L’étendue de la providence de Dieu
L’étendue de la providence de Dieu
La providence de Dieu
« Nous croyons qu’après avoir créé toutes choses, ce Dieu bon ne les a pas abandonnées à la chance ou au hasard, mais qu’il les conduit et les gouverne selon sa sainte volonté, de sorte que rien n’arrive dans ce monde sans qu’il l’ait ordonné. Toutefois, Dieu n’est pas l’auteur du mal qui arrive et il n’en est pas coupable. Sa puissance et sa bonté sont en effet tellement grandes et incompréhensibles qu’il décrète et fait son œuvre de manière excellente et juste, même quand les démons et les méchants agissent injustement.
Quant aux actions qu’il accomplit et qui dépassent notre compréhension humaine, nous ne voulons pas pousser la curiosité jusqu’à chercher à comprendre plus que nous n’en serions capables. En toute humilité et révérence, nous adorons Dieu dans ses justes jugements qui nous sont cachés. Nous nous contentons d’être des disciples du Christ qui apprennent simplement ce qu’il nous montre dans sa Parole, sans dépasser ces limites.
Cette doctrine nous apporte une consolation indescriptible puisqu’elle nous enseigne que rien n’arrive par hasard, mais seulement selon ce que notre bon Père céleste ordonne. Il veille sur nous en nous prodiguant ses bons soins paternels, gardant toutes créatures soumises à lui, de sorte que pas un seul cheveu de notre tête (car ils sont tous comptés) ni même un petit oiseau ne peuvent tomber à terre sans sa volonté (Mt 10.29‑30). Nous nous reposons dans cette consolation, sachant qu’il tient en bride les démons et tous nos ennemis, qui ne peuvent nous nuire sans sa permission ni sa volonté.
Nous rejetons donc l’erreur damnable des épicuriens qui disent que Dieu ne se mêle de rien et laisse aller toutes choses au hasard. »
Confession de foi des Pays-Bas, article 13
- Dieu est souverain sur toutes choses
- Dieu n’est pas l’auteur du mal
- Dieu se sert du mal et du péché
- L’homme est responsable
- Qui est responsable de la mort de Jésus?
1. Dieu est souverain sur toutes choses⤒🔗
Beaucoup de gens refusent de croire que Dieu dirige les événements. Nous croyons au contraire que la providence de Dieu s’étend à toutes ses œuvres et à tout ce qui arrive dans l’histoire du monde et dans nos vies personnelles. Nous affirmons avec la Confession de foi des Pays-Bas que : « Rien n’arrive dans ce monde sans qu’il l’ait ordonné » (art. 13). Nous confessons que Dieu est le Maître absolument souverain du monde entier. « Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut » (Ps 115.3). Il a plu à Dieu, selon son bon plaisir, de décréter tout ce qui allait se produire dans l’histoire. « Il opère tout selon la décision de sa volonté » (Ép 1.11). « Il donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. […] Il a déterminé les temps fixés pour eux et les bornes de leur demeure » (Ac 17.25-26).
Il régit les conditions météorologiques, il fixe les saisons et distribue la nourriture comme il veut.
« Il n’a cessé de rendre témoignage de ce qu’il est par ses bienfaits, en vous donnant du ciel les pluies et les saisons fertiles, en vous comblant de nourriture et de bonheur dans le cœur » (Ac 14.17).
La richesse et la pauvreté viennent de lui. « Le riche et le pauvre se rencontrent; c’est l’Éternel qui les fait tous deux » (Pr 22.2). Certains disent que nous avons les gouvernements que nous méritons; il faudrait plutôt dire que nous avons les gouvernements que Dieu met en place.
« C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à ceux qui ont de l’intelligence » (Dn 2.21).
La manière dont les hommes d’État gouvernent leur pays est entre ses mains. « Le cœur du roi est un courant d’eau dans la main de l’Éternel; il l’incline partout où il veut » (Pr 21.1). Même les paroles qui sortent de notre bouche viennent de lui. « Les dispositions du cœur appartiennent à l’homme, mais la décision que formule la langue vient de l’Éternel » (Pr 16.1).
2. Dieu n’est pas l’auteur du mal←⤒🔗
Cela veut-il dire que Dieu est coupable de nos péchés? Est-il responsable de nos méchancetés? Pas du tout! « Toutefois, Dieu n’est pas l’auteur du mal qui arrive et il n’en est pas coupable » (art. 13). Bien que Dieu dirige toutes choses selon son décret immuable, la Bible enseigne clairement que Dieu n’est pas coupable des péchés qui sont commis et des conséquences désastreuses qui s’ensuivent. « Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : C’est Dieu qui me tente. Car Dieu ne peut être tenté par le mal et ne tente lui-même personne » (Jc 1.13). Tout ce qui est moralement mauvais ne vient pas de lui. « Car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie, ne vient pas du Père, mais vient du monde » (1 Jn 2.16).
Dans ses souffrances, Job ne comprenait pas les voies de Dieu; il avait besoin d’entendre que Dieu est juste et bon. « Écoutez-moi donc, hommes de bon sens! Loin de Dieu la méchanceté, loin du Tout-Puissant l’injustice » (Jb 34.10). Dieu déteste le péché.
« Car tu n’es pas un Dieu qui prenne plaisir à la méchanceté; le mal ne séjourne pas auprès de toi. Les insensés ne subsistent pas devant tes yeux; tu as de la haine pour tous ceux qui commettent l’injustice » (Ps 5.5).
La Bible énumère une liste impressionnante de choses mauvaises qui sont en horreur à l’Éternel.
« L’Éternel a en horreur les hommes de sang et de ruse » (Ps 5.7).
« Il y a six choses pour lesquelles l’Éternel a de la haine, et même sept qu’il a en horreur : les yeux hautains, la langue trompeuse, les mains qui répandent le sang innocent, le cœur qui médite des projets injustes, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère des mensonges et celui qui déchaîne des querelles entre frères » (Pr 6.16-19).
« La voie du méchant est en horreur à l’Éternel » (Pr 15.9).
« Les pensées mauvaises sont en horreur à l’Éternel » (Pr 15.26).
Bref, Dieu n’est pas l’auteur du mal.
3. Dieu se sert du mal et du péché←⤒🔗
En même temps, la Bible nous dit que c’est Dieu qui envoie le malheur. « Je forme la lumière et je crée les ténèbres, je réalise la paix et je crée le malheur; moi, l’Éternel, je fais toutes ces choses » (És 45.7). Les malheurs de Job venaient de Satan. En même temps, c’est l’Éternel qui a donné avait Satan la permission de le faire. C’est même l’Éternel qui avait fait venir ces malheurs. À la fin du livre, la famille et les connaissances de Job « le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que l’Éternel avait fait venir sur lui » (Jb 42.11). Dès le début, Job le savait : « L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté; que le nom de l’Éternel soit béni! » (Jb 1.21). Contrairement aux paroles subséquentes de Job qui, au jugement même de Dieu, furent celles d’un « discutailleur qui conteste avec Dieu » (Jb 40.2), cette première parole de Job a reçu l’approbation divine. « En tout cela, Job ne pécha pas et n’attribua rien de scandaleux à Dieu » (Jb 1.22). Job avait donc raison de témoigner que c’est l’Éternel qui lui avait ôté!
Dieu se sert même du mal moral et du péché. La suprématie de la providence divine s’étend jusqu’aux repaires des terroristes!
Ésaïe a enseigné cette vérité au peuple d’Israël qui souffrait aux mains des Assyriens. La terrible armée assyrienne entourait Jérusalem. Cette armée avait déjà capturé, pillé, saccagé, violé tant d’autres villes. Dans leur angoisse, Dieu a envoyé vers son peuple le prophète Ésaïe pour leur transmettre ce message.
« Malheur à l’Assyrien, bâton de ma colère! La massue dans sa main, c’est l’instrument de ma fureur. Je le lâche contre une nation impie, je le dirige contre le peuple qui m’irrite, pour qu’il se livre au pillage et fasse du butin, pour qu’il le foule aux pieds comme la boue des rues » (És 10.5-6).
L’Assyrie n’était qu’un bâton dans la main de Dieu pour punir Israël de ses péchés. Cette ancienne superpuissance était remplie d’orgueil et se pensait indépendante de Dieu. Elle croyait que c’était par ses propres forces qu’elle faisait toutes ces conquêtes, mais Dieu a fait connaître la vérité à Israël.
« La hache se glorifie-t-elle aux dépens de celui qui s’en sert? Ou la scie est-elle arrogante envers celui qui la manie? Comme si le bâton faisait mouvoir celui qui le lève, comme si la massue soulevait celui qui n’est pas du bois! » (És 10.15).
Israël ne devait pas être effrayé par les Assyriens, mais devait penser à celui qui tenait le bâton et se repentir de ses péchés.
L’histoire de Joseph est l’un des meilleurs exemples de la providence divine qui se sert du péché pour sa gloire et pour le bien de son peuple. Les frères de Joseph étaient jaloux de lui et le détestaient au point de le vendre comme esclave (Gn 37.25-28). Cependant, plus tard, par la main providentielle de Dieu, Joseph est devenu le premier ministre de toute l’Égypte. Quand ses frères sont venus acheter de la nourriture en Égypte et que Joseph les a reconnus, il leur a dit des paroles très surprenantes.
« Maintenant, ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous garder en vie que Dieu m’a envoyé devant vous. Voilà deux ans qu’il y a la famine dans le pays; et pendant cinq années encore, il n’y aura ni labour ni moisson. Dieu m’a envoyé devant vous pour vous assurer un reste dans le pays et pour vous permettre de survivre par une grande délivrance. Maintenant donc, ce n’est pas vous qui m’avez envoyé ici, mais c’est Dieu; il m’a établi père du Pharaon, seigneur de toute sa maison et gouverneur de tout le pays d’Égypte » (Gn 45.5-8).
« Vous aviez formé le projet de me faire du mal, Dieu l’a transformé en bien, pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui et pour sauver la vie d’un peuple nombreux » (Gn 50.20).
Dans toutes ses afflictions, Joseph a appris à reconnaître et à confesser que c’était la main souveraine du Dieu sage, bon et tout-puissant qui l’avait conduit selon son plan parfait pour que son dessein envers le peuple de Dieu s’accomplisse fidèlement.
« Sa puissance et sa bonté sont en effet tellement grandes et incompréhensibles qu’il décrète et fait son œuvre de manière excellente et juste, même quand les démons et les méchants agissent injustement » (art. 13).
4. L’homme est responsable←⤒🔗
Qu’en est-il alors de la responsabilité humaine? Si Dieu exerce un contrôle absolu sur toutes choses, les frères de Joseph sont-ils encore à blâmer? Les Assyriens étaient-ils innocents des atrocités qu’ils ont perpétrées? Notre faible intelligence nous dit que, si Dieu est souverain sur tout ce qui arrive, alors les hommes n’ont plus de responsabilité et sont comme des marionnettes entre ses mains. La Bible enseigne au contraire que nous sommes responsables de nos actions.
Les frères de Joseph étaient coupables devant Dieu de tout le mal qu’ils avaient commis contre leur frère et ils le savaient! L’Assyrie devait être punie pour ses crimes et son orgueil.
« Quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre sur la montagne de Sion et à Jérusalem, je punirai le roi d’Assyrie pour le fruit de son cœur orgueilleux et pour l’arrogance de ses regards hautains » (És 10.12-13).
Tous les péchés qui n’auront pas été expiés par le sang de Jésus seront éternellement punis par la colère de Dieu qui sera déversée sur ceux qui les auront commis. Le Dieu trois fois saint tient les gens responsables de leurs actes. Il n’existe aucune opposition entre la souveraineté du Dieu trois fois saint et notre conduite mauvaise dont nous sommes responsables.
5. Qui est responsable de la mort de Jésus?←⤒🔗
Cette vérité est très clairement démontrée par la mort du Christ. « Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez fait mourir en le clouant à la croix par la main des impies » (Ac 2.22). Oui, les juifs étaient responsables d’avoir fait mourir le Seigneur Jésus en le clouant à la croix par la main des impies. C’était un crime horrible duquel ils devaient se repentir (Ac 2.36-38), mais derrière ce meurtre le plus injuste, la main de Dieu conduisait les événements, de telle manière que Jésus a été livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu!
« Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et avec les peuples d’Israël, pour faire tout ce que ta main et ton conseil avaient déterminé d’avance » (Ac 4.27-28).
Ô mystère de la justice, de la grâce et de la sagesse insondable de Dieu! Il a ainsi parfaitement accompli son merveilleux plan rédempteur qu’il avait éternellement décrété et qu’il a souverainement mis à exécution pour notre salut! Notre Sauveur Jésus-Christ a porté sur lui notre culpabilité afin que nous soyons délivrés de la colère à venir et que nous ayons la certitude que Dieu fait concourir toutes choses pour le bien de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein éternel.