programme.
En même temps, il est le rocher du salut. Ceux qui se traînent dans la boue, mais qui mettent leur confiance dans ce rocher, trouvent du solide. Ils s’agrippent fortement. Ils se tiennent à deux mains sur le rocher. C’est leur seul salut. Et le Seigneur les relève; il ne les laisse pas continuer à se traîner dans la boue. Il relève également ceux qui sont déjà tombés, mais qui se repentent — comme Pierre lorsqu’il a renié son Maître. Il les relève pour toujours : droits, la tête haute, avec une belle couronne. Au dernier jour, il les ressuscitera avec lui. Jésus-Christ est venu dans le monde pour la chute et le relèvement de beaucoup. Le relèvement de beaucoup, c’est aussi dans son programme.
Il est encore le même aujourd’hui, toujours le même : lumière pour les nations et gloire d’Israël. Les paroles de Siméon sont encore vraies pour nous et pour notre époque. La question n’a pas changé : Comment les gens reçoivent-ils Jésus-Christ? Comment est-il accueilli? C’est la question. Seules deux réponses sont possibles : la confiance ou le rejet — la joie ou l’opposition.
Jésus est la lumière. Pourtant, plusieurs détestent la lumière et se tournent contre elle. Écoutez les paroles de Siméon : Il sera « un signe qui provoquera la contradiction » (Lc 2.34). Siméon voit loin devant lui : plusieurs détesteront le Seigneur et s’opposeront à lui. Ils diront : « Nous ne voulons pas d’un tel Sauveur. Nous ne voulons pas qu’il soit notre Roi. À mort! Crucifie-le! Nous refusons la paix qu’il apporte. » « Les hommes ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jn 3.19).
« Paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée » (Lc 2.14). La paix de Noël, c’est la paix avec Dieu, la réconciliation par la croix. Tous ne goûtent pas à cette paix. Jésus a dit : « Je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée [la division] » (Mt 10.34; Lc 12.51). Une épée tranchante sépare ceux qui croient en lui de ceux qui le rejettent. Les gens veulent la paix, mais ils ne veulent pas prendre position. Jésus nous place devant deux routes : pour lui ou contre lui, le confesser ou le renier. Personne ne peut l’éviter. Notre vie et notre cœur lui appartiennent ou ne lui appartiennent pas. Il est impossible de rester neutre! C’est ainsi que Siméon nous annonce l’Évangile. C’est ainsi qu’il faut l’annoncer aux autres.
3. Une parole concernant Marie←⤒🔗
La deuxième parole de Siméon concerne Marie : « Et toi-même, une épée te transpercera l’âme, afin que les pensées de beaucoup de cœurs soient révélées » (Lc 2.35). Le métier de prophète n’est pas toujours facile. La parole qui concerne l’enfant est dure. Celle qui concerne la mère aussi. Comment dire une telle chose à une mère? Marie avait entendu de belles paroles :
« Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l’appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père » (Lc 1.32).
Par conséquent, « tu es bénie entre les femmes, et le fruit de ton sein est béni » (Lc 1.42), Marie s’en était réjouie. Elle avait chanté : « Mon âme exalte le Seigneur » (Lc 1.46). Maintenant, qu’entend-elle? Des paroles pénibles : « Tu vas passer par des temps difficiles. Ta foi sera mise à l’épreuve. Ton âme sera transpercée de chagrin. »
Marie nourrissait sûrement de grands espoirs. Elle avait pris les paroles de l’ange au sérieux : « L’enfant que tu mettras au monde est le Sauveur. » Elle est la mère du grand Roi! Un avenir brillant? Non! Des honneurs? Il ne faut pas y compter! Des richesses? Pas sur cette terre! La vie facile? Absolument pas! Marie doit être prête à souffrir pour le Christ, et Dieu la prépare, sans illusion, sans maquillage, sans détour : « Une épée te transpercera l’âme. » Pour quelle raison? À cause de son Fils. Il sera détesté par plusieurs. Les prêtres, qui aujourd’hui offrent les deux pigeons, enverront demain l’Agneau à la croix. La maman sera témoin de tout cela. Imaginez les larmes! La force du Seigneur, elle en aura grand besoin. Le rocher solide, elle devra s’y agripper. Les nuages noirs s’accumuleront bientôt au-dessus de sa tête. Elle devra apprendre la confiance, sans toujours comprendre. Dieu est bon. Il la prépare d’avance. Il lui envoie un prophète, tout spécialement pour elle — pour l’avertir et pour la bénir. Elle va souffrir, mais Dieu viendra l’aider. Elle peut lui faire confiance. La bénédiction de Siméon repose sur du solide. Jésus n’est pas seulement son Fils, il est son Seigneur et son Sauveur, qui devait aller mourir pour ses péchés et ressusciter pour son salut.
La parole de Siméon est unique. Elle a été prononcée tout spécialement pour Joseph et Marie, mais elle nous concerne aussi. Elle nous enseigne beaucoup. Qu’espérons-nous de Jésus-Christ? Quelles sont nos attentes comme chrétiens? « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et qu’il me suive » (Lc 9.23). Personne ne pourra dire que le Seigneur ne nous a pas prévenus. Il a prévenu Marie. Il nous prévient aussi. « Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas ne peut être mon disciple » (Lc 14.27). Mais dans son amour, il nous donne sa bénédiction. Chaque semaine, à la fin du culte, Dieu nous bénit. Le pasteur prend la place de Siméon; il dit à l’Église : « Que la grâce et la paix vous soient données. » Dieu nous promet son aide. Il nous promet la paix de Noël dans la vie quotidienne. Nous en avons besoin pour surmonter les épreuves. La force du Seigneur, nous en aurons besoin cette semaine.
Pourquoi Noël? Pourquoi Jésus est-il venu dans le monde? Il est la lumière du monde. Il révèle les pensées cachées de nos cœurs. De quel côté sommes-nous? Pour lui ou contre lui? Partout où l’Évangile est prêché, Jésus est un sujet de controverse et de division. Sa Parole et son Esprit sont puissants jusqu’à pénétrer les cœurs et révéler les pensées. Deux camps sont formés : ceux qui lui appartiennent et ceux qui le rejettent. L’histoire n’est pas encore terminée. Nous avons encore la mission d’annoncer l’Évangile. Dieu continue de rassembler son peuple de toutes les nations.
Un jour, Jésus reviendra. Tous les cœurs seront ouverts. Les pensées secrètes seront révélées.
« C’est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, avant la venue du Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des cœurs. Alors la louange de chacun viendra de la part de Dieu » (1 Co 4.5).
Oui, il est la lumière qui éclaire les nations et la gloire d’Israël. La ligne de division sera clairement tracée. Deux camps seront définis pour toujours : ceux qui lui appartiennent et ceux qui l’auront rejeté.
Plusieurs tomberont, mais plusieurs seront relevés. Tous ceux qui s’agrippent au Rocher se tiendront droits pour toujours. Soyons éclairés par sa lumière éclatante. Recevons avec reconnaissance sa joie et sa paix. Tenons fermement sur le Rocher de notre salut. Amen.