L’incarnation de Jésus-Christ et son oeuvre de salut
L’incarnation de Jésus-Christ et son oeuvre de salut
- Le Messie est venu dans l’accomplissement des temps
- Il a pris notre nature et s’est fait semblable à nous
- Il a été vrai Dieu et vrai homme
- Il a pris un corps, et il a eu une âme
- Sa naissance fut annoncée à la bienheureuse vierge Marie, qui a été sa mère
- Il a été conçu du Saint-Esprit
- Il naquit dans Bethléem et dans une crèche
- Sa naissance fut annoncée aux bergers de Bethléem
- Il fut circoncis huit jours après sa naissance, et nommé Jésus
- Comme Jésus avait environ trente ans, il fut baptisé par Jean-Baptiste
- Il fut tenté au désert par le diable
- Il prêchait et faisait beaucoup de miracles
- Il fut transfiguré sur une montagne
- Les Juifs conspirèrent contre lui; Judas le trahit; il fut livré à Pilate, condamné, crucifié; il mourut sur la croix
- Il fut enseveli
- Il ressuscita au troisième jour
- Après sa résurrection, il envoya ses disciples
- Il est monté au ciel
- Les fruits de l’obéissance, de la mort, et de la résurrection de Christ
- Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu
1. Le Messie est venu dans l’accomplissement des temps⤒🔗
« Quand l’accomplissement des temps est venu, Dieu a envoyé son Fils fait de femme. Fait de femme, et sujet à la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, et que nous reçussions l’adoption des enfants » (Ga 4.4).
Quand le temps que Dieu avait marqué pour mettre fin à la dispensation légale est arrivé, Dieu a envoyé son Fils, qu’il a fait naître d’une femme, mais vierge, qu’il a assujetti nos infirmités naturelles, et qui s’est volontairement soumis à l’observation des commandements de la loi; et à la malédiction de cette loi, en se mettant en la place des pécheurs. Et cela pour tirer l’Église de la servitude où elle était, et pour lui acquérir une rédemption éternelle; et afin que l’Église, qui avait été alors tenue comme un serviteur, et comme des enfants mineurs, entrât dans tous les droits des enfants émancipés.
2. Il a pris notre nature et s’est fait semblable à nous←⤒🔗
« La Parole a été faite chair, et elle a habité entre nous. Et nous avons vu sa gloire, gloire, dis-je, comme de l’unique issu du Père pleine de grâce et de vérité » (Jn 1.14).
Le Fils de Dieu, qui est cette parole par laquelle Dieu a fait les siècles, a pris notre nature humaine avec ses infirmités; et c’est dans cette nature humaine qu’il a habité entre nous, sous des apparences viles, mais cependant en faisant éclater, de temps en temps, des preuves de ce qu’il était; et nous avons vu sa gloire toute telle que le devait être la gloire, non d’un simple ministre de Dieu, comme Moïse, ou telle qu’aurait pu être celle d’un ange ou d’une autre créature; mais une gloire véritablement digne du propre Fils de Dieu. C’est ce que nous avons reconnu, soit par le témoignage que Dieu lui a rendu plusieurs fois du ciel, soit dans la science sublime des mystères du ciel que nous avons remarquée en lui, soit dans la connaissance qu’il avait des pensées des hommes, soit dans les miracles qu’il faisait par sa seule parole, soit par le don qu’il nous a fait de son Esprit.
La grâce et la miséricorde du Père se sont toutes manifestées en lui pour se répandre sur toutes les nations, selon les prophéties; et par lui, il a accompli ponctuellement les promesses qui avaient été faites. Il a accompli tous les oracles qui avaient été prononcés; il a été la vérité de tous les types, et il était tellement plein des grâces de Dieu, qu’il a comblé de bénédictions tous ceux qui l’ont vu et qui ont cru en lui.
En lui il y a plénitude de sagesse, de justice, de sanctification, et de rédemption. Lequel étant en forme de Dieu, n’a point estimé que ce fût une rapine d’être égale à Dieu.
Toutefois, il s’est anéanti soi-même, ayant pris la forme de serviteur, fait à la ressemblance des hommes.
Quoique le Fils de Dieu fût de toute éternité Dieu, qu’il possédât la majesté et la gloire de la divinité, les mêmes perfections que le Père éternel, en sorte que ce n’a pas été une usurpation sur les droits inaliénables de la divinité, lorsqu’il s’est dit le Fils de Dieu, qu’il s’est fait égal à Dieu, et un avec son Père, qu’il a parlé et agi avec l’autorité d’un Dieu, et qu’il a reçu des hommages et des adorations, qui ne peuvent appartenir qu’à Dieu; cependant, il n’a point voulu paraître avec cet éclat sur la terre, qui aurait ébloui les hommes; au contraire, il s’est comme anéanti, en se faisant homme, en naissant d’une famille pauvre, et passant lui-même sa vie dans une condition abjecte, se soumettant au joug de la loi, et en essuyant ses plus grandes rigueurs; il s’est rendu semblable aux hommes les plus vils, en sorte qu’il semblait plutôt un serviteur et un esclave qu’une personne libre. Quelle humilité pour un Dieu!
« Puis donc que les enfants participent à la chair et au sang, il a aussi de même participé aux mêmes choses; afin que par la mort il détruisît celui qui avait l’empire de la mort, et qu’il en délivrât tous ceux qui pour la crainte de la mort étaient toute leur vie assujettis à la servitude » (Hé 2.14-15).
Puis donc que ceux qui doivent être ses enfants (dont l’apôtre avait parlé aux versets précédents) sont revêtus de la nature humaine et des infirmités, que la chair et le sang tirent après eux, il a fallu aussi qu’il en fût revêtu, afin d’être capable de souffrir, et que par sa mort il détruisît et ruinât le démon qui avait l’empire de la mort, en tant qu’il avait l’empire du pêché; qu’il écrasât ainsi la tête de ce serpent ancien, qui devait lui briser le talon, c’est-à-dire le faire mourir, mais dont il devait aussi triompher; et afin qu’il délivrât ceux que le péché avait assujettis à la mort, et que la crainte de la mort tenait dans un continuel tremblement comme des esclaves; qu’il garantît ainsi son Israël spirituel, de l’ange destructeur qu’il le tirât de la servitude où il était, pour lui donner la liberté et l’introduire dans sa Canaan.
3. Il a été vrai Dieu et vrai homme←⤒🔗
« Il a été de la semence de David selon la chair, et déclaré Fils de Dieu en puissance, selon l’Esprit de sanctification » (Rm 1.3-4).
Jésus-Christ, à l’égard de sa nature humaine, est descendu de David, mais sa résurrection a fait voir clairement qu’il était le Fils de Dieu à l’égard d’une autre nature, divine, éternelle, et spirituelle, qui est en lui. Le Père céleste a fait voir alors clairement, en ressuscitant Jésus-Christ, qu’il était véritablement son Fils. Cette résurrection a démontré avec la dernière évidence qu’il était ce qu’il s’était dit.
4. Il a pris un corps, et il a eu une âme←⤒🔗
« Il a fallu qu’il fût semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût souverain Sacrificateur, miséricordieux et fidèle dans les choses qui doivent être faites envers Dieu, afin de faire la propitiation pour les péchés du peuple » (Hé 2.17).
Il a été nécessaire que notre Médiateur fût rendu semblable à ses frères en toutes choses, excepté le péché, soit afin de pouvoir se mettre en la place des hommes qu’il voulait racheter, et pouvoir mourir pour eux; soit afin qu’il pût accomplir tout ce qu’il fallait faire pour les sauver; soit afin qu’il fût capable d’être touché de compassion de leurs misères, et que comme Sacrificateur établi pour faire ce que les hommes sont obligés de faire envers Dieu, il pût vaquer avec fidélité, à l’expiation de leurs péchés en souffrant.
« Tu m’as formé un corps » (Hé 10.5).
Comme les victimes brutes n’étaient pas capables d’expier les péchés, Jésus-Christ est venu offrir dans sa mort un sacrifice qui en a fait l’expiation. Pour cet effet, il a fallu qu’il eût un corps dans lequel il pût souffrir.
Le prophète avait dit au Psaume 40.6 : « Tu m’as percé l’oreille »; ce qui voulait dire : Je me suis dévoué à ton service pour tout le temps de ma vie, par allusion à ce qu’on faisait sous la loi (Dt 15.12, 16-17). Saint Paul a suivi la version des LXX; qui écrivant pour des gens à qui la coutume de percer l’oreille aux serviteurs, qui voulaient servir toujours leurs maîtres, était inconnue, ont traduit : « Tu m’as approprié un corps »; ce qui signifie : Tu m’as accepté pour ton serviteur; et saint Paul se sert de cette version, parce que cette idée d’un corps approprié à Jésus-Christ convient parfaitement à son incarnation.
« Mon âme est saisie de toutes parts de tristesse jusqu’à la mort » (Mt 26.38).
Ces paroles nous apprennent :
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Que Jésus-Christ a souffert en son âme, aussi bien qu’en son corps, et que par conséquent il en a eu une, étant vrai homme comme nous.
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Que la mort qu’il devait souffrir serait accompagnée de toutes les horreurs, puisque son âme était dans une si grande angoisse à l’approche de cette mort.
5. Sa naissance fut annoncée à la bienheureuse vierge Marie, qui a été sa mère←⤒🔗
« L’ange Gabriel fut envoyé de Dieu, dans une ville de Galilée, nommée Nazareth, vers une vierge, qui était fiancée à un homme qui avait nom Joseph, de la maison de David, et le nom de la vierge était Marie. Et l’ange étant entré où elle était, lui dit : Bien te soit, etc. Voici, tu concevras en ton ventre, et tu enfanteras un Fils, et tu appelleras son nom Jésus » (Lc 1.26-28).
Six mois après le commencement de la grossesse d’Élisabeth, l’ange Gabriel, qui avait été envoyé à Daniel et à Zacharie, fut envoyé vers la vierge, qui avait été fiancée à Joseph, de la famille de David.
Dieu choisit un petit lieu pour le plus grand de ses mystères; et il voulut que la mère du Messie fût fiancée, afin de mettre à couvert l’honneur de la vierge, et celui de Jésus-Christ lui-même, mais comme il fallait que Jésus-Christ fût connu pour être de la maison de David, il choisit à Marie un époux, qui était comme elle de cette maison.
L’ange Gabriel étant entré dans la chambre où la vierge était, la salua, et lui dit qu’elle était favorisée du ciel, d’une manière très particulière, qu’elle avait trouvé grâce devant Dieu, qu’il était avec elle, qu’il la prenait sous sa protection, qu’il la remplirait de son Esprit, et qu’elle était la plus heureuse et la plus honorée de toutes les femmes; plus que Sara, Rebecca, Débora, Esther, etc. Que par un miracle qui n’avait point eu d’exemple, quoiqu’elle fût vierge, elle concevrait un fils, qui porterait un nom que Josué et Jehoshua avaient déjà porté, mais qui le porterait d’une manière plus glorieuse, parce qu’il sauverait son peuple, et qu’il lui acquerrait une rédemption éternelle.
6. Il a été conçu du Saint-Esprit←⤒🔗
« Le Saint-Esprit surviendra en toi, et la vertu du Souverain te couvrira de son ombre, et ce qui naîtra de toi, saint, sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1.35).
L’ange répond par ces paroles, à laquelle la question respectueuse qu’avait fait Marie, comment elle pourrait être mère. Il apprend donc que Dieu lui-même, par son Esprit, la rendrait fertile; que cet Esprit surviendrait sur elle, comme autrefois il se mouvait sur les eaux (Gn 1.2), que cette vertu de Dieu la couvrirait de son ombre, comme la nuée, qui était le symbole de la présence de Dieu, couvrait le tabernacle; et que ce qui naîtrait d’elle, qui serait parfaitement saint, parce qu’il n’aurait rien contracté d’impur, serait appelé le Fils de Dieu, parce que ce qui naîtrait de Marie serait uni avec celui qui est de toute éternité le Fils de Dieu.
7. Il naquit dans Bethléem et dans une crèche←⤒🔗
« Jésus étant né à Bethléem » (Mt 2.1; verset 6 : « toi Bethléem »). « Et elle enfanta son Fils premier-né, et l’emmaillota, et le coucha dans une crèche, à cause qu’il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie » (Lc 2.7).
Jésus-Christ est appelé le premier-né de Marie selon la langue des Hébreux, qui appellent ainsi tout ce qui naît le premier; soit qu’il en naisse d’autres après lui, ou non (Ex 12.29-30).
Rien ne marque mieux le grand abaissement, où était tombée la famille de David, que de voir que des personnes descendues de cette illustre maison ne trouvaient point à loger dans la ville d’où elles étaient sorties. Rien ne nous marque mieux aussi le profond abaissement de Jésus-Christ, qui naît dans un lieu obscur, dans un lieu d’emprunt, dans la demeure des bêtes. Rien ne nous enseigne mieux l’humilité, le détachement du monde.
8. Sa naissance fut annoncée aux bergers de Bethléem←⤒🔗
« Alors l’ange leur dit : N’ayez point de peur; car voici, je vous annonce une grande joie, laquelle sera à tout le peuple. C’est qu’aujourd’hui dans la cité de David vous est né le Sauveur, qui est Christ le Seigneur » (Lc 2.10-11).
La naissance de Jésus est la joie du peuple de Dieu, et doit bannir la crainte de tous ceux qui croient en lui, car il est né pour nous acquérir le salut et l’immortalité.
9. Il fut circoncis huit jours après sa naissance, et nommé Jésus←⤒🔗
« Et quand les huit jours furent accomplis pour circoncire l’Enfant, alors on lui donna le nom de Jésus » (Lc 2.21).
Jésus-Christ a voulu être circoncis :
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Parce qu’il lui fallait accomplir toute justice.
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Afin qu’il fît voir qu’il reconnaissait le peuple d’Israël pour le vrai peuple de Dieu; et qu’il n’était point ennemi de Moïse.
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Afin qu’accomplissant ainsi la loi il nous délivrât de la malédiction (Ga 4).
10. Comme Jésus avait environ trente ans, il fut baptisé par Jean-Baptiste←⤒🔗
« Et quand Jésus fut baptisé, aussitôt il sortit hors de l’eau. Et voici, les cieux lui furent ouverts, et Jean vit l’Esprit de Dieu descendant comme une colombe, et venant sur lui. Voici aussi une voix du ciel, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai pris tout mon plaisir » (Mt 3.16-17; Lc 3.21-22).
Jésus-Christ a voulu être baptisé :
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Afin qu’il accomplît toute justice, et qu’il se soumît à tous les ministères.
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Afin qu’il confirmât le ministère de Jean et qu’il le scellât de son autorité.
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Afin de montrer que la vertu et la sanctification des sacrements de l’Ancien et du Nouveau Testament dépendent uniquement de lui.
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Pour nous apprendre avec quel respect nous devons participer à ce sacrement.
Dans ce Baptême, les trois personnes de la très sainte Trinité se firent connaître. Le Fils fut baptisé, le Saint-Esprit descendit sur lui, et le Père fit entendre sa voix.
Il fut baptisé par immersion, aussi est-il dit qu’il sortit de l’eau. Il se fit dans la suprême région de l’air, une espèce d’enfoncement, qui ressemblait à une ouverture. La colombe, qui parut sur Jésus-Christ, marque la douceur qu’il ferait paraître dans tout le cours de son ministère, et le Père céleste fit lui-même l’installation de son Fils dans sa charge de Médiateur, en déclarant que rien ne lui plaisait qu’en son Fils, et qu’il est le parfait objet de son amour.
11. Il fut tenté au désert par le diable←⤒🔗
« Alors Jésus fut emmené par l’Esprit, au désert, pour être tenté par le diable » (Mt 4.1).
Satan attaqua Jésus-Christ trois fois, et fut vaincu aussi trois fois. Le premier Adam succomba à la tentation de Satan; et le second en triompha. Cette tentation a été réelle, et non en vision; et on ne doit pas être plus surpris que Jésus ait été tenté, que de ce qu’il a été crucifié. Dans cette tentation, nous apprenons avec quel ennemi nous avons à faire; avec quelles armes Satan nous attaque, et comment il faut le terrasser et le vaincre.
12. Il prêchait et faisait beaucoup de miracles←⤒🔗
« Et Jésus allait par toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, et prêchant l’Évangile du Royaume, et il guérissait toutes sortes de maladies » (Mt 4.23).
Jésus-Christ a fait plusieurs miracles; il les a fait la plupart devant plusieurs témoins. Il en a fait presque sur toutes les créatures. Ces miracles ont presque tous été salutaires; il les faisait le plus souvent par sa seule parole; il a guéri de toutes sortes de maux.
13. Il fut transfiguré sur une montagne←⤒🔗
« Et il fut transfiguré en leur présence; et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Et voici, Moïse et Élie furent vus, s’entretenant avec lui » (Mt 17.2-3).
Jésus-Christ fit voir sur cette montagne, dont on ignore le nom, des rayons de sa gloire, et il choisit, pour en être témoins, les mêmes disciples qui furent témoins de son agonie.
On vit alors des vivants qui devaient mourir, savoir les trois apôtres : un homme qui avait été mort, et qui était vivant, savoir Moïse; un homme qui n’était jamais mort, et qui était monté au ciel, savoir Élie; et un homme qui devait mourir, ressusciter et monter au ciel, savoir Jésus-Christ. Alors la loi, dans la personne de Moïse, et les prophètes, en la personne d’Élie, vinrent faire hommage à Jésus-Christ, et comme déposer entre ses mains l’ancienne économie.
14. Les Juifs conspirèrent contre lui; Judas le trahit; il fut livré à Pilate, condamné, crucifié; il mourut sur la croix←⤒🔗
On peut lire, les chapitres de Mtu 26 et 27; Mc 14 et 15; Lc 22 et 23; Jn 18 et 19.
15. Il fut enseveli←⤒🔗
« Ainsi Joseph prit le corps, et l’enveloppa d’un linceul net; et le mit dans son sépulcre neuf, qu’il avait taillé dans le roc; et après avoir roulé une grande pierre à l’entrée du sépulcre, il s’en alla. Et là étaient Marie-Madeleine et l’autre Marie, assises vis-à-vis du sépulcre » (Mt 27.59-60).
16. Il ressuscita au troisième jour←⤒🔗
Mt 28; Mc 16; Lc 24; Jn 21
17. Après sa résurrection, il envoya ses disciples←⤒🔗
« Et Jésus s’approchant parla à eux, disant : Allez, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit. Et les enseignant de garder tout ce que je vous ai commandé. Voici, je suis avec vous, jusqu’à la fin du monde » (Mt 28.18-20).
Jésus-Christ donne ses ordres immédiatement après avoir parlé de son exaltation prochaine, parce que l’envoi des apôtres dans tout le monde, et la conversion des peuples était une suite de la glorification de Jésus-Christ. Jésus-Christ ordonne à ses disciples d’enseigner toutes les nations, au lieu qu’auparavant Dieu ne s’était proprement fait connaître que dans la Judée.
Il ajoute le Baptême à la prédication, pour être le sceau de son alliance, comme la circoncision l’avait été de l’économie légale; et il veut que l’instruction précède le Baptême, comme elle précédait la circoncision dans tous les prosélytes; mais cela n’exclut pas du Baptême les petits enfants, comme ils n’étaient point exclus de la circoncision. Au commencement du christianisme, il fallut que l’instruction précédât à l’égard des pères; mais cela n’empêchait pas qu’on ne baptisât leurs enfants, qui étaient incapables de recevoir de l’instruction.
Il marque comment se devait faire ce baptême, savoir au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, ce qui faisait voir que le Fils, et le Saint-Esprit sont l’un et l’autre un vrai Dieu. Il leur ordonne d’observer exactement ses commandements, parce qu’il est juste que tous les chrétiens se soumettent aux lois de leur divin Maître.
Enfin, il les assure qu’il sera toujours avec son Église, qu’il lui continuera sa grâce, sa protection, jusques à la fin du monde, et qu’il fera avec ses apôtres, sans aucune discontinuation, quand même ils vivraient jusqu’à la fin des siècles.
18. Il est monté au ciel←⤒🔗
« Après quoi il les mena dehors jusqu’en Béthanie, et levant ses mains en haut, il les bénit. Et il arriva qu’en les bénissant, il se sépara d’eux, et fut élevé au ciel. Et eux l’ayant adoré, s’en retournèrent à Jérusalem avec une grande joie » (Lc 24.51-52).
« Nous avons fait le premier traité, ô Théophile, de toutes les choses que Jésus a faites et enseignées; jusqu’au jour qu’il fut élevé au ciel; après avoir donné par le Saint-Esprit ses ordres aux apôtres qu’il avait élus » (Ac 1.1-2).
19. Les fruits de l’obéissance, de la mort, et de la résurrection de Christ←⤒🔗
« Comme par la désobéissance d’un seul, plusieurs ont été rendus pécheurs; ainsi, par l’obéissance d’un seul, savoir, Jésus-Christ, plusieurs sont rendus justes » (Rm 5.19).
Le premier Adam, en désobéissant au commandement que Dieu lui avait fait, de s’abstenir du fruit de l’arbre de la science du bien et du mal, a attiré sur toute sa postérité la condamnation, et les a tous rendus coupables; de même l’obéissance que Jésus-Christ le second Adam a rendue jusques à la mort, a mérité à tous ses membres la justification, la rémission de leurs péchés, et le droit à la vie éternelle.
« En lui nous avons la rédemption par son sang, savoir, la rémission de nos péchés, selon les richesses de sa grâce » (Ép 1.7, 24).
Nous étions dans une triste servitude; mais Jésus-Christ nous en a rachetés, et son sang a été le prix de notre rançon. C’est par ce sang qu’il nous a réconciliés avec Dieu, satisfait à sa justice, et qu’il nous a obtenu le pardon de nos péchés, de sorte que nous sommes assurés, que nous n’avons plus à craindre de condamnation; en quoi il nous a donné des preuves de sa charité, et de sa grâce infinie.
« Il a été livré pour nos offenses, et il est ressuscité pour notre justification » (Rm 4.25).
Jésus-Christ a été livré à la mort pour expier les péchés que nous avions commis. Le Père l’a livré lui-même, et il s’est aussi donné, afin de satisfaire pleinement pour nous. Nous ne saurions douter que sa satisfaction n’ait été parfaite, car il est ressuscité, et par sa résurrection Dieu clairement fait voir que sa justice était apaisée, et entièrement satisfaite. Sa résurrection a été l’acte authentique, par lequel le Père céleste a témoigné qu’il était content parfaitement du sacrifice que son Fils lui avait offert, et qui nous assure que nos péchés ont été expiés, et qu’ainsi nous sommes justifiés, de sorte qu’il ne manque rien, ni à notre justification, ni à la certitude avec laquelle il faut que notre foi l’embrasse. Jésus-Christ ressuscité est allé prendre possession de la vie à laquelle il nous a donné droit par notre justification.
« Or si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus des morts habite en vous; celui qui a ressuscité Christ des morts, vivifiera aussi vos corps mortels, par son Esprit, qui habite en vous » (Rm 8.11).
Dieu, qui nous a unis si étroitement avec son Fils, que non seulement il a voulu qu’il fût la cause de notre salut; mais encore que nous lui fussions rendus conformes, ne permettra pas que nous ayons un autre sort que lui. Si donc l’Esprit de Dieu qui a ressuscité Jésus des morts, et qui est le lien de notre communion avec lui, habite en nous, il ne faut pas douter que le même Dieu, qui a tiré Jésus du tombeau, ne nous ressuscite aussi. Comme il a ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts, parce qu’étant un avec lui par la communion d’une même nature, il ne pouvait souffrir que le corps qu’il lui avait donné demeurât toujours dans la mort; de même, il rendra un jour la vie à nos corps mortels et corruptibles, parce que Dieu nous ayant donné son Esprit pour nous être ici-bas l’arrhe de l’immortalité, et de l’héritage éternel; et nos corps ayant été les temples de son Esprit, il est impossible qu’il les laisse pour toujours dans le sépulcre.
20. Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu←⤒🔗
« Qui sera celui qui condamnera? Christ est celui qui est mort, et qui plus est, qui est ressuscité, qui est aussi à la dextre de Dieu, et qui prie pour nous » (Rm 8.23).
Qui est-ce qui accuserait les élus de Dieu pour les faire condamner devant son tribunal? Ils ne craignent ni le diable ni le péché, puisque c’est Dieu lui-même qui les justifie. La loi les condamnerait-elle? Mais Jésus-Christ est mort pour satisfaire cette loi, il a porté pour eux la peine qu’ils avaient méritée, et sa résurrection leur est une preuve que la justice divine est satisfaite, et qu’ainsi ils n’ont point à craindre de condamnation. De plus, il est monté aux cieux, et il y est entré comme le souverain Sacrificateur entrait dans le sanctuaire, en portant le sang de la victime qu’il avait immolée. Il a plus fait encore, il s’est assis à la droite de Dieu, comme le Roi de l’univers, qui prend possession de son Empire. Ayant donc fait ici-bas la propitiation de nos péchés par l’oblation de son corps, il est entré dans le vrai sanctuaire, afin d’y intercéder pour nous et nous rendre le Père éternellement propice. Et ayant pris possession de son Royaume, il nous fait voir sa puissance, en rendant inutiles tous les efforts de nos ennemis, et gouvernant absolument nos cœurs par l’efficace de sa grâce.
« Et il l’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, et puissance, et seigneurie » (Ép 1.20-21). « C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé, et lui a donné un nom, qui est au-dessus de tout nom » (Ph 2.9).
Il l’a élevé souverainement et infiniment au-dessus de tout ce qu’il y a de grand dans le ciel et sur la terre. Il lui a remis l’empire du monde avec une suprême autorité, et il est revêtu d’une souveraine majesté et d’une souveraine gloire, digne de la grandeur de sa personne, et de la grandeur de l’œuvre de notre rédemption (Col 1.16; Ps 110).