Hébreux 11 - La foi regarde en avant (Abraham)
Hébreux 11 - La foi regarde en avant (Abraham)
« C’est par la foi qu’Abraham obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait. C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. »
Hébreux 11.8-11
Autres textes : Genèse 12.1-4; Actes 7.1-5
Peuple bien-aimé de Dieu en Jésus-Christ,
Nous avons besoin d’être encouragés dans notre foi. Heureusement, nous ne sommes pas seuls. Nous sommes entourés d’un grand nombre de témoins. Hébreux 11 énumère toute une liste de croyants qui nous ont précédés sur la route. L’auteur de cette lettre reconnaît qu’il n’a pas le temps de parler de tous les croyants de l’Ancien Testament. Son but n’est pas de faire une liste complète. Son but est de nous encourager à persévérer dans la foi. C’est pour cela qu’il nous parle brièvement d’Abel, d’Hénoc et de Noé. Mais n’est-ce pas remarquable? Quand nous arrivons à l’histoire d’Abraham, l’auteur prend le temps d’en parler en détail, des versets 8 à 19. Presque le tiers du chapitre est consacré à la foi d’Abraham! Pour un écrivain qui n’a pas le temps de parler de croyants aussi importants que David, Samuel, Ésaïe, Jérémie, Daniel, Ézéchiel et beaucoup d’autres, il doit sûrement estimer qu’Abraham est très important pour notre foi.
Oui, Abraham est le père de tous les croyants, nous dit Paul en Romains 4. Si nous croyons en Jésus-Christ, nous marchons sur les traces d’Abraham, notre père. Abraham n’est pas seulement un exemple de foi, il représente une étape décisive dans l’histoire du plan rédempteur de Dieu. C’est par lui que Dieu a établi son alliance de grâce. Galates 3 nous dit que Dieu a prêché l’Évangile à Abraham. La malédiction de Dieu est tombée sur Jésus pour que la bénédiction promise à Abraham puisse être donnée aux païens par Jésus-Christ. À travers un seul homme, Abraham, Dieu bénit aujourd’hui des gens de toutes les nations, jusqu’à nous, en ce moment. Oui, Abraham est certainement le croyant le plus important de toute la Bible. On le voit très bien dans la Genèse. Son histoire nous est racontée de Genèse 12 à Genèse 25; pas moins de quatorze chapitres sont consacrés à l’histoire d’Abraham! « Par la foi, Abraham… » Oui, Abraham nous encourage! Il nous faire regarder en avant, vers la promesse. La foi s’accroche à la promesse de Dieu. La foi regarde en avant.
1. La foi obéit à l’appel de Dieu (Hé 11.8)⤒🔗
La première caractéristique de la foi d’Abraham, c’est sa promptitude à obéir. Il a reçu un appel et il a répondu. « C’est par la foi qu’Abraham obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait » (Hé 11.8). Cette parole résume Genèse 12 :
« L’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai. […] Toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit. »
La foi d’Abraham commence ici. C’est le début de son salut personnel et c’est le début de la grande histoire de l’alliance de grâce. Le voyage d’Abraham s’est fait en deux étapes. D’abord, il est parti d’Our en Chaldée avec son père, sa femme et son neveu, pour se rendre jusqu’à Harân, en Mésopotamie. Plus tard, après la mort de son père, il a continué son voyage jusqu’en Canaan.
Cette histoire nous enseigne que la foi est une réponse à l’appel de Dieu. C’est Dieu qui a pris l’initiative d’aller vers Abraham et de l’appeler. La foi ne vient pas de nous, elle vient de Dieu. Dans sa grâce infinie, Dieu choisit et appelle qui il veut. C’est difficile à prendre pour notre orgueil et ça nous garde dans l’humilité, mais on doit bien admettre qu’Abraham n’a pas été sauvé parce qu’il a fait quelque chose de spécial. Il a été sauvé à cause du choix libre et souverain de Dieu. Josué 24.2-3 nous dit qu’Abraham, dans son ancienne vie, rendait un culte à d’autres dieux. Abraham ne cherchait pas Dieu. Il adorait des idoles, comme les autres. Dieu l’a pris, par pure grâce, pour être le premier d’une grande multitude de croyants, pour être la source de bénédiction pour toutes les nations aujourd’hui. À notre tour, nous marchons sur les traces de notre père Abraham. Nous aussi nous étions perdus dans nos péchés. Nous vivions dans l’ignorance, sans nous intéresser à Dieu. Puis Dieu s’est révélé à nous, il nous a appelés, il nous a attirés efficacement par la puissance de son Esprit Saint. Son appel est libre, souverain, efficace.
Cette histoire nous enseigne aussi que la foi se traduit en action, par une obéissance concrète. Abraham a quitté son pays, il a quitté sa famille, il a renoncé aux occasions d’avancement qui se présentaient à lui dans son pays d’origine. Our en Chaldée était le berceau de la civilisation ancienne. Humainement parlant, c’est un pays qui possédait beaucoup de richesses et de potentiel pour l’avenir. Abraham a quitté tout cela, il a cru que Dieu avait préparé quelque chose de meilleur dans la terre promise, pour lui et pour toute sa descendance, et même pour toutes les nations. Il a été capable d’obéir parce qu’il regardait vers l’avant, vers la promesse, avec confiance. « C’est par la foi qu’Abraham obéit à l’appel de Dieu en partant vers un pays qu’il devait recevoir en héritage; et il partit sans savoir où il allait » (Hé 11.8).
N’est-ce pas remarquable? Dieu l’a rendu capable de surmonter une grande difficulté. C’était sûrement difficile de quitter son pays d’origine. Il fallait qu’il renonce à ses liens naturels et à toute la sécurité qu’il avait dans sa terre natale, pour partir à l’aventure, sans savoir où il allait, vers un pays qu’il ne connaissait pas. C’est par la foi qu’il a obéi à l’appel et qu’il est parti pour suivre la volonté de Dieu, même s’il a dû accepter de faire de grands sacrifices.
Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Mc 8.34). Pour suivre Jésus, il faut renoncer à soi-même, quitter son confort, abandonner ses idoles, renoncer au plaisir du péché. Il faut accepter de souffrir pour Jésus, il faut se lever et le suivre (« Viens, suis-moi »), sans savoir où Jésus va nous conduire. Quand nous commençons la vie nouvelle, nous ne savons pas ce que Dieu garde en réserve pour nous à l’avenir : souffrances, joies, défis, bénédictions. Par la foi, nous passons à l’action, nous obéissons à son appel, nous suivons Jésus. Dieu nous rend capables de le faire et nous comptons sur sa promesse, parce qu’un héritage merveilleux nous est promis. Avez-vous répondu à l’appel de Dieu? Avez-vous renoncé à vous-mêmes? Vous êtes-vous levés pour suivre Jésus-Christ avec foi et obéissance?
2. La foi croit à la promesse de Dieu (Hé 11.9)←⤒🔗
Le verset 9 nous fait maintenant passer à l’étape suivante de la vie d’Abraham :
« C’est par la foi qu’il vint s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger, habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. »
Abraham est donc finalement arrivé dans la terre promise. Qu’a-t-il constaté une fois sur les lieux? Il s’est aperçu que le pays était déjà habité par des centaines de milliers de Cananéens, des adorateurs d’idoles, eux aussi. Alors quoi, où est la promesse de Dieu? Quand Dieu lui a-t-il donné ce qu’il avait promis? Abraham est venu s’établir dans la terre promise, mais comme un étranger, dans un pays étranger. Il n’a jamais reçu la possession du pays que Dieu lui avait promis.
Étienne, dans son discours juste avant d’être mis à mort, nous dit ceci :
« Il ne lui donna dans ce pays aucun héritage, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession, ainsi qu’à sa descendance après lui, alors qu’il n’avait pas d’enfant » (Ac 7.5).
Quelle étrange histoire! Dieu lui a fait la promesse d’un héritage, mais il ne lui a jamais donné cet héritage. Le seul coin de terre qu’Abraham a pu acheter, c’est un tout petit cimetière pour enterrer sa femme. Abraham est resté toute sa vie étranger, voyageur, résident temporaire, dans un pays qui n’était pas à lui. Pourtant, il a toujours continué de croire à la promesse, il a persévéré dans la foi.
La vie chrétienne est une vie vécue par la foi et non par la vue, du début à la fin. Hébreux 11.1 nous le dit : « La foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas. » Celui qui commence par la foi doit continuer par la foi. Quand Abraham est arrivé en Canaan, il n’a pas cessé de croire, il fallait qu’il continue de croire. Si vous pensez que c’était difficile pour Abraham de quitter sa famille et son pays d’origine pour partir à l’aventure vers une terre inconnue, c’était sûrement encore plus difficile quand il est arrivé au but. Chaque jour, jour après jour, pendant des années, il a dû constater de ses yeux qu’il ne possédait toujours pas le pays promis. Il a vécu sous des tentes, sans jamais pouvoir vivre dans une maison stable et permanente. Abraham a dû s’accrocher à la promesse de Dieu, continuellement, sans relâche. Il est resté étranger et voyageur toute sa vie. Vraiment, Dieu lui a donné la force de tout surmonter!
Pour commencer la marche chrétienne, Dieu doit nous donner beaucoup de force, mais pour continuer la marche chrétienne, nous avons besoin d’encore plus de force. La persévérance dans la foi est quelque chose d’exigeant. N’oublions pas, nous marchons sur les traces de notre père Abraham. Dieu nous a donné de grandes promesses. Ces promesses sont à nous, elles nous appartiennent, mais plusieurs de ces promesses n’ont toujours pas été accomplies dans nos vies. Épreuves, maladies, faiblesse, tristesse, combats, péché, tentations, frustrations, échecs, anxiété. La gloire éternelle promise n’est pas encore là, c’est évident. L’héritage éternel est à nous par la foi, il est gardé en réserve pour nous, mais nous ne l’avons pas encore reçu dans sa plénitude. Nous sommes étrangers et voyageurs dans un monde qui n’est pas à nous. « Pour nous, notre cité est dans les cieux; de là, nous attendons comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ » (Ph 3.20). Oui, nous vivons comme Abraham, nous marchons sur ses traces, dans la foi et la confiance en Dieu. Nos regards sont tournés vers l’avant, vers la promesse éternelle.
Il est parfois difficile pour nous de vivre comme des pèlerins et des étrangers. Nos cœurs s’attachent facilement à tout ce que nous voyons autour de nous. Nous sommes portés à convoiter ce que les autres possèdent. Si nous ne sommes pas comme les autres, nous devenons mécontents, frustrés, amers. Nous voulons prendre racine dans ce monde. Nous finissons par nous épuiser à vivre par la foi comme des étrangers et des voyageurs. La tentation est grande de nous décourager. Rappelons-nous alors comment Abraham a vécu. Vivons comme lui, par la foi.
Au fond, tout ce qui compte, c’est ce que Dieu a dit, c’est ce que Dieu nous a promis. Sa promesse est notre joie et notre nourriture. Un héritage glorieux, rempli de richesse, est gardé en réserve pour ceux qui marchent par la foi et qui persévèrent dans la foi. Nous ne sommes pas seuls dans cette marche. Dieu est là. Il est notre compagnon de route. Il nous soutient et nous appuie, comme il a soutenu Abraham toute sa vie. « Sois sans crainte, Abram! Je suis moi-même ton bouclier » (Gn 15.1).
3. La foi attend la cité de Dieu (Hé 8.10)←⤒🔗
C’est tout de même étonnant, cette histoire d’Abraham. Quitter son pays, sa famille, aller vers l’inconnu, ne jamais recevoir l’héritage promis, toujours vivre comme étranger et réussir à persévérer dans la foi jusqu’au bout. Comment Abraham a-t-il fait? Le verset 10 nous en donne la clé. « Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Hé 11.10). Cette parole est magnifique et tellement encourageante. Nous savons maintenant ce qui a permis à notre père Abraham de quitter son pays et de toujours regarder vers l’avant avec foi, sans jamais abandonner. Abraham regardait au-delà du petit pays de Canaan. Il regardait à l’invisible, vers un pays beaucoup plus grand, beaucoup plus beau, beaucoup plus glorieux. Il attendait la cité qui a de solides fondations.
Imaginez le nombre de fois qu’Abraham est sorti de sa tente pour regarder autour de lui. N’a-t-il pas rêvé bien des fois de s’établir dans une maison, dans un village, de façon permanente? Imaginez son désir de vivre confortablement, en paix et en repos. La Bible nous dit plutôt qu’il a levé les yeux vers le haut. Il regardait vers des choses meilleures, plus lointaines. Il ne convoitait pas les maisons terrestres qui ont des fondations temporaires et passagères. Il ne convoitait pas les villes construites par les Mésopotamiens ou les Cananéens. Il espérait la cité céleste qui a des fondations inébranlables, conçue et construite par le Seigneur tout-puissant. Il regardait vers la cité qui surpasse de loin tout ce que nos yeux sont capables de voir sur cette terre. Il avait le cœur et les pensées ancrées dans la cité à venir. Il voyait sa situation présente à la lumière de son héritage à venir avec Dieu.
C’est comme ça que notre foi nous encourage au milieu des épreuves. Nous croyons que Dieu garde en réserve pour ses enfants des choses meilleures pour l’avenir. « J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous » (Rm 8.18). Dieu a fait de nous ses enfants par Jésus-Christ et par la puissance de son Esprit, pour nous donner à l’avenir « un héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux » (1 Pi 1.4). Cette perspective éternelle est essentielle pour pouvoir persévérer. Si nous voulons persévérer dans la foi, nous devons fixer nos yeux vers « la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur ». Marchons sur les traces d’Abraham, avec le regard tourné vers l’avant.
La cité céleste est d’une gloire et d’une majesté à nous couper le souffle. Il n’existe rien de comparable dans ce monde. L’apôtre Jean, dans l’Apocalypse, a été transporté en esprit par un ange « sur une grande et haute montagne ». Voici son témoignage :
« Il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. Elle avait la gloire de Dieu; son éclat était semblable à celui d’une pierre de jaspe transparente comme du cristal » (Ap 21.10-11).
« La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est son flambeau » (Ap 21.23).
Si nous avons mis notre confiance en Jésus-Christ et si nous continuons de croire en lui, cette ville nous appartient. Elle nous est promise. Même si la route n’est pas toujours facile, par la foi, nous arriverons un jour aux portes de cette ville. Nous y verrons la gloire de Dieu. Nous entrerons dans cette ville magnifique, si nous avons lavé nos robes dans le sang de l’Agneau. Quand nous répondons à l’appel de Dieu, quand nous continuons à garder la foi aux promesses de Dieu, c’est l’héritage éternel que nous recevrons. Jésus a promis de nous conduire par la foi. Vivons maintenant comme des citoyens de cette ville, là où nous vivrons bientôt pour toujours. Amen.